En 1961, le premier ordinateur capable de modéliser une voix humaine chantait une chanson terrifiante.

En 1961, le premier ordinateur capable de modéliser une voix humaine chantait une chanson terrifiante.
En 1961, le premier ordinateur capable de modéliser une voix humaine chantait une chanson terrifiante.

Avant l’IBM 7094, les ordinateurs ne parlaient pas. En 1961, un tournant majeur a lieu et s’incarne dans une chanson, « Daisy Bell » (également appelée « A Bicycle Built for Two »). L’informatique a trouvé sa voix à Murray Hill, dans le New Jersey, aux Laboratoires Bell, sur un ordinateur alors considéré comme le plus puissant au monde.

Deux scientifiques, Carol Lochbaum et John Kelly, travaillaient sur un système de synthèse vocale, aujourd’hui appelé « modèle vocal Kelly-Lochbaum ». Pour tester l’avancée de leurs recherches, les deux hommes ont programmé la chanson britannique « Daisy Bell » qui date de 1892. On peut supposer que le choix de la chanson est lié à son titre rappelant l’entreprise qui les employait (Bell Laboratories). , mais rien n’a jamais été confirmé. L’IBM 7094 ne chantait pas a cappella, puisqu’il était accompagné d’une piste instrumentale, également générée par ordinateur, cette fois grâce à un ingénieur (et violoniste amateur) nommé Max Mathews.

À l’ère de l’intelligence artificielle (IA) et des assistants vocaux, ce qui peut paraître relativement banal était à l’époque un défi de taille. La puissance des processeurs limitait fortement la marge de manœuvre des chercheurs, rapporte le média en ligne britannique IFLScience. Comme l’audio ne peut pas être traité en - réel, Max Mathews a dû enregistrer une heure de musique et accélérer la bande sonore pour obtenir dix-sept secondes de mélodie jouable.

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Voici de la MAO

Ajoutée en 2009 au National Recording Registry de la Bibliothèque du Congrès des États-Unis, la chanson est considérée comme un document historique. Premier exemple de musique numérique, précurseur de tous les développements de la synthèse vocale et de la musique électronique qui ont suivi, l’enregistrement est aussi décrit comme une prouesse technique.

“Selon les normes actuelles, la version IBM 7094 de “Daisy Bell” semble assez primitive» a noté l’écrivain Cary O’Dell, dans un essai pour la Bibliothèque américaine du Congrès. Le son est aussi plat qu’une tonalité téléphonique. Après tout, c’est littéralement la voix d’un robot.
Il ajoute cependant :
“Néanmoins, cette rencontre entre la musique et la machine reste une avancée audacieuse et unique, un grand pas vers un monde nouveau et meilleur.”

L’écrivain britannique Arthur C. Clarke a pu écouter cette version particulière de « Daisy Bell ». Touché par cette manifestation révolutionnaire, il en tire une scène emblématique de son roman de science-fiction 2001, une odyssée de l’espacedans lequel l’ordinateur de bord HAL 9000 (ou Carl 500 en version française), désactivé par David Bowman, se met à chanter cette chanson, avant de voir ses fonctions et sa parole se désintégrer peu à peu. Ce passage apparaît également dans le film éponyme de Stanley Kubrick, réalisé en parallèle et également sorti en 1968.

Peut-être que les plus sensibles d’entre vous y verront une version poignante, une chanson pour l’histoire, tandis que d’autres pourront la trouver passable et agaçante. Mais cette courte production audio n’en reste pas moins l’une des plus importantes de notre jeune culture technologique.

 
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