“Je savais que c’était un projet fou mais je ne m’attendais pas à autant d’obstacles”, veut encore y croire le PDG fondateur de la coopérative Railcoop.

“Je savais que c’était un projet fou mais je ne m’attendais pas à autant d’obstacles”, veut encore y croire le PDG fondateur de la coopérative Railcoop.
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l’essentiel
Placée en redressement judiciaire depuis octobre, la coopérative ferroviaire Railcoop a encore un mois pour se remettre sur les rails. Avant l’audience prévue le 15 avril devant le tribunal de commerce de Cahors, le PDG fondateur de Railcoop, Nicolas Debaisieux, confie ses espoirs et salue le soutien des adhérents.

Depuis octobre dernier, le PDG de Railcoop, Nicolas Debaisieux est resté très discret, préférant se « concentrer » sur la nouvelle stratégie à adopter pour relancer la coopérative ferroviaire créée dans le Lot fin 2019 et toujours basée à Figeac. L’entreprise, première du genre à émerger en France dans un contexte d’ouverture du transport ferroviaire à la concurrence, défend un nouveau modèle en se positionnant sur une offre complémentaire à la SNCF. L’objectif : faire circuler des trains sur des lignes parfois délaissées depuis des décennies. Railcoop connaît un développement rapide, ouvrant même une activité de fret depuis Capdenac-Gare mais se retrouve rapidement confrontée à d’importantes difficultés financières. « Je savais que c’était un projet fou mais je ne m’attendais pas à ce qu’il pose autant d’obstacles. Cela m’a semblé relever du bon sens » confie le fondateur de Railcoop qui ne lâche rien.

« Les semaines à venir vont vraiment être critiques »

Aux termes d’une procédure de redressement judiciaire prononcée en octobre, la structure s’est vu accorder un délai de six mois pour trouver des solutions durables. Le 15 avril 2024, date de l’audience fixée par le tribunal de commerce de Cahors, s’annonce donc décisive pour Nicolas Debaisieux. « Les semaines à venir vont vraiment être critiques. Mais ce n’est pas la première fois que des choses compliquées nous attendent. Et jusqu’à présent, nous avons réussi à franchir les étapes. Cela fait quatre ans que nous nous battons, que nous essayons de faire émerger un modèle ferroviaire différent. Nous continuerons.” Optimiste, le dirigeant lotois veut maintenir le cap. Autour d’une équipe soudée de quatre personnes, il met toute son énergie dans la bataille. « Nous avons été parmi les premiers à entrer sur le marché. Nous avons démontré que nous savions faire rouler les trains, nous avons obtenu l’achat du matériel roulant, nous avons l’autorisation, ce qui nous manque, ce sont les fonds pour financer la rénovation de ces équipements et la couverture des risques liés au trafic. Il manque 10 M€ à Railcoop pour boucler le tour de table. Une autre stratégie de financement est donc envisagée. « Nous nous positionnons sur de nouveaux marchés et cela représente une prise de risques commerciaux et techniques. Dans ce contexte incertain, les banques étaient prêtes à financer mais avec des garanties. Gardant cela à l’esprit, nous avons essayé de nous concentrer sur un développement frugal. A cette époque, le fret financé sur fonds propres se développait beaucoup plus lentement que prévu. Et nous n’avons pas pu réunir les fonds espérés. Nous avons envisagé d’autres modèles. Aujourd’hui, nous mobilisons des fonds d’investissement et c’est Railcoop qui assurera le service. Deux fonds d’investissement, un espagnol et un français, sont prêts à nous suivre sur ce projet qui a été validé par l’assemblée générale du 7 octobre.

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Tous les espoirs sont grands pour Nicolas Debaisieux qui se réjouit de la mobilisation sans précédent des adhérents. Environ 250 personnes ont participé au Grand Défi Railcoop lancé fin février qui reliait à pied ou à vélo la ligne que la coopérative rêve de rouvrir entre Bordeaux et Lyon. « Nous constatons un engagement fort. Ma conviction personnelle est que les députés y croient et ont raison d’y croire. Nous avons une communauté de 15 000 membres. C’est une grande fierté. Cela n’a pas de sens aujourd’hui d’avoir un réseau ferroviaire qui n’est pas utilisé. Pour certains territoires qui n’ont pas d’alternative à la voiture, Railcoop est vraiment un enjeu d’accessibilité vital » assure Nicolas Debaisieux. Il reste moins d’un mois pour convaincre et remettre l’aventure sur les rails.

 
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