À Montréal, être gardien de but, c’est un peu comme marcher sur un fil au-dessus du vide : un faux pas et les critiques s’abattent sur vous.
Samuel Montembeault connaît bien cette réalité. Mardi soir à Vegas, alors que le Canadien affrontait les Golden Knights, l’un des meilleurs clubs de la ligue, Montembeault a vécu cette pression de plein fouet.
Deux buts encaissés en première mi-temps, et les sceptiques sortaient déjà leurs fourches. « Ah, mais où est Dobes ? Pourquoi ne pas lui donner une autre chance ? Montembeault n’est pas un numéro un! »
Oui, à Montréal, les débats prennent toujours une ampleur disproportionnée.
Mais Montembeault, fidèle à lui-même, a gardé son calme. Il a fermé la porte en deuxième période, s’est dressé comme un mur en troisième et a terminé le match en beauté, réalisant une série d’arrêts spectaculaires dans les dernières secondes pour préserver une victoire 3-2.
Ces arrêts ? De véritables joyaux de détermination et de concentration. Regardez par vous-même ce moment décisif, où le gardien québécois sauve la mise et offre au Canadien une troisième victoire consécutive :
Ces arrêts de Montembeault, réalisés dans des moments cruciaux, sont exactement ce qu’on attend d’un gardien numéro un.
Pourtant, malgré ses performances constantes, les critiques continuent de se faire entendre. C’est ça Montréal : toujours à la recherche d’un héros parfait ou d’un bouc émissaire.
Le voyage de vacances était cependant une démonstration de caractère pour le Canadien. Trois victoires consécutives contre trois équipes de haut niveau : les Panthers, le Lightning et les Golden Knights.
Une première depuis 2017. Et dans cette séquence, Montembeault a joué un rôle clé. Non seulement il a contribué, mais il a été la base sur laquelle l’équipe s’est appuyée pour triompher.
Mais revenons à Vegas, où Montembeault a prouvé sa résilience. Après les deux buts de la première période, certains étaient prêts à le jeter sous le bus.
C’est pourtant lui qui a permis au Canadien de rester dans le match.
“Monty nous a donné une chance d’inscrire le prochain but”» a déclaré Martin St-Louis après la rencontre.
Et c’est exactement ce qui s’est passé. Une remontée spectaculaire, ponctuée par un but vainqueur de Kirby Dach, et une victoire bien méritée pour Montréal.
Montembeault termine l’année 2024 avec des chiffres qui parlent pour lui : 14 victoires en 30 matchs, une moyenne de buts alloués de 2,87 et un pourcentage d’arrêts de 0,902.
Ce n’est peut-être pas suffisant pour calmer les plus exigeants, mais c’est plus que respectable pour une équipe encore en reconstruction.
Et pendant ce temps, Jakub Dobes, le jeune espoir du Canadien, fait déjà l’objet de vifs débats. Avec un jeu blanc à son premier départ dans la LNH, Dobes a fait forte impression.
Mais comme le souligne Stéphane Waite, ancien entraîneur des gardiens du CH, « Il faut y aller progressivement. Un match par semaine, pas plus. »
Montembeault, de son côté, continue de supporter le poids de la pression quotidienne, pour prouver qu’il est capable de jouer son rôle et de répondre à chaque défi.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que Samuel Montembeault ne cherche pas à être un héros. Il ne cherche pas à voler des jeux ou à être un mur impénétrable tous les soirs.
Il fait ce que tout gardien de but d’une équipe en reconstruction devrait faire : donner à son équipe une chance de gagner. Et mardi soir, c’est exactement ce qu’il a fait. Sans fioriture, sans artifice, mais avec une efficacité redoutable.
Alors, en cette fin d’année, il est peut-être temps de reconnaître ce que Montembeault apporte à cette équipe.
Non, ce n’est pas parfait. Oui, il fera des erreurs. Mais c’est un gardien fiable et constant, et il a montré qu’il pouvait élever son jeu dans les grands moments.
À Montréal, on a souvent tendance à chercher ce qu’on n’a pas, à rêver d’un sauveur parfait. Mais parfois, il faut savoir apprécier ce que l’on a.
Et ce que possède le Canadien, c’est un gardien qui, soir après soir, relève le défi, même dans le silence des sceptiques.
Montembeault est là pour rester.
Peut-être que 2025 sera l’année où il obtiendra enfin le respect qu’il mérite. En attendant, il continuera à faire son travail, un arrêt à la fois.
Amen