La plus grande planète du système solaire, Jupiter, a une nouvelle fois intrigué les scientifiques. En effet, ces derniers ont observé de mystérieuses formes « ovales sombres », chacune ayant approximativement la taille de la Terre et situées dans les régions polaires de l’étoile. Bonne nouvelle, de premières conclusions viennent d’être partagées à ce sujet.
Que pourraient être ces formes sombres sur Jupiter ?
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est important de préciser que les formes repérées avaient déjà été identifiées à la fin des années 1990 grâce aux observations du télescope Hubble. Cependant, l’origine de ceux-ci n’était pas encore élucidée.
Un article récent d’un groupe de scientifiques soutenus par la NASA, publié dans la revue Astronomie naturellea finalement donné quelques explications à ce phénomène.
Selon eux, et grâce à des images récentes capturées dans le spectre ultraviolet grâce à Hubble et dans le cadre du projet Outer Planet Atmospheres Legacy (OPAL) de la NASA, ce phénomène serait provoqué par des perturbations dans la haute atmosphère de Jupiter.
Ils ajoutent également qu’il pourrait s’agir de « tornades magnétiques », qui attiseraient la brume stratosphérique et provoqueraient ainsi ces taches sombres inhabituelles aux pôles Nord et Sud de la planète.
Une planète gazeuse pleine de tornades ?
Pour les chercheurs, le point le plus profond de ces vortex dans l’ionosphère de la planète aurait la force de remuer l’atmosphère brumeuse de Jupiter, et même de l’envoyer vers le haut comme une tornade. Cela pourrait ainsi provoquer les formations ovales sombres observées, qui se forment sur environ un mois avant de se dissiper.
Xi Zhang, co-auteur et professeur de sciences planétaires à l’UC Santa Cruz, partage que « la brume dans les ovales sombres est 50 fois plus épaisse que la concentration typique ». […]ce qui suggère qu’il se forme probablement en raison de la dynamique des vortex tourbillonnants plutôt que de réactions chimiques déclenchées par des particules à haute énergie provenant de la haute atmosphère.
Vers des réflexions autour des atmosphères terrestres ?
Il reste encore beaucoup de travail à faire pour découvrir le fonctionnement de Jupiter, et plus précisément la dynamique atmosphérique. Xi Zhang souligne également que ces découvertes pourraient à terme nous donner « de nouvelles façons de penser nos atmosphères sur Terre ».
« Par exemple, l’une des grandes incertitudes dans la prévision du changement climatique est de comprendre comment les aérosols – de minuscules particules présentes dans l’atmosphère – se forment et se comportent. […] Jupiter offre une perspective complètement différente, où les champs magnétiques et les couches atmosphériques interagissent d’une manière que nous ne connaissons pas ici », ajoute-t-il pour détailler sa réflexion.
