Atelier DN Made au Centre d’Arts Métiers

Atelier DN Made au Centre d’Arts Métiers
Atelier DN Made au Centre d’Arts Métiers

Tahiti, le 3 octobre 2024 – Les étudiants de la filière DN Made travaillent ensemble depuis près de deux semaines sur une thématique commune. Ils cherchent à fabriquer des matériaux à partir de fibres naturelles suite à un procédé de fabrication du papier. Après la théorie, place à la pratique au Centre des Métiers d’Art.

Le DN Made (diplôme national des métiers d’art et du design) vise à acquérir des connaissances et des compétences professionnelles dans les différents domaines de l’artisanat et du design. Sur 3 ans, la formation prévoit une spécialisation et une individualisation progressive du parcours. Les étudiants de l’option « Fibres et textiles, patrimoine polynésien : procédé innovant et éco-responsable » étudient au lycée Raapoto, ceux de la « Objets océaniens et arts graphiques : tradition, création et innovation » sont au Centre d’Artisanat. Ils sont au total une trentaine et travaillent en groupes sur une thématique commune depuis le 23 septembre.

L’objectif de l’atelier est de produire un matériau à partir de fibre végétale locale suite à un procédé de fabrication du papier. Celle-ci se décompose en trois étapes principales : dégrossissage de la matière première, broyage fin de cette matière, mise en forme humide. “En d’autres termes, à cette étape, il faut mettre les fibres dans l’eau puis les récupérer lorsqu’elles sont en suspension dans l’eau, les compacter avant de les sécher”, précise Patrick Lautier, professeur de technologie et matériaux au lycée Raapoto.

La première semaine, axée sur une démarche de conception scientifique, a permis la validation des procédés. “Ils ont réalisé des tests, notamment des tests de résistance”, précis Patrick Lautier. Au cours de la deuxième semaine, les groupes sont passés à la pratique. Nous leur avons demandé ce qu’ils voulaient faire du matériel obtenu.

Bananier, miconia, kéré…

Les groupes ont travaillé à partir de troncs de bananiers, de branches de miconia, de bagasse de canne à sucre, de sciure de maru maru et même de kere. Ensuite, certains ont cherché à développer leur matière, à faire évoluer la texture, à gagner en solidité, d’autres se sont intéressés au façonnage. « Ce qui nous guide depuis le début, dans cet atelier, c’est d’adopter une démarche éco-responsable », insiste Patrick Lautier.

Les groupes – ils sont six – sont composés d’étudiants de trois niveaux, mais évidemment, nos attentes ne sont pas les mêmes en termes de résultats. Les premières années découvrent les démarches et comment travailler en équipe, les deuxièmes années ont un rapport structuré à fournir, les dernières années élaborent leur projet final, celui sur lequel ils seront évalués pour l’obtention de leur diplôme.

Patrick Lautier rappelle d’ailleurs que l’art est un secteur qui offre « de vrais emplois ». Il conclut : “Ce n’est pas nécessairement quelque chose que l’on met de côté et que l’on fait quand on a le temps.” Un artiste, comme tout autre professionnel, doit se former et apprendre, mais aussi consacrer du temps à sa pratique.

 
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