Les chiens d’assistance en santé mentale moins bien accueillis que les chiens Mira

Les chiens-guides Mira sont désormais bien connus de la population. La situation est cependant différente pour les chiens d’assistance qui accompagnent les personnes ayant des problèmes de santé mentale.

Les bénéficiaires de chiens d’assistance psychologique, qui souffrent par exemple d’anxiété ou d’agoraphobie, rencontrent de nombreuses difficultés et voient plusieurs portes se fermer devant eux.

C’est le cas de Roxanne Raymond, bénéficiaire de l’organisme L’Espoir canin. Cette femme a reçu un diagnostic de trouble de la personnalité limite et de trouble de stress post-traumatique et souffre de dépression.

Elle est actuellement en arrêt de travail et a vraiment besoin de sa chienne, Heidi, qui l’aide à apaiser ses crises de panique. Après l’avoir alertée d’un rythme cardiaque trop élevé, Heidi donne de la pressothérapie à sa maîtresse, c’est-à-dire qu’elle s’allonge de tout son long sur Roxanne, le temps qu’elle retrouve son calme.

En plus de lui rappeler de prendre ses médicaments, Heidi la surveille même la nuit. Quand je fais des cauchemars, elle me réveille. Elle est là pour le réconfortexplique Mme Raymond.

La bénéficiaire espérait bientôt reprendre le travail avec son fidèle compagnon à quatre pattes, mais son employeur a refusé sa demande. Comme elle travaille dans une usine, elle est consciente que son chien ne peut pas être à tout moment près d’elle. C’est pourquoi elle a proposé à son employeur de laisser Heidi dans une cage, à l’intérieur d’une salle de repos, pour n’aller la voir que pendant ses pauses ou lorsque l’anxiété serait montée en flèche. Une fois de plus, la réponse fut négative.

Mme Raymond envisage donc de trouver un nouvel emploi qui lui permettra d’avoir son chien à ses côtés, mais elle s’inquiète de ne pas trouver un employeur qui les accepterait tous les deux. Ils ne me diront pas qu’ils refusent parce que j’ai un chien, mais la difficulté est làassure-t-elle.

Refus aussi à l’école

Caroline Isabelle est dans une situation similaire. Son chien Summer est d’une grande aide pour sa fille de 16 ans, qui souffre d’anxiété et d’agoraphobie. Cependant, la direction de l’école refuse que sa fille soit accompagnée de son chien. On nous dit que ça va lancer une tendance, que tout le monde voudra amener son chien à l’écoledit Mme Isabelle.

Cette mère est déçue de savoir pourquoi Summer n’aura pas accès aux cours de sa fille. Les problèmes d’allergie potentiels en font partie. Mme Isabelle assure cependant que son adolescente en a grandement besoin, elle qui doit récupérer sa fille environ trois fois par semaine à l’école à cause de crises de panique.

J’ai réalisé que tant qu’on n’en a pas à la maison ou qu’on en est à proximité, on ne peut pas comprendre l’utilité [d’un chien d’assistance]ajoute Mme Isabelle.

Le propriétaire de L’Espoir canin, Cédrick Gauthier, qui entraîne Heidi et Summer, se dit indigné par les nombreux refus que reçoivent ces deux femmes. Il ajoute qu’il ne s’agit pas de cas isolés. Selon lui, il s’agit d’une discrimination à l’égard des bénéficiaires.

Même si les chiens-guides et les chiens d’assistance sont reconnus comme un moyen de surmonter un handicap, selon la Commission des droits de la personne, Roxanne Raymond estime qu’il y a encore beaucoup de sensibilisation à faire. Moi, mon chien, je suis comme quelqu’un avec une jambe cassée et avec des béquilles. Vous en avez besoin. J’ai besoin que mon chien fonctionneinsiste Mme Raymond.

Un spectacle-bénéfice mettant en vedette Rita Baga sera présenté à Baie-du-Febvre le 26 avril afin d’amasser des fonds pour aider à financer la formation des bénéficiaires ayant moins de moyens. Il faut savoir que ces formations coûtent environ 7 000$. La soirée servira également à sensibiliser le public à la différence.