Le groupe pharmaceutique japonais commercialisant ces suppléments de levure de riz avait rappelé trois gammes de ces produits, après des plaintes de clients souffrant de problèmes rénaux.
La levure de riz rouge, prise comme complément alimentaire censé faire baisser le cholestérol, est liée à un décès et à plusieurs dizaines de personnes hospitalisées au Japon. Le groupe pharmaceutique Kobayashi Pharmaceutical, basé à Osaka (Japon), a annoncé ce mardi 26 mars enquêter sur le lien entre trois compléments alimentaires produits avec cette levure. Elle avait déjà reconnu la veille que l’hospitalisation de 26 personnes était potentiellement liée à leur consommation. Ce mardi matin, 50 personnes supplémentaires étaient également hospitalisées. « Nous avons connaissance d’un cas présentant un lien de causalité potentiel entre un décès et notre produitKobayashi Pharmaceutical a déclaré dans un communiqué. Nous enquêtons sur ce lien et sur ce qui s’est passé.
Les compléments alimentaires concernés, vendus sans ordonnance, contiennent notamment un type de riz fermenté par la levure appelé « Koji béni » ou de la levure de riz rouge, censée réduire le cholestérol. Selon l’agence de presse japonaise Kyodo News, le défunt, dont l’identité n’a pas été révélée, aurait acheté ces compliments de manière continue pendant environ trois ans. Sur les 18,5 tonnes de « beni-koji » fabriquées par Kobayashi Pharmaceutical en 2023, environ 16,1 tonnes ont été vendues à d’autres entreprises : elle précise avoir distribué l’ingrédient à 52 entreprises, au Japon et à Taiwan, dont des industriels de l’agroalimentaire. Le nombre d’entreprises utilisant réellement le produit pourrait être plus élevé car elles incluent un grossiste.
Les premiers signes avant-coureurs remontent à plusieurs jours : la semaine dernière, trois gammes de produits ont été rappelées par le groupe, après des plaintes de clients souffrant de problèmes rénaux. Le groupe a dans un premier temps affirmé lundi qu’aucune conclusion n’avait été tirée quant à un éventuel lien de cause à effet entre ses produits et les hospitalisations. Avant de rétropédaler : “Après analyse, nous avons constaté qu’il était possible que les matières premières utilisées pour fabriquer le beni koji contiennent des ingrédients que notre société n’avait pas l’intention d’inclure”. Les examens n’ont pas constaté, affirme le groupe, la présence de citrine, une substance toxique pouvant causer des problèmes rénaux et susceptible de se développer dans la levure de riz.
Devant la presse, le ministre de la Santé Keizo Takemi a assuré avoir demandé au laboratoire pharmaceutique de fournir rapidement des informations complémentaires. Le ministère “coopérera avec la ville d’Osaka pour enquêter sur la cause [de l’affaire, ndlr] et prévenir d’autres dommages à la santé ».
