un paradis de pêche « endommagé depuis 20 ans »

un paradis de pêche « endommagé depuis 20 ans »
un paradis de pêche « endommagé depuis 20 ans »

La Fédération de pêche ardéchoise avait alerté le Département sur les risques écologiques du protocole utilisé pour vidanger le barrage de Collanges situé sur l’Eyrieux entre Saint-Michel-d’Aurance et Belsentes. Les vannes ont été ouvertes mercredi. Depuis, les pêcheurs se rendent sur place, accompagnés d’un huissier, pour constater les dégâts. Une plainte est « en cours » d’être déposée auprès du procureur de la République de Privas, a confirmé ce vendredi Gaëtan Habauzit, directeur adjoint de la fédération.

Les pêcheurs sont alarmés selon Emmanuel Vialle, le président de la Fédération Ardéchoise de Pêche : « nous ne pouvons qu’observer. Nous prenons des photos. Nous pleurons l’état du fleuve. Je viens de remonter 200 à 300 mètres en aval du barrage, et c’est un cordon continu sur les deux rives de poissons morts, sur des épaisseurs de 10 à 15 centimètres et là, on ne voit pas le fond de la rivière et c’est un endroit sûr Gageons que quand on verra le fond de la rivière, ce sera pareil. Au micro de FB Drôme Ardèche ce vendredi, Gaëtan Habauzit confirme que les boues toxiques se sont déversées sur plusieurs kilomètres, une situation qui pourrait s’aggraver en fonction des pluies à venir.

« Le fleuve est mort pour les 10 à 20 prochaines années »

En aval du barrage, et donc dans la rivière, de grosses truites ont été retrouvées mortes à cause des « la quantité de matières en suspension, le problème de l’oxygène dissous qui est insuffisant pour permettre la survie des poissons et potentiellement d’autres polluants qui seraient sortis de la boue » dit Emmanuel Vialle. Il insiste : « On va pouvoir remettre du poisson dans le barrage, mais la rivière est morte pour les 10 à 20 prochaines années. Ce n’est pas la vidange du barrage que l’on conteste, mais le protocole utilisé (ndlr : ouvrir les vannes). On aurait pu prendre le temps, discuter et trouver une autre méthode.»

Selon le directeur adjoint Gaëtan Habauzit, une autre méthode aurait pu être utilisée, ouvrir les vannes plus lentement, mettre en place des barrages filtrants, éliminer les boues toxiques à l’aide de tractopelles. La fédération avait déposé un recours avant la vidange mais celui-ci a été rejeté en justice. Au-delà du changement climatique, ce type d’événements aggrave encore un peu plus l’état des rivières ardéchoises. Alors que 0 % des cours d’eau étaient classés « dégradés » en 2001, 10 % sont aujourd’hui touchés, et 40 % sont dans un état « très perturbé ». «La truite brune ne peut plus y vivre, tout comme de nombreuses autres espèces.»

La Fédération de pêche ardéchoise constate la mort de poissons par milliers
Gaëtan Habauzit
 
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