Gros plan sur l’une des créatures les plus robustes du monde animal : le tardigrade microscopique est une star des laboratoires et pour cause, il est quasiment indestructible.
Vous n’en avez probablement jamais vu car il est presque invisible à l’œil nu. Tout petit, mais super solide, ça ne paie pas de mine. Appelé aussi ours d’eau ou porcelet de mousse selon les milieux dans lesquels il vit, le tardigrade a un aspect trapu et dodu, avec une sorte de museau. Les scientifiques qui l’étudient dans le monde entier ont dénombré à ce jour plus de 1 300 espèces différentes, principalement terrestres, mais aussi marines et d’eau douce.
Et s’il fascine tant les chercheurs, c’est parce qu’il résiste aux températures les plus extrêmes, du zéro absolu à 150°, mais aussi aux rayonnements, aux métaux lourds et aux molécules chimiques. Indestructible le tardigrade ? Presque. Même si les chercheurs leur ont infligé les pires abus – les faire bouillir, les congeler, les empoisonner ou les écraser – les tardigrades ont même survécu à plusieurs voyages dans l’espace, notamment à bord de la Station spatiale internationale, sans combinaison et sans aucun dommage.
À écouter dans Autour de la question Sommes-nous trop stupides pour comprendre l’intelligence des animaux ?
Les tardigrades survivent-ils à tout ?
Plus forts que cela, ils sont capables de ressusciter, ou plus précisément de mettre leur existence entre parenthèses, sur pause, pour revenir à la vie lorsque les conditions leur sont favorables. Le secret de leur robustesse réside dans un phénomène appelé cryptobiose : dans un environnement hostile, ces créatures indestructibles se déshydratent, expulsent toute l’eau de leur minuscule corps et se dessèchent jusqu’à devenir complètement rabougries et inertes. Ils entrent alors dans un état de dormance qui peut durer plusieurs décennies. Une simple goutte d’eau, un peu d’humidité des années plus tard suffisent à leur redonner vie.
Des biologistes américains ont voulu comprendre comment les tardigrades arrivaient à ressusciter, ils ont découvert que lors de ce processus, les tardigrades produisaient une protéine qui se transformait en gel et préservait leurs cellules des effets du dessèchement. De quoi inspirer des recherches dans de nombreux domaines.
Et ce n’est pas tout, des biologistes japonais ont découvert que même sans entrer en dormance, les tardigrades pouvaient résister à des radiations mille fois supérieures à la dose mortelle, mortelle pour l’homme. Comment ? En déployant une sorte de bouclier qui protège leur ADN. Cela pourrait être très utile aux humains dans l’espace, c’est pourquoi une étude est toujours en cours sur la cohorte de tardigrades envoyée en 2021 avec Thomas Pesquet dans la Station spatiale internationale.
Pour tout savoir sur les super pouvoirs des minuscules tardigrades, je vous renvoie à l’excellent documentaire scientifique et humoristique de Raphaël Hitier sur Arte : Tardigrade, l’animal indestructible, à voir sans modération jusqu’au 17 janvier sur la plateforme arte.tv.
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