La fête est finie, la forêt a brûlé. Dimanche, treize individus ont été présentés devant le procureur du Pirée, ville portuaire rattachée à Athènes, après avoir provoqué un incendie dévastateur sur l’île grecque d’Hydra deux jours plus tôt. Selon les autorités, la catastrophe a été déclenchée par des feux d’artifice lancés depuis le superyacht où les touristes faisaient la fête. Arrêtés samedi, les 13 membres de l’équipage ont été reconnus coupables et devront comparaître mercredi pour être jugés.
Les autorités estiment que 300 hectares ont été dévastés, dans ce qui constitue la seule forêt de pins de l’île, selon le ministre grec de la Crise climatique, Vassilis Kikilias. Les individus résidaient sur le superyacht Persefoni (Perséphone). Disponible en location estivale à partir de 249 000 € la semaine, ce navire mesure près de 54 mètres et dispose de 6 suites pouvant accueillir 12 résidents. Le yacht peut également accueillir un maximum de membres d’équipage pour assurer un service sur mesure aux passagers, selon les sites spécialisés. Le bateau dispose de nombreux équipements aquatiques pour divertir les invités : jet seabob, wakeboard, kayaks, paddle. Selon Vassilis Kikilias, le procureur a demandé la saisie du navire. Les locataires, des ressortissants kazakhs, étaient 17 à bord.
Comportement « irresponsable »
Selon les médias locaux cités par la BBC, “les pompiers s’appuient sur la déclaration d’un capitaine d’un navire voisin, qui aurait vu des projections lumineuses ou des feux d’artifice lancés depuis le Perséphone, affirment les garde-côtes, mais ils n’ont aucune preuve”. L’incident survient dans un contexte de tension climatique pour la Grèce, en proie à de nombreux épisodes d’incendies de forêts dus à la hausse des températures et à la sécheresse. “Nous sommes scandalisés que certaines personnes déclenchent de manière aussi irresponsable des feux d’artifice près d’une forêt de pins”, a déclaré le maire d’Hydra. Giorgos Koukoudakissur la chaîne grecque ERT.
Pour lutter contre la multiplication des incendies d’origine humaine, la Grèce a adopté des mesures strictes : les auteurs sont passibles de 20 ans d’emprisonnement et d’amendes pouvant aller jusqu’à 200 000 euros. Faute de route de secours pour y accéder, les pompiers ont été déployés par voie maritime. Plusieurs d’entre eux ont été mobilisés sur d’autres incendies. Les bombardiers d’eau éteignent les flammes mais trop tard, la forêt est déjà victime des incendies. “En fonction du résultat, notre mairie demandera une indemnisation”, a annoncé Giorgos Koukoudakis. Ce qui a été détruit, c’est une forêt de pins absolument magnifique et cette nuit-là, à cause des vents, les feux d’artifice ont été interdits. Les utiliser était totalement irresponsable. »
