Quatre ans de prison dont deux ans avec sursis avec sursis, annulation du permis de conduire avec interdiction d’en délivrer un autre pendant trois ans et confiscation du véhicule. “C’est une peine lourde mais elle est adaptée à la gravité des faits et c’est le prix du risque que vous avez pris”, explique la présidente Hélène Bougarnou au condamné. Il s’agit de Quentin Alexandre, 27 ans, qui a donc été condamné pour avoir, le 31 octobre au soir à Épinal, frappé mortellement Majda Saoutarrih, 29 ans, alors qu’elle traversait la rue Saint-Michel à pied. Un accident près du BMI de la Cité des Images qui a été choquant. Au moment des faits, la victime a été percutée sur un passage piéton et traînée sur 38 m par le conducteur. Elle a été rapidement constatée morte par les secours, impuissants.
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Dans la pièce, une partie de la famille de la victime est présente. Notamment son père venu spécialement de Casablanca, toute la famille vivant au Maroc. Digne, ce dernier raconte à sa fille : « Elle voulait venir en France après ses études, je ne connaissais pas Épinal mais j’ai vu les larmes de ses collègues à la mairie, j’ai ressenti leur émotion. » « Elle était tombée amoureuse de la ville, y avait rencontré son compagnon qu’elle souhaitait présenter à sa famille prochainement alors qu’elle allait revenir pour son anniversaire à Casablanca », ajoute Me Lou Schiltz, avocat de la partie civile. Une famille aujourd’hui très endeuillée, notamment la petite sœur « qui a des idées noires » depuis la mort de son aînée.
“J’ai détruit toute une famille”
Des propos suivis avec attention par le condamné, qui doit être condamné à deux ans de prison depuis qu’un mandat de dépôt a été émis. Lui-même est également le jeune papa d’une fille de 8 mois. Il a toujours reconnu les faits, expliquant qu’il n’a réalisé qu’il y avait un piéton qu’au moment de l’impact. « J’ai détruit une famille entière, j’y pense tous les jours, toutes les nuits. » Puis s’adressant à la famille : « Je leur présente mes excuses les plus sincères et les plus profondes, je ne sais pas ce que ça vaut, mais je veux le faire. »
“Sur le plan juridique les faits sont établis, le seul intérêt de cette audience c’est que vous apportiez un début d’entente à la famille”, explique le président. Il faut dire qu’au moment des faits le conducteur avait un taux d’alcoolémie de 1,04g/L, était positif aux stupéfiants puisqu’il avait consommé un joint la veille et surtout roulait au-dessus de la limite des 30 km/h. , la nuit, dans la brume. Selon les calculs des enquêteurs, il roulait à environ 60 km/h au moment de l’impact. « Et c’est la fourchette basse », précise le représentant du parquet Antoine Perrin.
Ses réquisitions s’élèvent à cinq ans de prison, dont trois ans de prison ferme. Le procureur de la République a également pris en compte le fait que le prévenu, consommateur quotidien de cannabis, « n’a jamais engagé de suivi médical » pour considérer qu’il « n’avait plus sa place dans la société ». Des réquisitions qui consternent la défense. “Le Code pénal prévoit la réinsertion dans la société et non l’élimination”, affirme M.e Viviane Adam.
Il rappelle également un fait : « La limite de 30 km/h n’est pas respectée rue Saint-Michel » sans prétendre que cela exonère son client. « Il assume sa responsabilité, la peine doit protéger les intérêts de la société mais aussi lui permettre de se réinsérer. » Au vu de la sentence prononcée, l’avocat va faire appel. “Pas sur la culpabilité ni sur la désignation civile (reportée au 16 mai) car mon client ne souhaite pas que la famille de la victime déménage une seconde fois, mais sur le quantum de la peine.”
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