première analyse des résultats à Chièvres et Ronquières

première analyse des résultats à Chièvres et Ronquières
première analyse des résultats à Chièvres et Ronquières

25.06.2024

Vignette

A la demande du Gouvernement wallon, des échantillons de sang ont été collectés par l’Institut Scientifique du Service Public (ISSeP) auprès de volontaires résidant dans les communes de Chièvres et Ronquières, entre janvier et mars 2024. Les résultats montrent des valeurs excédentaires – seuils sanitaires pour certains SPFA.

La mise en œuvre de cette biosurveillance a eu lieu dans les zones où un dépassement de la future norme de 100 ng/l de PFAS-20 dans les eaux de distribution – ou des valeurs s’en approchant – avait été constaté. Pour rappel, des dépassements de la future norme de 100 ng/l ont été constatés au château d’eau de Chièvres entre octobre 2021 et mars 2023. Quant à Ronquières, un dépassement a été frôlé.

Méthodologie

Entre janvier et mars 2024, 16 prélèvements volontaires ont été organisés à Chièvres et Ronquières. Ainsi, 1836 échantillons de sang ont été prélevés chez les habitants de la région de Chièvres et 152 échantillons de sang pour la région de Ronquières. Les participants sont des hommes et des femmes âgés de quelques mois à 92 ans.

La biosurveillance a été réalisée par prélèvement d’échantillons de sang auprès des résidents des deux zones étudiées. Les concentrations en PFAS ont été mesurées et comparées aux valeurs de référence d’exposition wallonnes et aux valeurs seuils sanitaires retenues entre-temps par les experts du Conseil scientifique indépendant (CSI) des PFAS, constitué à la demande du Gouvernement wallon en novembre 2023.

Zones d’étude et populations cibles

Le territoire de Chièvres comprend en partie cinq communes (Ath, Beloeil, Chièvres, Jurbise, Leuze-en-Hainaut) et celui de Ronquières comprend des parties de Braine-le-Comte, Ittre et Seneffe.

Pour ces zones, tous les habitants ayant été desservis à un instant donné avec une eau de distribution ayant dépassé la future norme de 100 ng/l, ou proche de celle-ci, ont été invités à participer à l’étude.

Résultats préliminaires

Sur les 19 PFAS recherchées, quelle que soit la zone, des enfants et adolescents présents
ont généralement des taux sanguins de PFAS inférieurs à ceux des adultes. Ce constat a également été fait dans la population wallonne générale et dans d’autres études européennes. En effet, les PFAS sont connus pour se bioaccumuler au cours de la vie.

Les concentrations de PFAS sont également généralement plus faibles chez les femmes que chez les hommes, ce qui est également souvent constaté dans d’autres études de biosurveillance de ces substances.

Pour rappel, BMH-Wal, biosurveillance humaine de la population wallonne (âgée de 12 à 59 ans), débutée en 2020, montre que les PFAS sont fréquemment retrouvés dans le corps des Wallons. Ainsi, 94,5% de la population wallonne dépasse le premier seuil sanitaire de 2 µg/l de sang.

Région de Chièvres
  • Population testée : 1836 habitants, répartis entre hommes et femmes.
  • Imprégnation PFAS : les concentrations de certains PFAS (à savoir PFHxS, PFOS et PFOA) sont plus élevées chez les habitants de Chièvres que dans la population wallonne
    général. Les adultes ont des niveaux plus élevés que les enfants.
  • Comparaison avec les valeurs seuils sanitaires : 28,8 % des participants dépassent le seuil sanitaire de 20 µg/l de sang retenu par le CSI au-delà duquel il existe un risque accru d’effets indésirables.
Région de Ronquières
  • Population testée : 152 habitants
  • Imprégnation PFAS : les résultats montrent également une imprégnation plus élevée de certains PFAS (notamment PFHxS et PFOS) que dans la population wallonne, mais à des niveaux généralement inférieurs à ceux de Chièvres.
  • Comparaison avec les valeurs seuils sanitaires : 3,9 % des participants dépassent le seuil de 20 µg/l retenu par le CSI au-delà duquel il existe un risque accru d’effets indésirables.
Profils PFAS et sources d’exposition

Les profils PFAS dans le sang des résidents montrent la présence de PFHxS, PFOS et PFOA. Étant donné que ces trois PFAS ont été détectés en plus grandes quantités dans l’eau du robinet, il est probable que cette dernière soit une source d’exposition importante, même si d’autres sources environnementales et de consommation doivent être explorées. (l’alimentation étant connue comme la principale source d’exposition aux PFAS pour la population générale). Il y a donc une corrélation, mais aucune causalité ne peut être établie scientifiquement en l’état avec la répartition de l’eau.

L’exploitation des données se poursuit avec les travaux du CSI et l’analyse approfondie des
questionnaire auquel les participants ont répondu concernant leurs habitudes de vie. De vastes enquêtes environnementales sont en cours pour identifier l’origine de cette pollution.

Les rapports détaillés peuvent être consultés sur la page du site de l’ISSeP dédiée à la biosurveillance des PFAS (voir rubrique « documents » en bas de page)

Conclusions et Recommendations
Comparaison avec la population générale

Les habitants des zones étudiées présentent des taux de certains PFAS plus élevés que la population wallonne générale, signe d’une surexposition. Il n’existe cependant à ce jour aucune preuve scientifique confirmant que l’eau du robinet était à elle seule responsable de la surexposition des citoyens des zones concernées.

Réduction de l’exposition

Compte tenu de leur présence massive dans l’environnement, il est important de continuer à surveiller et à réduire les sources d’exposition aux PFAS en suivant les recommandations décrites notamment sur le site http://environnement.sante.wallonie.be/pfas.

Aujourd’hui, partout en Wallonie, l’eau de distribution est conforme à la future norme européenne de 100ng/l. Le site Web du distributeur d’eau fournit plus d’informations sur la teneur en PFAS de l’eau du robinet.

Recommandations santé

Par mesure de précaution, les participants dépassant les valeurs seuils sanitaires sont invités à consulter leur médecin dans les prochaines semaines pour un suivi adapté.

Des outils d’information et des recommandations spécifiques ont été mis en place à destination des professionnels de santé afin qu’ils puissent accompagner au mieux leurs patients.

Il est important de noter que le dépassement des valeurs seuils sanitaires n’entraîne pas nécessairement d’effets néfastes sur la santé.

Ces résultats relatifs aux territoires de Chièvres et Ronquières constituent un premier pas vers une meilleure compréhension et gestion des risques liés à l’exposition aux PFAS en Wallonie. Les analyses et les recommandations seront affinées à mesure que de nouvelles données seront disponibles et que les études se poursuivront.

 
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