François Lambert, l’homme d’affaires au langage acerbe, s’est montré cinglant en discutant de l’avenir de Martin St-Louis à la tête des Canadiens de Montréal.
Dans une déclaration sans merci, Lambert a fait un parallèle entre les récents départs de PDG du monde des affaires et le sort qui attend, selon lui, l’entraîneur-chef du CH.
Et comme à son habitude, il n’a pas hésité à démystifier tout ce qui lui semblait incohérent, de la gestion sportive à la gouvernance des entreprises québécoises.
Voici les propos de François Lambert, qui ont fait bondir plus d’un amateur de hockey et de finance :
« Le PDG de Stellantis vient de quitter son poste, tout comme celui d’Intel hier. Martin Saint-Louis devrait bientôt perdre son poste. C’est normal : ils ne livrent pas la marchandise, et c’est le prix à payer quand on est leader ou coach.
Tout le monde finit par perdre son emploi lorsque les ventes et les actions chutent en bourse.
Tous ? Non ! Marc Bédard, le PDG de Lion, qui en a profité pour vendre des actions à leurs plus hauts historiques, n’est jamais mentionné dans les malheurs de Lion. Même Christine Fréchette, la ministre de l’Économie, se permet de blâmer le gouvernement fédéral pour ces déboires.
Lorsque vous faites un business plan qui dépend de toutes les subventions possibles à gauche et à droite, vous êtes le responsable du fiasco. Pas le gouvernement !
Je suis totalement contre l’investissement d’un centime dans Lion, mais si on le fait, on ne peut pas le faire avec la même équipe en place, c’est ridicule !
C’est un verdict implacable de Lambert.
Pour l’homme d’affaires, les PDG qui échouent – qu’ils soient à la tête d’une entreprise comme Stellantis, Intel ou d’une équipe de hockey comme les Canadiens – doivent être tenus responsables.
A ses yeux, Martin St-Louis n’est pas différent de ces grands patrons qui voient leurs résultats s’effondrer sous leur gouvernance.
“Ils ne livrent pas la marchandise.”
Et lorsque les résultats chutent, que ce soit à la Bourse ou au classement général de la LNH, Lambert estime que le couperet doit tomber.
Mais ce n’est pas tout. En égratignant Marc Bédard de Lion Électrique, Lambert expose une contradiction qu’il semble aussi voir dans la gestion du Canadien : une culture où ceux qui échouent semblent inexplicablement protégés.
Comme Bédard, St-Louis, selon Lambert, a échappé aux conséquences directes de ses erreurs grâce à une protection indue.
Lambert établit un lien entre la situation financière de Lion Électrique et celle du Canadien, deux entités qui souffrent selon lui de la mauvaise gestion de leurs dirigeants.
Tout comme le Lion, dépendant des subventions, le CH, selon Lambert, est une équipe qui survit grâce à l’espoir vendu aux partisans, mais sans livrer de résultats…que des échecs.
Il souligne que, dans les affaires comme dans le sport, continuer à investir du - et de l’argent dans une équipe défaillante avec le même management est absurde.
Et dans le cas de St-Louis, avec son salaire de 5 millions de dollars par année jusqu’en 2027, il n’hésite pas à prédire son licenciement imminent, conséquence naturelle de la spirale descendante du Canadien.
La comparaison entre St-Louis et Marc Bédard est cruelle, mais elle fait mouche. Tout comme Bédard aurait profité des subventions pour maintenir Lion à flot, St-Louis semble, aux yeux de Lambert, profiter d’un contexte de reconstruction pour échapper aux critiques.
Les résultats désastreux du Canadien, tant sur la glace que dans les statistiques avancées, ne sont en aucun cas excusables.
“Lorsque vous élaborez un plan d’affaires qui dépend de toutes les subventions possibles, de gauche à droite, vous êtes responsable de l’échec.”
Dans le cas du Canadien, ces « subventions » pourraient être considérées comme des excuses répétées pour une équipe en reconstruction. Mais combien de - encore les partisans accepteront-ils ces justifications ?
Lambert a été impitoyable : St-Louis est sur un siège éjectable. Selon lui, la logique dans le sport et dans les affaires est implacable : si tu échoues, tu pars.
Avec le départ de grands PDG comme ceux de Stellantis et d’Intel, il voit un parallèle clair pour l’entraîneur-chef du CH.
Et même si les amateurs de hockey ne connaissent peut-être pas aussi bien les difficultés de Lion Electric, Lambert a réussi à faire une analogie qui résonne : que ce soit sur la glace ou dans la salle de réunion, les dirigeants doivent produire des résultats. , ou accepter de céder sa place.
François Lambert n’a pas seulement prédit la chute de Martin St-Louis : il a mis au jour une dynamique qui, selon lui, est au cœur de l’échec du Canadien.
Une équipe en reconstruction, protégée par des excuses et des justifications, mais incapable de répondre aux attentes des supporters.
Et si Lambert avait raison ? Si St-Louis est véritablement le Marc Bédard du Canadien, un leader incapable de sortir son équipe du marasme, alors tôt ou tard la direction devra prendre une décision difficile.
Car comme le dit si bien Lambert :
« C’est ridicule ! Nous ne pouvons pas continuer avec la même équipe en place.
Rappelons que Lambert avait également détruit Geoff Molson.
« Et si je dirigeais mon entreprise comme les Canadiens de Montréal ?
Avant la saison :
« J’ai tout en place et nous allons avoir le meilleur sirop cette année et je vous invite à le payer d’avance »
Pendant la saison :
“Bon, j’ai une machine qui est en panne, le sirop ne sera pas ce que je pensais, mais on va travailler dur”
« Bon, je n’ai pas eu le - de faire bouillir pendant 2 jours donc l’eau a un peu fermenté, mais je vais en faire ce que je peux »
« Bon, ça fait 3 jours qu’il n’y a pas de dégel donc je n’ai pas de sirop pour toi donc je vais t’offrir de la « Tante Jemima »
Je sais que ce n’est pas ce que je t’ai vendu à un prix élevé, mais ça a le goût du sirop
Après la saison :
« Eh bien, j’ai fait ce que j’ai pu, mais je n’ai pas eu de chance. Je sais que vous en attendiez plus, mais la météo n’était pas de mon côté.
C’est sarcastique car une entreprise n’est pas une équipe sportive où l’on paie à l’avance un spectacle en sachant pertinemment qu’elle ne peut pas tous les gagner.
Un entrepreneur ne peut pas mentir à ses clients, car la nouvelle se répandra rapidement et la concurrence l’éliminera.
Il n’en demeure pas moins que même s’il s’agit d’une équipe sportive, la transparence serait de mise.
Les Rangers de New York l’ont fait il y a 2 ans. Ils ont envoyé une lettre à leurs partisans pour leur demander de faire preuve de patience.
Cela n’arrivera pas à Montréal !
J’ai des abonnements depuis longtemps et ce que j’achète, c’est de l’espoir, un spectacle et des joueurs spectaculaires, quand j’arrive à la fin de la saison à un match et que je vois la moitié du club qui arrive du Rocket de Laval que je peux aller voir jouer pour 20$ et je regarde le prix de mon billet (260$), je me retrouve un peu nono à renouveler chaque année.
Mais je suis un éternel optimiste et j’espère que l’année prochaine le sirop qu’on me proposera sera celui que j’ai goûté quand j’étais petite.
En gros, j’achète le souvenir, leur histoire ! et non le présent.
Un jeu dangereux pour toute entreprise, y compris pour le Canadien.
Lambert allait droit au but. La seule façon de respecter les partisans du CH dans cet effondrement : virer Martin St-Louis.