16 heures Sur le parking de la Halle des Orgues à Espaly-Saint-Marcel, les bus des supporters se remplissent petit à petit pour rejoindre la capitale auvergnate. C’est déjà de l’effervescence devant la file de bus spécialement affrétés pour l’occasion.
Plus qu’un moyen de transport, c’est une véritable aventure humaine qui commence dans ces autocars en direction du stade Marcel-Michelin. En effet, le FC Espaly n’a pas seulement délocalisé ses buts de football dans le Puy-de-Dôme. Hier, il a lui aussi ému son public. Au total, près de 2 000 habitants de la ville sont venus soutenir le club de l’Espaviot face au géant parisien.
« Si on gagne, on ne rentrera pas à la maison », assure un supporter qui rêve d’un exploit face au PSG. Une illusion pour beaucoup, mais à quelques heures de ce match historique, d’autres veulent croire au miracle malgré les quatre divisions qui séparent les deux clubs.
“C’est une belle récompense pour eux”
Les kilomètres défilent, des foulards à l’effigie du club Espaviot sont disséminés dans le bus. Dans un décor rouge et noir, les premières discussions commencent et les pronostics vont bon train. “Je pense que Paris va gagner, on parle quand même d’un des meilleurs clubs de France”, estime le petit Axel.
« Le PSG marquera au moins six buts », prédit un jeune footballeur de l’équipe U15 de l’Espaly, dont certains membres se voient confier une mission. Dans quelques heures, ils récupéreront les balles. « C’est une belle récompense pour eux, j’ai sélectionné les plus sérieux et les plus méritants du groupe », confie Noa Malige, le sélectionneur U15 qui se prête aussi au jeu des pronostics. « Si c’est 0-0 à la mi-temps, pourquoi ne pas se mettre à rêver ! En revanche, si Paris marque en première période, il n’y aura pas de réel espoir”, analyse Noa.
« Il faut rêver un peu. Tout est dans la tête, le risque zéro n’existe pas et c’est ça la magie de la Coupe de France. Même les plus gros peuvent tomber», affirme avec conviction cet autre supporter, foulard rouge et noir à la main.
A l’arrière du bus, un petit groupe peaufine ses chants de supporters alors que la capitale auvergnate et le mythique stade Marcel-Michelin ne sont qu’à quelques pas. L’enthousiasme palpable tout au long du voyage laisse désormais place à une atmosphère étrange, plus calme à la tombée de la nuit.
Fini les ricanements et les pronostics, les visages proches, comme si les supporters eux-mêmes allaient fouler la pelouse de Clermont. La porte du bus s’ouvre enfin. Il est temps d’entrer dans l’arène dont les portes vont bientôt s’ouvrir.
Quel que soit le score final, les supporters savourent l’instant présent. « Le match d’une vie » comme on dit est sur le point de commencer.