La Chine et le rebond des matières premières… un risque pour la Fed et l’inflation ? – .

Alors que pendant la période Covid et post-Covid, les pressions à la hausse sur les prix sont venues du côté des matières premières et des biens, ces thématiques ne constituent plus vraiment un stress pour les investisseurs : L’énergie contribue négativement à l’inflation depuis de nombreux mois et la contribution des biens à l’inflation est résiduelle.

Seule l’inflation des services retient vraiment l’attention, inflation des services régulièrement citée par les membres de la Fed et même de la BCE.

Cependant, un mouvement est à l’œuvre depuis quelques temps : le rebond des matières premières. Un rebond notamment catalysé par la dynamique industrielle en Chine et les attentes d’une amélioration de l’activité industrielle en Allemagne avec la rechute des prix du gaz naturel, retour aux niveaux d’avant Covid et l’invasion de l’Ukraine.

Si l’on prend un indice synthétique des matières premières (métaux, énergie, agriculture) comme le Bloomberg Commodity Index, on note une hausse de plus de 5% depuis février.

Parallèlement à ce rebond des matières premières, on note également un rebond plus important que prévu des prix à la production aux Etats-Unis (1,6% ga en février), sachant qu’en novembre dernier, la progression n’était que de 0,8 %. En soi, cette hausse des prix à la production n’est pas exceptionnelle si on l’observe isolément car elle a été très souvent supérieure à 2% en 2016 et 2017 par exemple, sans que cela n’entraîne de tension particulière sur l’inflation globale.

Mais le risque actuel est que ce petit rebond de la dynamique des prix à la production aux Etats-Unis, ainsi que le rebond des matières premières, retardent le retour de l’inflation, et notamment l’inflation PCE (la plus surveillée par la Fed) vers l’objectif de 2%.

Si l’inflation des services résiste, les progrès de l’inflation globale ont été significatifs, en grande partie grâce à la réduction des pressions sur les prix des biens et de l’énergie ces derniers mois…mais si les prix à la production retrouvent un nouvel élan (ce qui pourrait avoir un impact sur le prix des biens) ainsi que des matières premières (pétrole, métaux), la progression de l’inflation pourrait stagner. Et une stagnation des progrès sur l’inflation, ou pire un rebond, remettrait sérieusement en cause le nombre de baisses de taux anticipées par les marchés pour 2024.

Ce risque est peut-être actuellement sous-estimé par les marchés boursiers qui continuent de « pricer » la perfection, aidés par un président de la Fed encore relativement accommodant dans ses interventions. D’autres sont plus prudents, comme Raphael Bostic de la Fed d’Atlanta, qui table désormais sur une seule baisse de taux cette année, bien loin du consensus de marché de 3 baisses de taux…

 
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