Après une première saison fulgurante de succès, les joueuses de la Ligue professionnelle de hockey féminin reviennent en action avec un enthousiasme renouvelé par le dévoilement des noms d’équipe, des logos et des nouveaux maillots.
Les matches d’ouverture se sont joués à huis clos samedi dernier. Plus de 10 000 spectateurs se sont rassemblés à la Place Bell, à Laval, pour le premier affrontement entre la Victoire de Montréal et la Charge d’Ottawa.
À Toronto, plus de 8 000 personnes remplissaient les tribunes du Coca-Cola Coliseum, la nouvelle demeure des Sceptres. (Son ancien aréna au Centre Athlétique Mattamy ne pouvait accueillir que 2600 personnes.)
Même lorsque les joueurs disputaient des matchs dans des arènes beaucoup plus grandes LNHils ont réussi à remplir les sièges. Ce fut particulièrement le cas à la Scotiabank Arena, domicile de l’équipe Feuilles d’érable de Toronto : 19 285 billets ont été vendus pour ce duel entre Montréal et Toronto en février.
L’affrontement entre les équipes du LPHF de Montréal et de Toronto a rempli la Scotiabank Arena en février dernier.
Photo : La Presse Canadienne / Chris Young
Oui, le marketing est important, l’enracinement est important, et ils le font bien
» déclare Richard Legendre, directeur associé du Pôle Sport du Département Management de HEC Montréal. Le premier ingrédient du sport reste la qualité du produit.
L’expert souligne que le LPHF a bien fait de lancer ses opérations d’abord sur six marchés extrêmement intéressant
– soit Montréal, Ottawa, Toronto, Boston, New York et Minnesota. Même si les noms et logos des équipes n’avaient pas encore été choisis, il y a eu immédiatement un sentiment de professionnalisme au sein de la nouvelle ligue, constate Richard Legendre.
Frank Pons, directeur de l’Observatoire international sur la gestion du sport et doyen de la Faculté des sciences administratives de l’Université Laval, est du même avis. Selon lui, le LPHF a réussi à développer un modèle économique durable. Ses prédécesseurs – comme la Ligue canadienne de hockey féminin et la Première fédération de hockey – ont cessé leurs activités après quelques années d’existence.
C’est quelque chose que nous n’avons jamais vu auparavant : un engagement à long terme.
Toutes les parties prenantes, qu’il s’agisse de sponsors, de diffuseurs, les fans nous sommes également convaincus que ce n’est pas une ligue qui va disparaître l’année prochaine et qu’il s’agit d’un travail à long terme
dit-il.
Les télédiffuseurs de Radio-Canada, Radio-Canada, RDS et TSNainsi que la plateforme de streaming Vidéo principale d’Amazon, présentera les 90 matchs de cette deuxième saison du LPHF.
Ouvrir en mode plein écran
Frank Pons est directeur de l’Observatoire international du management du sport à l’Université Laval.
Photo : Radio-Canada
Expansion à l’horizon
Signe de son succès, le LPHF dit déjà qu’il évalue la candidature de 25 villes en vue d’ajouter deux nouvelles équipes pour sa troisième saison.
Neuf matchs seront également disputés sur terrain neutre au cours des prochains mois afin de jauger l’intérêt et la viabilité du hockey féminin dans de nouveaux marchés, notamment Québec, Edmonton et Vancouver.
Plutôt que d’exister sous forme de franchises individuelles, les équipes de la ligue appartiennent toujours au même propriétaire. Il s’agit d’un groupe d’investisseurs dirigé par l’homme d’affaires américain Marc Walterqui est également l’actionnaire majoritaire de Dodgers de Los Angeles, dans le MLBet Des étincelles de Los Angeles, dans le WNBA.
Une franchise est plus compliquée à gérer. La Ligue demeure pour le moment aux commandes, ce qui n’est pas mal, estime Frank Pons, de l’Université Laval. Il existe d’autres ligues qui ont déjà fait cela auparavant pour contrôler leur expansion.
Ouvrir en mode plein écran
Le mois dernier, les Sirens de New York ont signé Sarah Fillier, une Ontarienne de 24 ans, leur tout premier choix lors du dernier repêchage.
Photo : Getty Images / Elsa
Il faudra aussi fidéliser une clientèle qui n’est pas forcément la même que le public du LNHsoulignent les deux experts. Là LPHF Il serait toutefois erroné de penser que son public est majoritairement féminin, souligne Richard Legendre, qui connaît bien les clubs de football féminin.
L’expérience client reste centrale : même si nous disposons du meilleur marketing au monde, c’est la victoire – ou l’espoir de victoire – qui motive les spectateurs, explique l’expert. Si l’équipe commence à perdre et qu’on sent qu’elle n’est plus dans la course, les foules baissent et pourtant c’est le même produit
dit-il.
Dans le cas d Feuilles d’érable de Toronto et des Canadiens de Montréal, même si leurs résultats au cours des trois dernières décennies ont été pour le moins mitigé
une attraction historique
leur permet de remplir leurs arènes, précise Richard Legendre.
C’est l’exception qui confirme la règle.
Ouvrir en mode plein écran
Richard Legendre, professeur agrégé au Département de gestion de HEC Montréal. Il a été vice-président exécutif de l’Impact de Montréal pendant plus d’une décennie.
Photo: Photo/Jean-François Poirier
Avec les informations de Marjorie April