les raisons de la légère baisse des prix

les raisons de la légère baisse des prix
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Comme le prédisait quelques jours avant le mois sacré du Ramadan le président de l’Association nationale des producteurs de viande de volaille (APV), Mostafa El Mountassir, les prix de la volaille connaissent un léger relâchement ces derniers jours. A la ferme, le prix au kg vif est de 15 dirhams. En incluant les frais de transport et la marge « riachate », ce prix s’élève à 18 ou 19 dirhams le kilo. Quelques jours avant le mois sacré, le prix à la consommation culminait à 25 dirhams le kilo.

Les prix de la viande de volaille, actuellement compris entre 20 et 25 dirhams le kilo, devraient baisser au cours de la deuxième semaine du mois sacré du Ramadan. Cet assouplissement programmé ne serait pas l’effet d’une réduction des coûts de production, mais plutôt d’un gain de productivité. Selon l’Association des producteurs, le marché devrait voir arriver 2,5 kilos de poulet, contre 1,7 kilo actuellement. Outre les incertitudes économiques, comme l’inflation qui affecte les prix des aliments composés, la filière avicole est désormais confrontée à des contraintes structurelles, comme le stress hydrique qui nécessite la fermeture définitive de plusieurs poulaillers. Pour arrêter l’hémorragie, la profession négocie avec l’ONEE pour faciliter les procédures de raccordement des exploitations agricoles au réseau d’eau potable. Décryptage.

Mais quelles sont les véritables raisons de la baisse de ces derniers jours ? Est-ce lié à une réduction des coûts de production ou est-ce simplement une question de baisse de la demande ? Pour le patron de l’APV, cette petite baisse, si précieuse dans un contexte d’inflation quasi générale, est l’effet d’un gain de productivité accompagné d’une baisse de la demande, souvent constatée durant le mois sacré. « Le marché connaît actuellement l’arrivée de poulets de chair de 2,5 kg et plus. Ce qui contribue au déclin observé. Il faut dire aussi que la demande est timide durant ce mois sacré. Une tendance récurrente durant ce mois », explique M. El Mountassir.

Sauf que cet assouplissement n’est pas destiné à durer. Selon le patron de l’APV, la profession continue de payer le prix de l’inflation insolente qui touche les prix des aliments composés. “A 15 dirhams le kilo à la ferme, l’éleveur couvre à peine ses frais”, regrette M. El Mountassir qui revient dénoncer les prix anormalement élevés des aliments composés. En effet, explique le patron de l’APV, les aliments composés représentent 70 % des coûts de production de l’éleveur. « Le problème est que cette inflation des aliments composés n’est pas justifiée au vu du niveau actuel des prix du maïs et du soja sur le marché mondial. Ces deux intrants constituent les principaux ingrédients des aliments composés. En effet, les prix du maïs ont chuté de 40 %, tandis que les prix du soja ont chuté de 30 %, il y a plus de 4 mois », explique M. El Mountassir.

Selon lui, cette baisse des prix ne s’est pas répercutée sur les prix des aliments composés. Cela risque, selon M. El Mountassir, d’enflammer encore davantage les prix de la volaille dans les semaines à venir. « Le léger déclin actuel n’est certainement pas durable. Une fois la production actuelle épuisée, les prix reviendront à la hausse », prévient l’éleveur. Pour lui, plusieurs exploitants vont devoir réduire leurs poulaillers, car les coûts de production sont insupportables. Outre l’inflation des coûts de production, la profession est confrontée à une aggravation du stress hydrique. De nombreuses fermes ont été fermées faute d’eau. Ensemble, ces facteurs (coûts de production, stress hydrique) risquent de favoriser la mise en place d’une inflation structurelle dans les viandes blanches.

Avec une production estimée à près de 655 000 tonnes de viande de volaille et 5 milliards d’œufs destinés à la consommation, la filière avicole couvre aujourd’hui 100 % des besoins en viande de volaille, soit 55 % de la consommation totale, toutes viandes confondues, et 100 % des besoins en œufs de table. La filière compte aujourd’hui quelque 46 usines de fabrication d’aliments composés, 56 unités de couvaison, 3 couvoirs de poussins de ponte, 4 couvoirs de dindonneaux et pas moins de 7 627 élevages de poulets de chair agréés. À cela s’ajoutent 900 élevages de dindes de chair agréés, 252 élevages de poules pondeuses agréés et 30 abattoirs de volailles agréés. Par ailleurs, les investissements cumulés dans le secteur s’élèvent à 13,9 milliards de dirhams. Le secteur génère un chiffre d’affaires de 36,9 milliards de dirhams et emploie 142.000 personnes directement et 328.000 indirectement.

Maïs et soja : une production mondiale abondante attendue cette année

Selon les données de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), publiées le 8 mars, l’indice des prix des céréales, calculé par l’organisme onusien, a baissé de 5% en février 2024 pour atteindre un niveau inférieur de 22,4% à celui de Février 2023. Les prix à l’exportation du maïs ont ainsi enregistré la plus forte contraction, en raison des récoltes abondantes attendues en Amérique du Sud et des prix compétitifs proposés par l’Ukraine. De même, les prix internationaux de l’huile de soja ont fortement chuté, car une production importante de soja est attendue en Amérique du Sud.

 
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