Sébastien Loeb (Dacia) n’est pas du genre à s’inquiéter avant le départ d’une course. Y compris lorsqu’il se déroule sur deux semaines comme le Dakar ! L’Alsacien, de retour du shakedown effectué non loin du bivouac de Bisha (Arabie Saoudite) le 1er janvier 2025, était détendu. « Tout est prêt pour le départ (3 janvier)Je veux que ça commence”, il confirme.
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Le Dakar 2025 marquera sa neuvième participation en huit. Depuis ses débuts tonitruants en Amérique du Sud (9ème avec 4 victoires d’étapes en 2016), le rallye-raid a bien évolué selon le nonuple champion du monde des rallyes.
« Maintenant, nous ne connaissons plus de spéciales. Déjà lors du Dakar sud-américain, l’organisation commençait à distribuer des road book la veille de l’étape, à 17 heures. Les cartographes étaient chargés de travailler toute la nuit pour identifier les difficultés du parcours afin de donner le plus d’informations possible aux co- pilote à son réveil le lendemain. Je me souviens de Daniel (Hélène) qui travaillait tard dans la soirée pour surligner les passages « chauds » et rédiger des annotations.
Désormais, le road book sur tablette n’est mis à jour que 5 minutes avant le départ de l’étape ! Fabien (Lurquin) a à peine le temps de jeter un coup d’oeil rapide au road book, et puis c’est une découverte totale pendant la course. Cela nécessite du copilote d’avoir une bonne capacité d’adaptation, de compréhension et d’improvisation. »
Côté pilotage pur, Sébastien Loeb adore le Dakar… mais peut-être pas tous les jours. «Je suis toujours heureux de rouler. Même si le Dakar est long ! Certains matins, je vois qu’il faut toucher 700 bornes”dit-il en poussant un soupir de lassitude.
« On sent passer ce genre de journées ! Dans les épreuves spéciales, il faut être pleinement concentré sur des centaines de kilomètres. Ce qui me fait dire que je suis content de terminer une étape, tout comme je suis content de recommencer le lendemain. Mais au bout de 10 jours, on se dit : « Pouah, j’ai vraiment hâte d’en finir ».
Curieusement, Sébastien Loeb a ressenti davantage ce dégoût lors du Dakar en Amérique du Sud (2016 à 2019). Une exacerbation qui s’explique par sa moins expérience de la discipline, exigeant une meilleure endurance que le WRC.
« J’en avais plein après 100 bornes ! Et pourtant, j’aimais beaucoup le cours à cette époque (inspiré des spéciales WRC, avec peu de tout-terrain. NDLR). Je n’avais pas l’habitude de faire des spéciales de 400 km. Il m’est arrivé de jeter un oeil à l’écran de bord de mon copilote et de constater que nous n’avions parcouru que 80 km en l’espace d’1h30, soit 60 km en moyenne, à cause d’une section hyper cassante et technique. Cela me paraissait interminable ! »
A presque 51 ans (il fêtera son anniversaire le 26 février 2025), Sébastien Loeb est devenu un expert des balades au long cours ! Reste à savoir si cette métamorphose sera enfin payante sur un Dakar qu’il n’a jamais gagné.