Le hockey est un petit univers. Tout le monde se connaît sans forcément avoir de liens directs. Les contacts sont souvent établis par l’intermédiaire de tiers. C’est ainsi que Marc Bureau a été invité à transmettre son expertise en matière de mises en jeu aux joueurs du Canadien et du Rocket de Laval pour le reste de la saison.
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L’association a été faite par l’intermédiaire de Philippe Lecavalier, frère du célèbre conseiller aux opérations hockey du Tricolore. Lecavalier est agent de joueurs au sein de la firme Quartexx, où travaillait Kent Hughes avant d’être embauché comme directeur général du Canadien.
Bureau connaissait plusieurs clients de l’agence. Soit pour avoir travaillé avec eux comme entraîneur personnel, soit lors de camps organisés par Quartexx, soit par l’intermédiaire de ses associations avec des équipes de la Ligue de hockey junior des Maritimes Québec.
Parmi eux se trouvait un certain Patrice Bergeron, lorsque ce dernier faisait son apprentissage avec le Titan d’Acadie-Bathurst.
Qui était l’agent de Bergeron ?
Kent Hughes, mais lui et Bureau ne s’étaient jamais rencontrés avant que le directeur général ne lui offre récemment un poste de conseiller en mise au jeu. Le Bureau a été clair lors de cette réunion.
Un suivi régulier nécessaire
«J’ai dit à Kent que mes tâches ne pouvaient pas être réduites à une ou deux visites par mois», explique Bureau.
« Je compare ce métier à celui d’entraîneur de gardiens. Cela nécessite un suivi assez régulier.
Bureau ne cache pas qu’il s’est senti un peu nerveux à son arrivée au complexe d’entraînement des Canadiens à Brossard. Il se demandait quel genre d’accueil il recevrait de la part des professionnels de la Ligue nationale.
Il en est reparti ravi.
« Les gars sont sympas », poursuit Bureau.
« Je ne suis pas là pour changer leur jeu, mais pour les aider à s’améliorer dans les détails du jeu. Quand on gagne les mises en jeu, cela a une influence positive sur le temps de possession de la rondelle.
Mais le progrès ne se fait pas d’un simple claquement de doigts. Les chiffres le disent quand on regarde les pourcentages d’efficacité des mises en jeu des Canadiens dans sept aspects du jeu.
Les voici. Mises en jeu gagnées : 49,3% (30e) ; à force égale : 50,0 % (21e) ; supériorités numériques : 47,2% (31e) ; infériorités numériques : 46,9% (16e) ; zone offensive : 50 % (22e) ; zone neutre : 48,5% et zone défensive : 50,4% (14e).
« Une bonne moyenne est de 55 % et plus », poursuit Bureau.
« Mais l’expérience ne s’achète pas. Comme je le dis aux gars, John Tavares et Ryan O’Reilly étaient comme eux à leur âge. Vous allez gagner les mises en jeu et vous allez perdre les mises en jeu. »
Ça se passe dans la tête
À Montréal, les gars en question sont Nick Suzuki, Kirby Dach, Christian Dvorak et Jake Evans, un centre défensif comme Bureau au cours de sa carrière de 12 saisons dans la LNH.
À la demande de Martin St-Louis, Bureau a passé du temps avec eux avant le stage, afin de ne pas gêner son déroulement. C’est la même chose avec les gardiens de but.
“Trois ou quatre joueurs sont venus me voir après l’entraînement pour me poser des questions et me demander des choses précises”, a déclaré Bureau.
“Je leur ai dit que nous examinerions l’aspect pratique de leurs questions lors de notre prochaine réunion.”
Cela n’a pas été impossible ces dernières semaines, puisque l’équipe a passé plus de temps sur la route.
« Faire face, c’est comme jouer au golf », explique Bureau.
« C’est mental, ça se passe entre les oreilles. Un golfeur qui frappe généralement la balle au centre du fairway se posera beaucoup de questions lorsqu’il commencera à frapper à gauche ou à droite.
« Pour les mises au jeu, vous allez vous demander si vous tenez votre bâton à la bonne hauteur ou vous allez vous interroger sur la position de vos jambes. Exemple : sont-ils trop éloignés ?
L’une des observations que le Bureau a faites sur les joueurs de centre concernait leur prise de bâton. Il leur a demandé pourquoi ils coupaient leurs bâtons.
Heureux comme un roi
Le Trifluvien aborde cette nouvelle étape de sa vie avec enthousiasme.
« Je suis content que Kent m’ait appelé », dit-il avec enthousiasme.
« Je ne suis pas membre du Temple de la renommée, mais je peux enseigner certaines facettes. On m’a souvent demandé de le faire depuis mon dernier match en Ligue nationale, il y a 23 ans. Yanic Perreault fait le même travail que moi avec les Blackhawks de Chicago [il porte le titre de directeur du développement des joueurs].»
Bureau est un homme de défis.
Tout comme Martin St-Louis, avec qui il a travaillé brièvement avec les Flames de Calgary à la fin de sa carrière de joueur, il n’a pas été repêché. Sans avoir le talent de l’entraîneur-chef du Canadien, lui aussi a travaillé fort pour accéder à la LNH et y faire carrière.
Il devrait être un bon professeur pour ses élèves.