«Je pars à Paris pour un nouveau départ»

«Je pars à Paris pour un nouveau départ»
«Je pars à Paris pour un nouveau départ»

Louis Carbonel a choisi le Midi Olympique pour officialiser son arrivée au Stade français. Ce garçon de caractère explique les raisons de son choix, ses ambitions mais ouvre aussi son cœur en revenant sur les difficultés rencontrées ces dernières saisons. Malheureusement pour lui, il a dû déclarer forfait pour la tournée estivale avec le XV de France, en raison d’une blessure aux ischio-jambiers.

Pourquoi avoir choisi le Stade Français ?

Car le club, le Docteur Wild, Thomas Lombard et le staff ont un projet ambitieux. Et c’est un staff compétent dont on connaît les qualités, il n’y a qu’à voir les résultats cette saison. Cela faisait neuf ans que le club n’était plus en demi-finale et il a été décidé qu’il se qualifierait pour affronter Toulouse en finale. Le plan, les valeurs et les objectifs de ce club sont conformes à ce que je souhaitais.

La présence de Laurent Labit, avec qui vous avez travaillé en équipe de France, à Paris a-t-elle pesé dans votre choix ?

C’était évidemment important, je connais ses talents de rugbyman. Partout où il passait, il apportait toujours de la valeur ajoutée à ses projets et à ses équipes.

Est-il vrai que vous avez même demandé à arriver en pleine saison, à partir de novembre ou décembre ?

Effectivement, ça m’a traversé l’esprit, mais Montpellier avait besoin de moi avec le départ de Paolo (Garbisi). Il fallait que je reste fidèle à l’équipe et au club, à Bernard (Laporte) qui venait d’arriver et à mon président, jusqu’à la fin de la saison.

Le penalty inscrit par Louis Carbonel contre Grenoble a permis au MHR de se maintenir en Top 14.
Icône Sport – FEP

Quelle est l’origine de la brouille avec Patrice Collazo ?

Je n’ai pas particulièrement envie de revenir sur tout cela. Cela vient du passé. C’était il y a plus de deux ans. Patrice Collazo est arrivé avec le nouveau staff mis en place par Bernard (Laporte). Nous avons peut-être eu des désaccords, des divergences de vision, ce n’est pas un secret. Aujourd’hui, je veux regarder devant, pas derrière.

On disait même que pour quitter Montpellier, on était prêt à faire de gros sacrifices financiers. Vrai ou faux ?

Le plus important dans la vie et pour un sportif de haut niveau, c’est d’aller à l’entraînement heureux, sinon tout perd son sens, et c’est compliqué de performer chaque week-end.

L’arrivée de Patrice Collazo à Montpellier a-t-elle été le déclencheur de votre envie de départ ?

Encore une fois je n’ai pas envie de revenir sur des histoires passées, de parler de choses négatives, je trouve que ça ne sert à rien. Je ne veux pas non plus être ironique, alors oui, cela a contribué à mes envies initiales. Mais j’aimerais qu’on arrête de m’en parler, j’ai envie d’avancer, c’est une expérience de vie compliquée mais qui va me être utile. Et si on reste dans un univers plus positif et voit le verre à moitié plein, cela reste enrichissant pour un joueur comme moi d’être coaché ​​par des hommes dont la technique et le management sont différents. Et encore une fois, je veux avancer vers demain, pas reculer vers hier ! Entretenir les polémiques n’a jamais fait avancer les choses.

J’avais aussi besoin de prouver que, dans les moments difficiles, je peux répondre

Bernard Laporte a-t-il eu un rôle important ces derniers mois pour vous aider à rebondir ?

Bien sûr, Bernard a apporté une dynamique incroyable à son arrivée, on a gagné cinq matches consécutifs, mais on n’a pas été à la hauteur par la suite. Le dernier mois a été compliqué dans ma tête. J’avais besoin d’un nouveau départ, c’est pour ça que je vais au Stade Français. J’ai parlé avec Bernard, je pense qu’il a compris que mon état ne changerait pas du jour au lendemain, et qu’une saison de plus aurait été compliquée pour moi.

Comment avez-vous vécu mentalement la saison avec Montpellier ?

Sur le plan émotionnel : une saison compliquée pour tout le monde. Il y a eu plusieurs facteurs qui ont fait que la mayonnaise n’a pas pris et qui ont suscité beaucoup de doutes dans l’équipe cette saison. Malgré tout, le MHR m’a permis d’évoluer dans mon jeu et ma personnalité après le berceau toulonnais. C’est une expérience et je veux l’utiliser.

Avez-vous été soulagé de quitter le club en le laissant en Top 14 ?

Oui, ce fut un vrai soulagement. D’abord parce que j’ai beaucoup d’affection pour mes coéquipiers, pour le président, pour Bernard (Laporte) et certains membres du personnel. Et puis, sur le plan personnel, il me fallait aussi prouver que, dans les moments difficiles, je peux réagir.

Justement, ce dernier penalty à cinq minutes de la fin du match face à Grenoble, comment l’avez-vous vécu ?

