dans le cercle très fermé des photophones

Module principal : 50 Mpx, f/1,6-f/4, éq. 23mm

Le 14 Ultra délivre des images de 12,5 mégapixels par défaut, en utilisant, comme tous les smartphones haut de gamme, le regroupement de pixels. Ses concurrents directs fonctionnent à l’identique, soit en s’appuyant sur un capteur de 200 Mpx (Galaxy S24 Ultra), soit comme lui sur un capteur principal de 50 Mpx (Google Pixel 8 Pro).

Ils procèdent cependant différemment, optant pour un traitement visible incluant une nette accentuation des détails. Xiaomi, toujours accompagné de Leica, qui fournit les optiques complétant ses capteurs photo, préfère un peu plus de douceur, voire de naturel. Bien que la colorimétrie soit vive, dans le mode Vibrant que nous avons utilisé, les contours sont moins accentués et le rendu un peu plus subtil. On apprécie la précision des textures et des petits détails (les éclats de couleurs de nos mires), ainsi que l’homogénéité de l’image, les contours restant nets.

A noter que l’ouverture est variable et n’alterne pas simplement entre f/1,6 et f/4, mais s’adapte aux conditions d’éclairage. Ainsi, sous nos lampes de laboratoire simulant la lumière du jour, nous avons automatiquement obtenu une ouverture de f/2,8. Inutile de préciser qu’il est possible d’en prendre le contrôle : en ouvrant les réglages rapides de l’appareil photo, on peut troquer l’ouverture « auto » contre des ouvertures fixes (f/1,63, f/2, f/ 2,8, f/4), ou passez en mode Pro pour régler à la volée et encore plus finement.

En basse lumière, le smartphone passe automatiquement à f/1,63 pour capter un maximum de lumière. Il est également possible de régler finement la prise de vue, mais on voit que par défaut, le 14 Ultra a tendance à tout concentrer sur la couleur. Les éléments comme nos mires bénéficient d’efforts visibles, ce qui permet de visualiser très correctement les nuances des couleurs – les contours sont également nets. Toutefois, en ne renforçant pas les micro-contraste, le smartphone donne l’impression de lisser la scène. Cela dit, le S24 Ultra a tendance à rendre la scène bruyante, ce qui n’est pas forcément mieux.

Mode 50 MP
Pour réaliser quelques recadrages sans utiliser le mode x3.2, vous pouvez opter pour le mode de prise de vue 50 Mpx. Force est de constater qu’au quotidien, l’utilisateur aura tendance à privilégier les téléobjectifs, plus facilement accessibles.

Module ultra grand angle : 50 Mpx, f/1.8, éq. 12mm

Xiaomi a choisi de ne pas lésiner sur l’aspect technique de son module ultra grand-angle. Il est donc équipé du même capteur que les deux autres modules (avec téléobjectifs), à savoir le Sony IMX858 de 1/2,51 pouce. Samsung, toujours le seul à proposer quatre modules photo au dos de son flagship, ne dépasse pas les 12 Mpx, tandis que le Pixel 8 Pro de Google (trois modules) adopte un capteur de 48 Mpx.

Mieux dit sur le papier, le smartphone Xiaomi délivre des photos avec une distorsion maîtrisée (on n’en attendait pas moins) et une grande netteté. Là encore, on remarque que l’accentuation des micro-contraste est moins prononcée chez Xiaomi que chez Samsung, ce qui accentue l’effet naturel de l’ensemble malgré une colorimétrie assez vive. Les petits éléments sont reproduits avec précision, mais nous regrettons quelques erreurs de fabrication (répétées dans chacun de nos tests en laboratoire). Voir le cinquième point de couleur sur notre mire de test, qui devrait être vert…

En basse lumière, on voit encore les efforts du smartphone pour reproduire au plus près les couleurs de la scène, même si cela se traduit par une teinte orangée sus-jacente. Si le bruit est un peu plus marqué que dans les images d’un Pixel 8 Pro, il l’est bien moindre qu’avec le Galaxy S24 Ultra, et la photo semble encore plus lisible. Reste que, trop sombre en périphérie comme toujours avec les modules smartphone ultra grand-angle, il n’est réellement utilisable qu’en son centre.

Module téléobjectif : 50 Mpx, f/1.8, éq. 75 mm (x3,2)

Xiaomi a le mérite d’accompagner ses longues focales de capteurs haute définition, donc compatibles avec le regroupement de pixels. La colorimétrie est tout de même un peu plus vive qu’avec le module principal et on perd un peu en piqué, mais le niveau de détail reste élevé.

Un mélange de bruit et de lissage apparaît sur l’image en basse lumière. Mais à moins que vous n’ayez besoin d’effectuer un recadrage important, la focale de 75 mm est plus satisfaisante que la 120 mm et conserve plus de détails. Il vaut mieux privilégier ce mode lorsque cela est possible.

Module téléobjectif : 50 Mpx, f/2,5, éq. 120 mm (x5)

Comme le Galaxy S24 Ultra et son prédécesseur 13 Ultra, le Xiaomi 14 Ultra dispose d’un deuxième module photo avec un objectif périscopique équivalent à 120 mm, soit un grossissement 5x. Il est bien entendu possible d’opter pour un zoom hybride jusqu’à x120, difficile à utiliser malgré sa stabilisation optique. Dans des conditions standards d’utilisation, il présente les mêmes qualités que les autres modules de l’appareil : un traitement assez doux, une exposition un peu plus prononcée que sur le Galaxy S24 Ultra, ainsi que des couleurs vives. Le lissage est également un peu plus marqué qu’avec le smartphone sud-coréen, mais le bruit est moins visible. Autant dire que le résultat est plaisant.

Les résultats sont bien moins convaincants en basse lumière, même si le travail de Xiaomi et Leica sur la couleur est perceptible. Les images sont lissées, le traitement est assez aléatoire en fonction des éléments capturés, mais force est de constater que Xiaomi se classe parmi les meilleurs dans le délicat exercice du zoom en basse lumière.

Il est possible d’utiliser le mode 50 Mpx pour recadrer davantage les images. Cependant, le lissage est un peu plus marqué et les résultats perdent en qualité…

Module avant, mode portrait et vidéo

Comme en 2023, Xiaomi propose un module de 32 Mpx en façade. Cela permet de prendre des selfies détaillés, certes un peu lissés, comme c’est souvent le cas avec les smartphones, mais bien exposés. Le mode portrait est efficace et s’adapte bien aux cheveux indisciplinés. Attention aux effets d’embellissement activés par défaut et qui ont tendance à faire disparaître davantage les textures. Avec le module arrière, il est possible de simuler différentes focales (23, 35, 50, 75 mm) pour réaliser des portraits adaptés à la distance disponible.

Le module avant du 14 Ultra gagne en performances puisqu’il permet de filmer des vidéos jusqu’en 4K à 60 ips, là où le 13 Ultra ne dépassait pas le 1080p à 60 ips. Au dos, comme son prédécesseur, il est capable de filmer jusqu’en 8K, mais monte jusqu’à 30 ips, là où le 13 Ultra proposait du 8K à 24 ips seulement. Xiaomi multiplie les options de prise de vue, laissant aux plus experts le soin d’appliquer des réglages fins (mode Réalisateur) ou de bénéficier d’un effet cinématique avec flou d’arrière-plan (mode MasterCinema). Il est enfin possible de filmer en HDR jusqu’en 4K à 30 ips.