Au secours, j’ai l’impression que tout le monde passe son temps à m’écraser (surtout mon copain) – .

Au secours, j’ai l’impression que tout le monde passe son temps à m’écraser (surtout mon copain) – .
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La Daronne répond à vos questions en essayant de ne pas être trop loin du compte.

La Daronne est la reine des conseils pas si bêtes enrobés d’une bonne dose d’humour plus ou moins subtil. La voilà de retour pour aider un lecteur !

La question pour Daronne

Je ne suis pas infaillible, je suis plein de défauts, mais je suis aussi un très bon pâté, patient et compréhensif […]. Sauf que je commence à en avoir marre d’accepter les bêtises des autres qui me paraissent futiles tout en étant accusé de la moindre erreur de ma part.

Exemple : à la maison, je m’aperçois que mon mari a laissé traîner le sachet de tisane dans la tasse. Cela n’a pas d’importance, oublia-t-il, comme cela arrive à tout être humain. Puis il oublie une seconde fois sans que je lui reproche quoi que ce soit. Mais ensuite je l’entends me dire « chérie, tu as encore oublié le sachet de thé dans l’évier ».

Je sais pertinemment que ce n’est pas moi. Je lui explique que c’est un oubli de sa part, pas très grave certes, mais définitivement de sa part, et bien impossible, ça ne peut pas être lui. C’est donc évidemment une erreur de ma part.

L’épisode du thé s’est produit plusieurs fois, j’ai donc décidé de ne pas le laisser arriver, ce à quoi j’ai raconté à ma moitié, prise sur le fait, ses oublis récurrents, le tout avec diplomatie bien sûr.

Eh bien, tu sais quoi ? Je me suis retrouvé soudain à être l’horrible mégère qui ne sait que reprocher.

Force est de constater que ce type de comportement ne manque pas non plus chez les collègues de travail. Vous savez, ces collègues parfaits qui savent tout mieux que tout le monde.

Ces collègues qui vous font bouger se font verbaliser : une erreur dans un tableur, une poubelle à moitié pleine qui, dit-on, déborde, un stylo qui a été mis du côté droit plutôt que du côté gauche. Lorsque je remplace ces mêmes collègues, je constate aussi des erreurs de leur côté ! Forcément, quand je leur fais remarquer, ils s’effondrent et essayent à tout prix de savoir si l’erreur ne vient pas de quelqu’un d’autre, que c’est étrange, que ça ne leur arrive jamais d’habitude.

Alors dites-moi, suis-je susceptible, trop accommodant ou juste à côté du sujet ?

Est-ce la nature profonde de l’homme de constamment signaler les erreurs de ses semblables plutôt que de leur tendre la main ?

F.

La réponse de Daronne

Mon petit kaki,

Vous savez ce que je pense des considérations philosophiques manichéennes, n’est-ce pas ? Je ne suis pas fan de la romantisation qui suggérerait que les humains sont très mauvais ou très bons par nature. Je pense aussi que le cauchemar des uns est le cauchemar des autres. Bref, la question n’est pas de savoir qui a raison ou tort, mais comment se détacher de tout cela pour moins en souffrir.

Est-ce la nature profonde de signaler les erreurs des autres plutôt que de leur tendre la main ?

D’un autre côté, c’est dans la nature profonde des humains d’avoir trois ans d’âge mental jusqu’à la mort. Cela se manifeste notamment en accusant les autres en cas d’erreur au lieu d’admettre sa faute. C’est terriblement énervant, je l’avoue, surtout quand on est soi-même convaincu qu’on ne travaille pas comme ça. Je sais de quoi je parle, je ne travaille pas comme ça non plus. A moins d’écouter Daron qui affirme que « Je lui en veux toujours », tandis que la paille, la poutre. Vous voyez, c’est sans fin.

Bien sûr, dans cet océan de mauvaise foi, certains se démarquent particulièrement. Ils ne sont pas si nombreux, mais comme ils sont très gênants, on les remarque beaucoup plus que les autres. Cela dit, je ne vois pas le rapport avec la main tendue.

Se tromper de ligne sur le tableau Excel n’est, à mon sens, pas une erreur suffisamment grave pour justifier un tel contact physique.

Ne vous attendez pas à ce que de mauvais collègues vous contactent

Je ne pense pas que vous soyez susceptible ou hors de propos, mais vous êtes probablement un peu idéaliste et votre réflexion est un peu manichéenne. Heureusement, je suis là pour arranger les choses.

Aujourd’hui, ma souris, je vais partager avec toi deux choses que la vie et ses absurdités m’ont appris :

  • Il n’est pas raisonnable d’attendre un comportement décent de la part de personnes qui n’en ont jamais l’habitude. Partant de ce postulat, il est inutile et chronophage de remettre en question ces comportements. Pourquoi les salauds agissent-ils comme des salauds ? On ne sait pas, on s’en fiche, le but reste le même. La seule chose à faire est d’éloigner les parasites du bureau. Et pour ça, j’ai une méthode miracle qui marche à tous les coups. Il faut juste être parfaitement ennuyeux. Excusez-vous pour vos erreurs, acceptez leurs excuses boiteuses avec un signe de tête sympathique et ne confiez jamais rien à ces corbeaux vicieux. Le mot d’ordre est : indifférence cordiale. Enfin, rassurez-vous, vous n’êtes pas seul à souffrir de l’attitude de ces personnes retorses. Le reste de l’entreprise fait simplement profil bas et je vous invite à faire de même.
  • Nous nous devons de nous comporter avec intégrité. Peu importe la réaction des autres, tant que vous êtes debout, c’est ce qui compte. Ne soyez pas « gentil » pour que quelqu’un soit gentil avec vous en retour. Soyez « gentil » parce que c’est une qualité de base très intéressante chez un humain.

Que se passe-t-il chez toi ?

Hé, dit, quand tu me parles de la nature profonde de l’homme, tu veux dire de ton homme ? Et les cismecs en général ?

Comme je suis un misandre, la première chose que je me suis dite c’est : drapeau rouge ! Il l’allume ! Puis je me suis souvenu que Daron avait fait exactement la même chose, mais je le considère aussi comme l’humain le plus sûr que j’ai jamais été, donc je ne sais pas. Mauvaise foi, patriarcat, toxicité, aucune idée, la seule chose que je sais c’est que votre message sent le ressentiment conjugal et qu’il y a une raison à cela. Peu importe si votre niveau d’exigence est supérieur à celui de votre mari, vos sentiments méritent d’être validés.

Dans ces cas-là, nous commençons toujours par recommander une discussion froide et non conflictuelle, où nous utilisons le « j’ai le sentiment que ” au lieu de ” Tu as encore fait ça, boloss« . Je peux aussi vous conseiller de régler le tout avec un professionnel, seul, puis avec votre homme si vous êtes partantes. Il me semble que vous souffrez beaucoup de ces microagressions douloureuses mais courantes du quotidien, et que vous méritez de pouvoir les vivre plus sereinement.

Je te laisse, je remplis le lave-vaisselle avec l’assiette que le daron a laissé sur la table. A moins que ce soit le mien ?

Le baiser,

Votre Daronne


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast des recommandations culturelles de Madmoizelle.

 
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