Je me sentais plutôt en confiance à ce moment-là, très positif dans ma tête. Paradoxalement, j’ai pris beaucoup de plaisir à cette rencontre. Sur ce penalty, j’ai surtout ressenti la fureur du public grenoblois (des rires). Assez logiquement. Mais j’ai réussi à rester concentré. Je savais que j’avais l’avenir du club entre mes mains.

La question d’un éventuel retour à Toulon s’est-elle posée à un moment ou à un autre ?

Oui, la question s’est posée, mais le sujet a été clos avec l’arrivée de Paolo (Garbisi) pendant la saison.

Avez-vous des regrets concernant votre départ de Toulon ?

Oui bien sûr. Il n’était pas prévu que je quitte Toulon. J’y ai été obligé et c’était brutal pour moi, je me voyais y faire toute ma carrière. C’est maintenant, encore une fois, une nouvelle expérience, une façon de sortir de ma zone de confort.

Je n’ai pas progressé comme je l’aurais souhaité ces derniers mois

Blâmez-vous le président Lemaître ?

C’était il y a plus de deux ans, je ne veux pas rester amer, tout le monde a le droit de se tromper en écoutant les mauvaises personnes.

Comment voyez-vous les performances du Stade Français cette saison ?

Je suis impressionné par l’état d’esprit de cette équipe et la régularité de ses résultats, s’appuyant sur une défense remarquable.

Avez-vous déjà discuté du plan de jeu pour la saison prochaine avec les coachs ?

Pas encore, mais j’attends ça avec impatience.

Quelle est votre marge d’amélioration aujourd’hui ?

Je pense que j’ai encore beaucoup à faire. Je n’ai pas progressé comme je l’aurais souhaité ces derniers mois. Mais je sais que Laurent et le staff peuvent m’apporter beaucoup de choses. Je suis un gagnant, j’ai envie d’être performant, de retrouver mon meilleur niveau et de progresser chaque jour.

J’ai vécu des choses qui sont loin d’être simples. C’est peut-être un peu prétentieux, mais je crois en réalité que ma personnalité a été un atout pour traverser ces épreuves.

Participer à la Coupe du monde 2027 en Australie est-il un objectif ?

Évidemment ! Pour quel joueur cela ne serait pas un objectif ? C’est le Saint Graal ! Tout simplement.

Avez-vous le sentiment ces dernières années que vous avez perdu un peu de temps, de ne pas avoir pu progresser comme vous l’auriez souhaité ?

J’ai probablement souffert d’un manque de stabilité et je n’ai pas pu évoluer comme je l’aurais souhaité. Mon seul objectif depuis le début est de devenir de plus en plus fort. Et c’est vrai que ces dernières années, je n’ai pas pu progresser comme d’autres. Dommage. Je me suis construit dans la difficulté. Comme on dit : tout ce qui ne tue pas vous rend plus fort. Je veux le croire. D’ailleurs la saison que je viens de vivre avec Montpellier, j’en tirerai du positif, j’en suis convaincu. J’ai construit un personnage plus grand. Et pour répondre à la question, j’ai effectivement perdu un peu de temps et retrouver l’équipe de France aujourd’hui, c’est une vraie bouffée d’oxygène.

Vous évoquez à juste titre votre caractère, n’est-ce pas aussi votre forte personnalité qui vous a permis de traverser toutes ces difficultés ?

J’ai vécu des choses qui sont loin d’être simples. C’est peut-être un peu prétentieux, mais je crois que ma personnalité a été un atout pour traverser ces épreuves. J’ai été élevé avec cette idée de ne jamais abandonner, de toujours tout donner. C’est aussi l’image que j’ai voulu laisser en quittant Montpellier.

En signant au Stade Français, vous cherchez à vous inscrire sur le long terme et à retrouver une forme de stabilité qui vous manquait jusqu’à présent ?

Premièrement, je cherchais une équipe performante et gagnante. Ensuite, je crois au projet porté par Laurent Labit, avec qui j’ai eu la chance de travailler en équipe de France. J’ai vraiment le sentiment que tout est fait pour que le Stade Français redevienne un club qui compte en France et même à l’échelle européenne. J’espère donc être ici sur le long terme.

Autrefois, certains Toulonnais montaient jouer au Stade français comme Franck Comba ou Christophe Dominici. Quelle image aviez-vous du club de la capitale quand vous étiez enfant ?

Quand j’étais enfant, je regardais Paris avec des étoiles plein les yeux. Je vois encore les matchs au Stade de France avec 80 000 spectateurs, les danseurs du Moulin Rouge, les maillots roses, les feux d’artifice. Et puis des joueurs magiques comme Juan-Martin Hernandez qui m’a fait rêver, des joueurs toulonnais comme « Domi » et Franck Comba, effectivement. A cette époque, le Stade Français était un club qu’on avait envie de suivre et qui a dû donner envie à beaucoup de jeunes de jouer au rugby. Il faut remercier Max Guazzini pour tout cela.

La vie parisienne vous séduit ou vous inquiète ?

Cela ne m’inquiète pas car je sais comment arranger les choses. C’est une ville attractive mais je viens m’imposer dans le rugby.

 
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