Les émissions de gaz à effet de serre liées aux Jeux olympiques de Paris 2024 ont été réduites de moitié par rapport aux éditions précédentes, malgré un bilan plus lourd que prévu du transport aérien, selon les chiffres révélés mercredi 11 décembre par les organisateurs. . « Aujourd’hui, nous sommes très fiers de dire que nous avons réduit l’empreinte carbone des Jeux de 54,6 % par rapport aux éditions précédentes »Georgina Grenon, directrice de « l’excellence environnementale » des Jeux Olympiques de Paris, l’a annoncé aux journalistes.
Le solde de ceux-ci a été calculé par les organisateurs à 1,59 million de tonnes équivalent CO2 (teqCO2). Cela correspond à peu près au « budget carbone » qu’ils s’étaient fixé (1,58 million de teqCO2). Il est important de noter que ce chiffre est largement conforme à l’objectif plus large de réduire de moitié l’empreinte carbone par rapport à la moyenne de Londres 2012 et Rio 2016, qui s’élevait à environ 3,5 millions de teqCO2.. « Nous avons fait des efforts considérables dans tous les secteurs de l’organisation et jusqu’à la dernière minute »» argumenta Georgina Grenon.
L’empreinte de la construction a été particulièrement limitée grâce à l’utilisation de 95 % d’infrastructures existantes ou temporaires, contrairement à la très décriée Coupe du monde de football au Qatar. Mais si les émissions totales étaient globalement conformes aux prévisions, le poids relatif des différentes composantes est finalement bien différent de ce qui était initialement envisagé. Les émissions attendues ont été réparties en trois tiers : un pour les déplacements, un autre pour la construction et un dernier tiers pour le fonctionnement des jeux (hébergement, sécurité, restauration…).
Au final, ces opérations ne représentent que 18% de l’empreinte carbone grâce à des efforts plus importants que prévu, par exemple pour l’énergie (en utilisant le réseau électrique plutôt que des groupes électrogènes) ou en privilégiant la location de certains équipements. Mais le poids des déplacements s’est avéré plus lourd que prévu, représentant finalement 53 % de l’empreinte carbone globale..
« On a battu des records de vente de billets, donc on a eu plus de spectateurs que prévu initialement »a souligné Georgina Grenon. Parmi eux, davantage de spectateurs non européens (12,1% du total) : autant d’Américains, de Brésiliens et de Canadiens qui ont pris l’avion et ont donc émis beaucoup de CO2 à venir. Les organisateurs s’étaient également engagés à financer des projets permettant de séquestrer ou d’éviter l’émission d’autant de CO2 qu’il en est émis, comme des systèmes de cuisson propres en Afrique ou des centrales solaires au Sénégal ou au Vietnam.
« Nous nous sommes engagés à réduire de moitié les plastiques par rapport aux jeux précédents. » a également rappelé Georgina Grenon. « Et aujourd’hui, si on se compare à Londres, avec les mêmes volumes distribués, on est à -52 % de plastiques à usage unique dans la restauration. Le pari est donc réussi. »» argumenta-t-elle. L’ONG France Nature Environnement a récemment porté plainte à Nanterre contre Coca-Cola, qu’elle accuse d’avoir trompé les consommateurs lors des JO de 2024 en promettant le “zéro déchet” comme fournisseur de boissons malgré l’utilisation de bouteilles en plastique. Le géant des boissons non alcoolisées a de son côté affirmé que ces bouteilles seraient « triés et compactés pour être recyclés ».