Le Phone, un smartphone sans Internet destiné aux collégiens, fait l’objet de beaucoup d’attention. Mais derrière les promesses de ses créateurs, se cachent de nombreux doutes et interrogations sur son réel intérêt et sa sécurité.
The Phone, le téléphone anti-addiction au numérique destiné aux collégiens, a été lancé par trois entrepreneurs, dont une Française. https://twitter.com/le_Parisien/status/1784175680214712351 a fait sensation sur X (Twitter), où il a été repris, moqué et partagé. Ils veulent vendre ces téléphones aux communes pour 100 euros.
Après une enquête menée par Numéromaon connaît désormais sa fiche technique et les limitations imposées à ce téléphone.
The Phone : un smartphone Android basique
Grâce à Numéroma, on sait de quoi on parle : The Phone est un smartphone Android très basique, dépourvu de nombreuses fonctionnalités que l’on retrouve habituellement sur ce type d’appareil. Il fonctionne sous Android 11, avec une connexion 3G uniquement, et ne dispose pas de module Wi-Fi ni Bluetooth. Seules quatre applications sont installées : téléphone, SMS, paramètres et contacts.
Tout est en plastique et les caméras ont simplement été retirées.
Pour éviter d’installer des applications Android, les créateurs de The Phone ont développé une interface spécifique, ultra simple et verrouillée. Notez que l’installation d’APK est sans doute possible, mais les applications seront limitées par la connexion cellulaire 3G.
Le téléphone dispose de 2 Go de RAM, de 16 Go de stockage (extensible via Micro SD) et d’un écran LCD 480p. Sa batterie de 2 500 mAh est plutôt petite, mais les fonctions du téléphone sont très limitées, cela ne devrait donc pas poser de problème.
Des doutes sur l’efficacité et la sécurité de The Phone
Si l’idée de proposer un téléphone sans accès à Internet pour lutter contre la dépendance numérique des jeunes peut paraître séduisante, plusieurs points posent question.
Tout d’abord, d’un point de vue technique, l’absence de 4G et de 5G risque de limiter l’usage de The Phone dans le temps. En effet, les opérateurs de réseaux finiront par déprécier la 3G pour libérer des bandes de fréquences, comme ils le font actuellement avec la 2G.
Ensuite, d’un point de vue sécurité, un téléphone qui n’est pas mis à jour et qui dispose d’un accès externe (USB, slot microSD et connexion cellulaire) peut être piraté, surtout s’il utilise une ancienne version d’Android.
D’un point de vue fonctionnel, l’absence d’applications comme Snapchat ou WhatsApp peut être frustrante pour les collégiens, mais aussi pour leurs parents qui devront se contenter des SMS pour communiquer avec leurs enfants.
Enfin, il semble plus logique de développer des filtres parentaux efficaces plutôt que de restreindre autant un téléphone. Le contrôle parental aux niveaux inférieurs du système pourrait être une solution plus adaptée pour lutter contre la dépendance numérique des jeunes.
Un objectif ambitieux
Malgré ces doutes, The Phone espère importer 50 000 téléphones d’ici cet été et convaincre les municipalités d’équiper les étudiants avec son produit anti-addiction au numérique. Reste à savoir si ce téléphone restreint répondra réellement aux attentes des parents et des jeunes, et s’il saura les protéger efficacement contre les risques liés à l’utilisation des nouvelles technologies.
