Néouvielle, l’activité des chauves-souris, étudiée en altitude

Néouvielle, l’activité des chauves-souris, étudiée en altitude
Néouvielle, l’activité des chauves-souris, étudiée en altitude

l’essentiel
Le projet Altichiro, soutenu par la région, vise à étudier le comportement des chauves-souris en altitude. Lundi, les équipes du CEN et du Parc National ont installé un appareil permettant de capter les ultrasons et les mouvements de ces mammifères méconnus.

Au sommet du Col d’Aumar qui domine les merveilles du Néouvielle, la vallée de l’Estibère étend ses zones humides jusqu’à flanc de montagne. C’est là, à plus de 2.200 m d’altitude, à proximité d’un torrent, que des scientifiques travaillent ce lundi sur la version pyrénéenne d’un projet initié dans les Alpes, relatif au suivi des chauves-souris en haute altitude, notamment sur les glaciers. « Nous avions des données dans les Pyrénées mais un projet d’envergure n’a jamais été financé », explique Maëlys Robert, chargée d’étude sur le projet Altichiro, soutenu par la région Occitanie, l’association AIN, l’OFB, le Conservatoire des espaces naturels d’Occitanie et le Parc National des Pyrénées Là, cela permet d’impliquer six réserves naturelles dans le massif, dont deux dans les Hautes-Pyrénées, celle de Néouvielle et sa voisine d’Aulon.

Espèces protégées

Pour réaliser ce suivi, les techniciens ont donc installé un réseau de capteurs autonomes pour collecter les ultrasons des chauves-souris et ainsi comprendre leurs déplacements et leur comportement. Des chauves-souris que l’on ignore souvent peuvent évoluer à une telle altitude. « Comme beaucoup d’espèces nocturnes, les chauves-souris ne jouissent pas d’une grande popularité, souvent par méconnaissance », reconnaît Océane Pasquet, conservatrice à la réserve du Néouvielle. « A travers leurs déplacements, nous voulons comprendre comment ces espèces chassent, transitent, comment elles utilisent ces zones d’altitude en fonction des saisons, mais aussi savoir quelles espèces sont présentes », explique Maëlys Robert. Nous avons des espèces dédiées comme la chauve-souris des montagnes, mais aussi d’autres espèces de plaine qui viennent ici, pour la chasse ou la migration. Ils trouvent refuge dans les éboulis, les arbres, les fissures des falaises ou les granges foraines qui peuvent être des habitats.

Parallèlement, des prospections seront menées sur les insectes nocturnes, comme les papillons nocturnes. « Les chauves-souris sont un bioindicateur pertinent d’un territoire, pour connaître sa biomasse et ses ressources alimentaires, précise le responsable de l’étude. L’enjeu est aussi de mieux préserver ces espèces protégées, dont beaucoup sont dans un statut défavorable, avec la fermeture des sites de reproduction mais aussi le déclin de la biomasse et des insectes qu’elles révèlent. Cela permet d’évaluer la qualité et la diversité des zones humides.

Dynamique de préservation

L’étude sera répétée dans cinq ans pour évaluer également l’impact du changement climatique sur la présence et le comportement des chauves-souris. « Ces données sont aussi précieuses pour nous, managers, explique Océane Pasquet. Dans la vallée de l’Estibère, nous avons mené des études sur ces zones humides plutôt préservées, avec une présence importante d’euproctes, loutres, desmans… Ces études contribuent à améliorer et actualiser nos connaissances mais aussi à adapter la gestion de ce site, classé Natura 2000. passe par exemple par des collaborations et des compensations financières avec le groupe pastoral de Vielle-Aure pour créer et entretenir des dynamiques de préservation, en adaptant les usages. Un travail de promotion sera également déployé, notamment dans les refuges avec la présentation des espèces présentes, pour faire la lumière sur les chauves-souris de l’obscurité…

 
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