le profil inquiétant de Mattéo F., tueur à gages marseillais de 18 ans – .

le profil inquiétant de Mattéo F., tueur à gages marseillais de 18 ans – .
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Les images circulant sur les réseaux sociaux montrent un visage jeune et marqué par l’acné. Mais ce garçon à peine sorti de l’adolescence cache un tueur de sang-froid qui se filme hilarant alors qu’il va “enchaîner les contrats”. Un véritable assassin sud-américain a payé quelques milliers d’euros pour exécuter sans discuter, sans le moindre remords, les ennemis de ses employeurs.

Voici, selon nos informations, le profil inquiétant de Mattéo F., 18 ans, interpellé le 4 avril à Gardanne (Bouches-du-Rhône) par des policiers de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Marseille. Un homme qui lâchera cette phrase glaçante sur la police du Crime : « Vous avez de la chance que je n’aie pas eu d’arme sur moi. Sinon, je serais mort les armes à la main. »

Quelques heures plus tôt, vers 00h40 le 3 avril, Mattéo F. est soupçonné d’avoir assassiné Kaïs et Djibril, deux adolescents de 15 et 16 ans qui se promenaient dans le quartier de la Joliette (2e arrondissement). Deux jeunes tués froidement de six balles de 9 mm par un tireur à peine plus âgé qu’eux… La faute à Kaïs, Djibril et un troisième garçon de 14 ans touché à l’épaule, est d’avoir été identifiés comme membres du clan d’en face.

Il pourrait être impliqué dans “six ou sept” autres règlements de comptes

Mattéo F. a été interpellé le lendemain, notamment grâce à un gros travail effectué par la BRI en amont sur la Peugeot 308 qu’il conduisait lors des meurtres de Joliette. Et son “prix” pourrait dépasser l’entendement. Poursuivi et emprisonné pour le double assassinat de La Joliette, le jeune homme est en effet déjà impliqué dans une autre exécution.

Selon nos informations, confirmées par le parquet de Marseille, Mattéo F. a été mis en examen pour le meurtre d’un jeune Parisien de 20 ans exécuté fin mars dans le quartier marseillais de La Paternelle, centre névralgique d’un terrible guerre entre trafiquants. Le 30 mars, des CRS envoyés en renfort après que des coups de feu ont trouvé son corps criblé de balles dans un espace vert.

Mais le tueur présumé n’en a probablement pas fini avec la justice. La police a ainsi retrouvé, lors de son interpellation à Gardanne, des trousseaux de clés de voiture qui auraient servi lors des récentes expéditions punitives qui ont endeuillé Marseille.

Marseille (Bouches-du-Rhône), le 3 avril. Matteo F. a été interpellé au lendemain de ce double meurtre. PhotoPQR//La Provence/David Rossi

Selon des sources concordantes, les enquêteurs de la brigade criminelle de Marseille soupçonnent désormais le jeune homme d’être impliqué dans “six ou sept” autres règlements de compte survenus dans la cité phocéenne. Son nom est notamment mentionné dans la commission d’un meurtre le 17 mars dans le 14e arrondissement de Marseille.

Un homme de 22 ans y avait été tué par de multiples tirs d’armes automatiques et un homme de 63 ans, visiblement victime collatérale, avait été touché par des balles perdues. “Le profil de ce très jeune garçon est évidemment inquiétant et nécessite une intense vérification”, note sobrement une Source judiciaire.

Ses sponsors lui ont demandé de se filmer après ses contrats

Fils d’une famille bourgeoise, Mattéo F. aurait ainsi été employé comme tueur à gages par l’un des deux clans qui se livrent depuis plusieurs mois une véritable guerre dans les rues de Marseille. Contacté via Snapchat par ses parrains, auxquels il aurait directement proposé ses services, le “sicario” s’est vu interdire par ses employeurs de se présenter à Marseille sauf lorsqu’il venait y exécuter des contrats. Ses commettants lui ont fourni des voitures volées et des armes.

Selon un bon connaisseur du dossier, Mattéo F. a dû se filmer après ses contrats pour prouver le succès de sa mission. Lors d’un échec, ses employeurs auraient menacé de balancer les vidéos à leurs concurrents ou à la police. D’où la détermination du jeune homme à honorer les commandes coûte que coûte. Perturbé par la police alors qu’il s’apprêtait à abattre une cible, il serait revenu deux heures plus tard pour terminer le travail.

Au total, le jeune homme aurait reçu jusqu’à 200 000 euros pour son sale boulot. Mais plus inquiétant encore, l’argent ne semble pas avoir été le moteur des exécutions.

« Un crime radicalisé » en pleine guerre entre « Tic » et « Féfé »

« Il semble être fasciné par le crime organisé comme d’autres le sont par le djihadisme, il est radicalisé par le crime, souffle une Source policière. Ce genre de garçon est le profil idéal pour les patrons. Ce sont des déclencheurs qu’ils peuvent lancer sans problème. Mattéo F. aurait été, jusqu’à son arrestation, un porteur d’armes de la DZ Mafia. Ce clan et celui de Yoda – du nom du personnage de Star Wars qui orne les murs d’un point de vente de La Paternelle – seraient à l’origine de la grande majorité des 18 meurtres commis à Marseille depuis le début de l’année.

Une véritable vendetta initiée par deux caïds du narcobanditisme surnommés « Tic » et « Féfé ». La lutte entre ces deux anciens complices des quartiers nord, devenus ennemis, a d’abord commencé pour accaparer un territoire : la Cité de la Paternelle et ses fourneaux lucratifs – point de vente de drogue. Puis cela s’est transformé en une véritable guerre, se propageant, comme des métastases, dans d’autres quartiers de Marseille.

Aujourd’hui, les deux clans, qui détiennent près de la moitié des points de deal marseillais, ne tirent pas seulement pour garder ou gagner du terrain mais aussi pour intimider et terroriser la concurrence.

“On va essayer de faire du mal à l’opposant en tuant des gens autour de lui, de son réseau, a relevé Frédérique Camilleri, la préfet de police des Bouches-du-Rhône, après la terrible nuit du 3 avril. Cela explique sans doute la série de fusillades (qui vise) le plus souvent des gens extrêmement bas dans le réseau. Avec, loin de ces salles sanglantes, deux patrons en cavale à l’étranger qui tirent les ficelles et font commettre leurs crimes par des gamins à peine sortis de l’adolescence.

Ce type d’ubérisation du crime semble avoir changé le jeu du banditisme. Comme l’a révélé récemment Le Parisien, cinq hommes soupçonnés d’appartenir à un réseau de jeunes tueurs à gages ont été mis en examen à Paris en mars. Ces jeunes sont notamment soupçonnés d’être à l’origine de l’assassinat d’un homme de 36 ans abattu en juillet 2022 rue Popincourt à Paris, mais pourraient en avoir commis d’autres, parrainés là encore de loin par un patron.

 
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