Faut-il installer un contrôle parental sur le smartphone de son enfant ? – .

Faut-il installer un contrôle parental sur le smartphone de son enfant ? – .
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LLa fille de Louise a eu son premier téléphone au collège. « Un Nokia 3310, le petit téléphone avec lequel on ne peut qu’écrire et appeler », raconte cette mère de deux adolescents. Mais très vite, en CM2, on a dû passer au smartphone – « plus pratique pour le travail en groupe et ses camarades utilisaient WhatsApp pour communiquer ». Son fils a reçu dès la cinquième année un smartphone, « utile pour prendre des photos ».

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Louise n’a pas configuré de contrôle parental sur les deux appareils. Pas besoin, car ses enfants « ne sont pas du tout scotchés à leur téléphone portable ». Et je ne veux pas non plus. “Je ne veux pas que mon fils et ma fille se sentent trompés”, explique la journaliste de 43 ans. Et je pense que ce serait la fin de la confiance que je peux avoir en eux, de la confiance que nous avons les uns envers les autres. » Les deux adolescents n’ont d’autres applications que WhatsApp, Spotify pour la musique et Duolingo pour les langues étrangères. Elle précise : « Pour l’instant, ils n’en veulent pas, n’en ressentent pas le besoin. »

“Établir le temps d’écran”

Beaucoup de parents ne se reconnaissent peut-être pas dans ce témoignage. La plupart d’entre eux décrivent la très forte tentation, voire l’addiction, qui peut naître du téléphone. A commencer par Julien, 40 ans. Ce « papa divorcé » explique avoir offert un smartphone à sa fille à l’âge de sept ans et demi. « Je vis séparé de mes enfants : ils sont à Bordeaux et moi dans la capitale », raconte-t-il. C’était donc une façon d’avoir un contact avec ma fille. »

Mais la suite ne se passe pas comme prévu. « Ma fille ne m’appelait pas. Elle regardait davantage TikTok et « Insta » », soupire-t-il. Très vite, Julien a mis en place un contrôle parental. Avec Google Family Link, il peut « surveiller les applications qu’elle utilise et également contrôler ce qu’elle installe ». Et « surtout, établir le temps d’écran ».

Sa fille, aujourd’hui âgée de 12 ans, a droit à « quarante-cinq minutes par jour en semaine et une heure et demie le week-end ». Et cela suffit déjà pour « devenir accro ». « Parfois, elle m’appelle pour me dire ‘ajoute-moi cinq minutes, dix minutes’, et ça m’énerve », dit-il. Avec le temps, je deviens de plus en plus sévère. » Sur le smartphone de sa fille : WhatsApp, YouTube et rien d’autre. L’adolescent n’a pas droit aux autres réseaux sociaux. « C’est surtout l’image de la femme qui se reflète sur Instagram et TikTok qui me choque, confie-t-il. Je ne veux pas qu’elle se compare aux vidéos qu’elle pourrait trouver. » Si sa fille « proteste parfois », elle ne pourra pas ouvrir de compte sur ces plateformes avant « ses 16 ans ».

“La confiance n’empêche pas le contrôle”

En droit français, la majorité numérique est fixée à 15 ans. C’est l’âge à partir duquel un adolescent peut créer un compte sur les réseaux sociaux sans l’accord de ses tuteurs légaux. Cette mesure a été mise en place le 7 juillet 2023 pour lutter contre le harcèlement et la haine en ligne.

15 ans est aussi « l’âge recommandé » pour offrir un smartphone à son enfant, selon la DD Lise Barthélémy. « Même si le plus tard sera le mieux », insiste la pédopsychiatre, appartenant au collectif contre la surexposition aux écrans (CoSE). Il faut rappeler qu’il s’agit d’un outil conçu pour un adulte et non pour un enfant. » Dès l’introduction du smartphone, elle conseille de « mettre en place un contrôle parental et de discuter avec son enfant », car « la confiance n’empêche pas le contrôle ».

Accompagner son enfant avec un smartphone tout en discutant régulièrement de son utilisation, c’est aussi la solution choisie par Jonas, 52 ans. Il énumère ainsi « le mémoire sur les dangers des images personnelles sur les réseaux sociaux, l’interdiction de TikTok, et l’autorisation d’Instagram à 13 ans, à condition que le compte soit privé, que [les parents] peut le suivre et ses abonnés sur Instagram sont des personnes qu’elle connaît. S’il avoue faire régulièrement le point sur le temps passé – « et non sur les sites consultés », tient-il à préciser – Jonas indique que lui et sa fille sont « dans un climat de confiance ». Et sourit : « Il est temps de lâcher prise progressivement. »

Rechercher ou ne pas rechercher le téléphone de votre enfant

« Une heure par jour au collège et deux heures au lycée », c’est la durée optimale proposée par la D.D Barthélemy. Et le plus important pour elle est de « gagner des moments ». « On n’a vraiment pas besoin d’animation le matin, ni le soir avant de se coucher pour préserver le sommeil de l’enfant », ajoute-t-elle. Ces horaires de jeu doivent être réservés le samedi ou le dimanche après-midi par exemple. »

En effet, le smartphone peut être considéré comme « la console d’aujourd’hui ». C’est le cas de Jean-François, cadre parisien, dont les trois fils, âgés de 8, 10 et 12 ans, disposent d’un téléphone. « Parfois, le smartphone peut être un moyen de les occuper lorsque je dois travailler ou lorsque je suis occupé », admet-il. Cependant, avec le contrôle parental, je peux verrouiller directement leur écran s’ils jouent trop longtemps. »

Le père de famille, la quarantaine, se dit « plutôt en confiance avec ses enfants », tout en restant « vigilant » et « très inquiet des algorithmes qui suggèrent des contenus ». Et il assure qu’il n’hésitera pas à « fouiller le téléphone » en cas de doute. “J’ai déjà ouvert le téléphone et regardé les conversations WhatsApp de mon fils”, admet-il. Et puis je me suis retrouvé dépassé parce que je ne comprenais pas ce que lui et ses amis disaient. »

Chercher ou ne pas chercher, telle est la question. « Si les parents souhaitent observer ce que fait leur adolescent sur leur smartphone, ils doivent toujours demander son accord. Il s’agit d’accompagnement et d’éducation à l’écran, plus que de contrôle”, souligne le D.D Barthélemy. Car, à travers cet écran, « une relation de confiance » s’établit entre les deux parties. Et d’ajouter : « Si les parents surveillent sans le consentement de leur enfant, alors autant ne pas lui donner de téléphone du tout. »

Mais même les plus fervents défenseurs d’une « politique sans écran » ont dû recourir à l’achat d’un téléphone à leurs adolescents. Comme Géraldine, très vite « rattrapée par l’école », par les « environnements numériques de travail » (ENT) et les « groupes de discussion WhatsApp au collège ». Elle a également mis en place un contrôle parental. Car « c’est une vraie drogue », explique cette mère de famille quadragénaire originaire de région parisienne. Même si les miens ne sont pas trop « accros » et ont quand même une utilisation raisonnable. Celui qui n’avait, jusqu’à présent, « ni télévision, ni ordinateur, juste une tablette pour [son] usage personnel » confie « en rejetant la faute sur l’école ». « Parce qu’ils nous obligent, en tant que parents, à introduire le dépistage très tôt », affirme-t-elle. Alors que mes fils ne me l’ont pas demandé et ne me l’auraient peut-être jamais demandé. »

 
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