Fabian Wolfrom (Ici tout commence) annonce la fin de sa carrière et s’attaque à « la lie de la fiction française »

Fabian Wolfrom (Ici tout commence) annonce la fin de sa carrière et s’attaque à « la lie de la fiction française »
Fabian Wolfrom (Ici tout commence) annonce la fin de sa carrière et s’attaque à « la lie de la fiction française »

Dans un long message cinglant partagé sur ses réseaux sociaux, Fabian Wolfrom, connu pour avoir incarné Louis Guinot dans la série Ici tout commence sur TF1, a annoncé qu’il mettait un terme à sa carrière d’acteur…

Fabian Wolfrom n’a pas fait dans la demi-mesure pour annoncer la fin de sa carrière. Sept mois après avoir officialisé son départ de Ici tout commencel’ancien interprète de Louis Guinot dans la série quotidienne de TF1 a décidé de ne plus poursuivre son activité d’acteur. “Alors le voilà, à mon tour et comme on pouvait s’y attendre, très conscient des problèmes du monde (…) et de la tendance à l’étalement et à l’égocentrisme que produit ce métier d’acteur dans son coin partagé, je voulais simplement vous faire savoir que je aussi, justement, j’abandonne”, a-t-il lancé en préambule d’un long message publié sur son compte Facebook le 10 décembre. “Je n’ai pas pris la mauvaise direction, simplement le chemin, mais un peu trop long. Je voulais côtoyer Kessel, Dumas, Vercors, Camus, Kerouak, Tesson… Je voulais faire Mozart, Mermoz, Fantasio, d’Artagnan, James Dean ou un jeune résistant, je voulais l’histoire, la science-fiction, la montagne, le voyage, la passion, l’enthousiasme, les éléments, la « vraie vie », j’avais envie de faire de vrais films et de vraies pièces de théâtre. Je voulais de la flamboyance. La vérité.

S’il est apparu dans de nombreuses séries, comme Section recherche, Candice Renoir, Clémou Ici tout commence entre 2020 et 2023, Fabien Wolfrom n’a pas été tendre avec le petit écran français : «N’ayant finalement été qu’au service de la lie de la fiction française, de cette périphérie aride, énergivore et vaniteuse, j’ai plutôt honte de ce « voyage » que certains ont la naïveté d’envier, s’estimant chanceux de travailler comme acteur. et en vivre (ce qui n’est ni une chance ni assez, évidemment).“Le joueur de 32 ans admet qu’il ne voulait pas du tout faire une telle carrière :”J’ai frôlé une centaine de « vrais » rôles, pour rien. J’ai partagé mille moments d’évidence et de sincérité, pour rien. J’en « voulais », peut-être trop, peut-être pas assez. Épuisé et même blessé dans des projets parfois honnêtes mais vains. Cent fois seconde, comme tant d’autres – oui, toi qui me lis, oui toi aussi, je sais – et pour rien. Deuxième et dernier.

Par la suite, Fabian Wolfrom a évoqué ses nombreux sacrifices qu’il juge aujourd’hui vains : «Comme vous, j’ai suspendu mes études, sachant les arrêter, car il fallait choisir entre ça et l’intermittence. Je n’ai jamais eu envie de simplement « travailler », je voulais jouer, être. Je croyais que mes nombreux autres désirs seraient conciliables et même qu’être acteur densifierait chaque expérience. J’ai patiemment, bouillonnant, écouté les conseils et opinions d’acteurs et d’actrices ratés tout en endurant la condescendance (et l’incompréhension compréhensible) de mes amis et de ma famille.« Le désormais ex-acteur en a profité pour régler ses comptes sans prendre le moindre pincement : »Comme toi, j’ai écouté des gens de cinéma parler d’acteurs de télé (niant combien il est difficile d’être bu dans un truc mal écrit où la couleur de tes lacets se décide entre un rail de coca et le cul du stagiaire) et j’ai compris que genre, c’est mort.

J’ai indiqué à un grand réalisateur que je n’étais peut-être pas l’acteur idéal pour son film, allant jusqu’à indiquer quelques autres noms, dont des amis évidemment, mais pas que.», poursuit Fabian Wolfrom. “J’ai toujours été sincère. Souvent trop, et ce n’était pas seulement une exigence enfantine, c’était une faiblesse, une erreur. J’étais impatient, à 20 ans comme à 30 ans, non seulement par arrogance (dont ma timidité prenait souvent la forme), mais par cette conscience exacerbée de ce que disent tous les vieux : « la vie passe en un éclair ». Mal exploité, sous-exploité, je n’ai pas rencontré « les bonnes personnes au bon moment », je n’ai pas su exploiter les rares opportunités, conscient de ne pas être sur le bon chemin ; J’ai fait preuve de beaucoup trop de politesse, de modestie et même d’effacement. J’ai raté le but cent fois. C’est probablement ma faute. Difficile de ne pas évoquer l’incroyable ingratitude de ceux que j’ai aidés, les promesses non tenues, les éloges inutiles, l’énergie gaspillée et le spectre de la jalousie inutile bien sûr. Dix ans ; c’est court et c’est long. Si les centaines d’échecs et de refus m’ont longtemps blessé, ils ne m’attristent plus. Ils ne m’apprennent plus rien. Ils ne m’ennuient même plus. Ils ne m’ont jamais endurci, ni renforcé. Juste épuisé. Ils m’ont fatigué et, ce faisant, ont détruit mon petit rêve.

Fabian Wolfrom a également indiqué que son activité avait une mauvaise influence sur son quotidien : «Cette longue parenthèse m’aura joué bien des tours, familial, sentimental, amical. J’en aurai tiré un vague apprentissage (c’est en tout cas de bon ton de faire semblant de l’admettre), du désapprentissage, une vague aisance et une piquante lucidité sur les mesquineries et les incongruités de ce « métier » qui n’a pas voulu moi.

Ainsi, cette petite décision n’est plus un regret», assure Fabien Wolfrom, qui ne compte pas revenir sur sa décision radicale. “Plutôt que de rester cet acteur de troisième ordre au service de tout ce que je voulais éviter, je préfère arrêter. C’est trop moche, trop petit, ça manque de panache et de simplicité. Aucune facilité : la simplicité. Passer à « autre chose » n’est quasiment pas une envie. Un pis-aller. Presque une libération. Jacques Brel expliquait, et c’était clair et courageux à l’époque (avant que ce genre de formule ne devienne agaçante à force d’être brandie pour rien et devienne trop à la mode) qu’il faut être « téméraire » et « suivre ses rêves, quitte à échouer ». ” J’ai foiré. Ce n’est pas si grave. C’est dommage, allez, c’est même un peu triste, mais ce n’est pas grave. Pour être honnête, ce n’était pas mon plan A, c’était mon seul plan, mais je dois juste le changer… ! Le prochain rêve.»

 
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