Le crâne d’une nouvelle espèce de dinosaure herbivore à cornes, un lointain ancêtre du Triceratops, est désormais exposé au Danemark.
Ancêtre du Triceratops, le Lokiceratops était un dinosaure herbivore à cornes qui vivait il y a 78 millions d’années dans ce qui est aujourd’hui l’Amérique du Nord. Le crâne du dinosaure a été découvert dans le nord du Montana, près de la frontière américaine avec le Canada, en 2019.
Il est désormais exposé au Musée de l’évolution du sud du Danemark.
« Nous savons qu’il s’agit d’un nouveau dinosaure, d’un dinosaure à cornes. Et, en tant que tel, c’est extrêmement important, car les nouveaux dinosaures sont toujours importants », explique Christoffer Knuth, directeur du musée.
Les experts estiment que Lokiceratops mesurait plus de six mètres de long et pesait environ 5 tonnes. Mark Loewen, paléontologue à l’Université de l’Utah, a nommé la nouvelle espèce Lokicératops rangiformis en raison de ses cornes inhabituelles, courbées et en forme de lame, clin d’œil au casque du dieu nordique Loki. Mais aussi en raison des cornes asymétriques qui surmontent son crâne et qui rappellent les bois des caribous.
Les experts affirment que Loki a été extrait de la même couche rocheuse que plusieurs autres espèces de dinosaures, ce qui suggère que de nombreux dinosaures différents vivaient côte à côte il y a 78 millions d’années.
« Nous savons en fait que la diversité dans le nord du Montana, aux États-Unis, était très, très élevée à la fin du Crétacé. »explique Loewen. « Nous commençons à en apprendre davantage sur les relations au sein de la famille des cératopsiens grâce à ce spécimen. » « Nous savons maintenant que… des dinosaures similaires pouvaient vivre ensemble, sans se faire concurrence, c’est donc une découverte assez nouvelle »ajoute le directeur du musée.
Des paléontologues ont reconstitué le crâne de Loki à partir d’innombrables fragments. Après avoir rassemblé tous les éléments, ils ont réalisé que Loki était une nouvelle espèce de dinosaure. La découverte a été publiée dans la revue scientifique Peerj le jeudi 20 juin. “C’était un travail énorme de rassembler les petites pièces.”raconte Christoffer Knuth.
« C’était un peu éparpillé, comme si vous aviez un vase chinois, un nouveau vase, et que vous l’aviez laissé tomber, et il était partout sur le sol. »
Lokiceratops est maintenant exposé au Musée de l’Évolution, situé dans l’enceinte du parc safari de Knuthenborg, dans le sud du Danemark. Le musée a dévoilé jeudi son dernier ajout : un imposant squelette de 13 mètres de long de Camarasaurus, un dinosaure au long cou semblable à Diplodocus.
Découvert dans un ranch de bétail du Wyoming en 2017, il a vécu pendant la période jurassique, il y a entre 155 et 145 millions d’années. « Il a été retrouvé exactement dans la même position dans laquelle il est mort », Knuth explique. « Et très probablement, il est mort dans une zone marécageuse ou dans un ruisseau ou une rivière au courant lent. Il a coulé au fond, s’est recouvert de sédiments, de boue et personne ne l’a donc mangé. Et puis 150 millions d’années plus tard, nous l’avons retrouvé.
Mais le voyage du dinosaure jusqu’au Danemark ne s’est pas fait sans heurts : des retards inattendus dus à des complications douanières à Zurich, en Suisse, ont retardé son arrivée. Le directeur du musée a déclaré qu’à un moment donné, personne ne savait exactement où se trouvaient les six caisses contenant les précieux fossiles. « Les 72 dernières heures ont été très stressantes », il a dit. « Nous savions qu’il n’était pas perdu en tant que tel, mais nous ne savions pas où il se trouvait. Et c’est assez stressant quand on a affaire à un gigantesque dinosaure.
Le Knuthenborg Safari Park abrite environ 500 animaux sauvages. Combiné avec les animaux vivants à l’extérieur, le musée raconte une histoire évolutive s’étendant sur 300 millions d’années.
