Roses de Montréal | Latifah Abdu, de retour à la maison

Latifah Abdu revient à Montréal. Dans un grand Boeing bleu mer ? L’Histoire ne le dit pas. Mais après quatre ans en , peut-être avait-elle besoin de cette lumière venue tout droit du Labrador pour faire neiger l’hiver… des roses bleues, des roses dorées.


Publié à 10h00

Mis à jour à 14h52

Pardonnez-nous cette prose du grand Robert Charlebois, mais en cette période des Fêtes, et dans le contexte des Roses de Montréal, on pouvait difficilement faire autrement.

Abdu, un Québécois de 23 ans, a été dévoilé mardi comme le nouveau joueur des Roses. Pour elle, c’est un retour aux sources, à sa ville natale.

«C’était une évidence», a déclaré le Montréalais en entrevue avec La presseMardi matin. Je voulais rejoindre le projet Montréal. »

Cela n’aurait peut-être pas été le cas. Abdu est engagé depuis juillet dernier avec l’En Avant de Guincamp, en première division française.

Si Gabrielle Lambert et Charlotte Bibault ont été les premières joueuses des Roses présentées au grand public, en octobre dernier, Abdu a été le tout premier à s’entendre avec l’équipe. Et donc de croire au projet montréalais avant même qu’il existe réellement. Il n’y avait ni nom, ni logo, ni coéquipier déjà en place à cette époque.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Gabrielle Lambert et Charlotte Bibault

«On ne savait pas à quoi s’attendre», confirme-t-elle, son foulard Roses autour du cou dans le hall d’un hôtel de Griffintown, à Montréal. Mais nous savions que ce serait quelque chose de bien pour tout le monde. »

C’était un saut dans l’inconnu, mais dès le début, j’ai fait confiance à Marinette. Je n’étais pas du tout stressé. C’est bizarre de le dire, je sais !

Latifah Abdu

Marinette, c’est Marinette Pichon, la directrice sportive du club. De manière anecdotique – ou pas – l’ancien attaquant était aussi détenteur, jusqu’en 2020, du record de buts en équipe de France, avec 81 succès en 112 matches. Les deux femmes entretiennent des liens étroits, ce qui a grandement facilité la décision de Latifah Abdu.

“J’ai eu la chance de la rencontrer il y a quelques années alors qu’elle s’apprêtait à partir pour l’Europe”, nous a raconté Pichon mardi matin dans le même hall de l’hôtel. C’était dans la Première Ligue de soccer du Québec (PLSQ), avec les Lakers du Lac Saint-Louis, alors dirigés par la légende française.

« Elle s’est approchée de moi et m’a dit : ‘Ecoute, tu voudrais me donner quelques leçons devant le but, etc.’ C’est ce que nous avons fait. J’ai aimé sa mentalité, son état d’esprit qui était de travailler dur, de faire des répétitions pour prendre confiance et des repères devant le but. »

Abdu nous l’avoue franchement : cette rencontre a été un « tournant » dans sa carrière.

« Je vais y aller, parce qu’il y a Marinette qui croit en moi », se dit-elle à ce moment-là. Et donc moi aussi, je croirai en moi. »

« Elle n’avait pas vu le centre de formation, ajoute Marinette Pichon. Elle n’avait pas l’information, elle ne savait pas qui était l’entraîneur. La seule personne à qui elle faisait confiance pour le projet, c’était moi. C’est une belle marque de reconnaissance. »

Le « courage » de Latifah

Abdu a eu une première chance en France avec Soyaud, en D1, en 2020. Elle est ensuite revenue en semi-pro québécois, avec le CS Mont-Royal Outremont, en 2021. Cette année-là, elle remporte le Soulier d’Or du PLSQ en marquant huit buts. buts en neuf matchs.

Elle revient ensuite sur le Vieux Continent, où elle inscrit 14 buts en 27 matches de deuxième division avec Metz et Strasbourg. Depuis 2023 en D1, avec Dijon et Guincamp, c’est 2 buts et 5 passes décisives en 23 apparitions, dont 15 titularisations.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Latifah Abdu

« Le football est très différent au Canada et en Europe », estime Abdu. Elle estime avoir pu « grandir » et « apprendre » de manière « saine » et « compétitive » en se mettant dans des « situations inconfortables ».

« Cela m’a aidé dans tous les aspects. En tant que femme. En tant que joueur. En tant que personne. »

“Ce que je voudrais souligner, c’est le courage de Latifah”, déclare Robert Rositoiu, entraîneur-chef des Roses. Tout à l’heure, je lui ai dit : “Bravo pour le sacrifice d’aller jouer à l’étranger”. Elle m’a tout de suite dit : « Ce n’est pas un sacrifice, c’est une expérience que j’ai vécue et aimée. » Mais en même -, ça fait vraiment du bien d’être de retour. »

“La raison d’être de ce club”

Rositoiu « l’avait en tête » dès ses premières réunions de constitution d’équipe avec son directeur sportif. « Latifah figurait sur le premier organigramme ! », a-t-il déclaré.

Mais il ne savait pas, à ce moment-là, que Pichon avait déjà trouvé un accord avec le joueur. Inutile de dire qu’il a été « agréablement surpris » lorsqu’il l’a découvert.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE ARCHIVES

Marinette Pichon, directrice sportive des Roses de Montréal, et Robert Rositoiu, entraîneur-chef de l’équipe

“Nous la voyons comme une avant-centre, mais nous savons aussi qu’elle peut occuper l’espace d’un ailier”, estime Rositoiu. En fonction des différentes animations que nous prévoyons et continuons de construire, cela pourra être tantôt sur le côté, tantôt devant. »

Abdu n’a été sélectionnée que pour un seul camp de l’équipe nationale canadienne, en décembre 2023. Elle a joué 27 minutes dans une victoire de 5-0 contre l’Australie.

«Elle a la capacité de revenir sous les lumières de l’équipe canadienne si on la met dans les conditions pour performer», affirme Marinette Pichon. C’est une fille du coin. Il est important de les ramener. »

“C’est la raison d’être de ce club”, ajoute Robert Rositoiu.

 
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