L’édition parisienne des Jeux olympiques a réduit de moitié la quantité de plastique à usage unique par rapport à celle de Londres en 2012 pour un volume comparable distribué, a annoncé le comité d’organisation.
Alors que les engagements de Coca-Cola en faveur de la réduction de l’utilisation du plastique font polémique, le comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 (Cojop) vient de publier la synthèse de sa durabilité et de son héritage post-jeux (1) . Le document fait état de réductions significatives de l’utilisation de bouteilles en plastique, contrairement aux critiques formulées par les ONG environnementales. L’empreinte carbone de Paris 2024 est également nettement inférieure à celle des autres éditions récentes.
Greenwashing et objectifs revus à la baisse
C’est la polémique environnementale qui clôt les JO de Paris : Coca-Cola est accusé d’avoir profité de l’événement pour réaliser une greenwashing. France Nature Environnement a saisi le parquet de Nanterre pour pratiques commerciales trompeuses, accusant la multinationale d’avoir utilisé le slogan « Zéro déchet d’emballage sur ces jeux » alors que plus de 6 millions de bouteilles en plastique ont été vendues.
La polémique est renforcée par le déclin de Coca-Cola en matière de réutilisation. En 2022, l’entreprise a annoncé vouloir atteindre 25 % d’emballages réutilisables en 2030. L’engagement n’est plus, a constaté Le Gardien (2) qui note que Coca-Cola se concentre uniquement sur le recyclage. L’entreprise vise désormais un taux moyen de matières recyclées compris entre 35 et 40 % pour l’ensemble de ses emballages primaires (bouteilles et canettes en verre ou en plastique) et 30 à 35 % pour les seules bouteilles en plastique. . Auparavant, l’objectif était fixé à 50 % pour l’ensemble des emballages utilisés par le groupe. Ce déclin explique Le Gardienfait suite au report à Busan (Corée du Sud) de l’adoption d’un traité visant à lutter contre la pollution plastique.
Moins de plastique jetable qu’à Londres
Que nous apprend le rapport du Cojop à ce sujet ? Réduire le plastique à usage unique était « un des axes majeurs de la stratégie d’économie circulaire » des Jeux. Et « le modèle de distribution de boissons mis en œuvre par [Coca-Cola] a permis de réduire de moitié (-52%) la quantité de plastique à usage unique par rapport aux Jeux de Londres 2012 avec isovolume distribué ». Ceci grâce à « un modèle unique de distribution de boissons avec l’utilisation de fontaines à boissons et l’utilisation de bouteilles en verre consignées et réutilisables ». Cependant, le Cojop ne fournit pas de détails chiffrés sur cette stratégie de réduction et de réutilisation et ces résultats concrets (en dehors de la réduction globale).
Le rapport évoque également une baisse de 70% du nombre de bouteilles en plastique jetables utilisées (en nombre de portions servies) « en intégrant la réduction du volume de boissons servies par Paris 2024 par rapport à Londres 2012 ». Et sur ce deuxième sujet, le rapport met en avant l’utilisation de bouteilles d’eau et la mise à disposition de fontaines qui permettaient « baisse significative des ventes » d’eau en bouteille (goutte non quantifiée, encore une fois). Selon le Cojop, quatre spectateurs sur cinq sont venus avec une bouteille d’eau (chiffre issu d’une étude réalisée auprès de 1 000 spectateurs).
Plus généralement, 3 750 tonnes de déchets ont été produites sur les sites, soit une réduction de 60 % par rapport à Londres 2012, selon le Cojop. L’organisateur évoque également un « modèle plus circulaire »puisque 90 % des 6 millions d’équipements sportifs, tenues et autres objets ont été repris par des partenaires et prestataires pour leur donner une seconde vie. Les 10 % restants ont été donnés ou revendus. Pour réduire le gaspillage alimentaire, 300 tonnes de produits alimentaires ont été reversées à des associations (l’équivalent de 600 000 repas).
1,75 millions de tonnes de CO2
Pour le reste, le bilan fait état d’émissions de 1,75 millions de tonnes de CO2 (MtCO2), sur un périmètre couvrant l’ensemble des émissions carbone directes et indirectes (scopes 1, 2 et 3). Il s’agit d’une réduction de 54,6 % par rapport aux 3,5 MtCO2 émis en moyenne par les éditions de Londres 2012 et de Rio 2016 (Tokyo 2020 a été exclu car cette édition s’est déroulée sans spectateurs).
Le rapport détaille les actions d’évitement, de réduction et de contrôle des impacts mises en œuvre dans tous les secteurs de l’organisation : construction, opérations et déplacements. Par exemple, dans le domaine de la construction, « sur l’ensemble du cycle de vie des bâtiments, les estimations de Solideo montrent 47% d’impact carbone attendu en moins par rapport à une exploitation traditionnelle ». Autre exemple : 98,4 % des besoins énergétiques étaient couverts par de l’électricité renouvelable certifiée, tandis que “générateurs diesel [sont] habituellement utilisé dans les événements ».
Le poids du transport
Quant aux déplacements, sans surprise, ils constituent bel et bien la majorité des émissions de CO.2 et totalisent 53 % de l’empreinte carbone mondiale. Un spectateur international arrivant sur un vol long-courrier a un impact environ 1 000 fois supérieur à celui d’un visiteur francilien, illustre le Cojop. Finalement, les Jeux Olympiques ont attiré plus de spectateurs que prévu, notamment extra-européens. Le comité estime que 2,7 millions de spectateurs uniques ont fait le déplacement, dont 72,5% de France, 19,5% d’Europe (le Royaume-Uni arrive en premier, suivi de l’Allemagne et de la Belgique) et 8% d’autres continents (les Etats-Unis d’abord, puis le Brésil). et Canada).
Une fois à Paris, 87 % des spectateurs ont emprunté les transports en commun ou la mobilité active (vélo, scooter, marche) pour se rendre aux événements, explique le Cojop, qui s’appuie sur une enquête réalisée auprès de 100 000 visiteurs. L’organisation rappelle notamment la mobilisation des transports en commun franciliens et les 415 km de pistes cyclables reliant les sites olympiques d’Île-de-France (ainsi que les 27 000 places de stationnement temporaires pour vélos). Ces mesures ont permis de réduire l’usage de la voiture de 37% par rapport à Londres 2012.
Article publié le 13 décembre 2024