Quelques mois après votre arrivée, comment vous sentez-vous à Vannes ?
Les garçons m’ont accueilli à bras ouverts. Ma famille et moi nous installons en ville. En matière de rugby, c’est un peu différent. Il m’a fallu un peu de temps pour m’habituer et découvrir un nouvel environnement. Il y a donc une période de rodage. Mais je profite de mon temps, des nouvelles expériences et de tout ce que je peux obtenir.
Quelles sont les principales différences que vous remarquez entre les deux types de rugby ?
Il y a probablement un peu plus de structure en Premiership. Mais en Top 14, tout peut arriver. Les joueurs peuvent créer quelque chose à partir de rien. Et ce week-end, nous affrontons une équipe qui est probablement l’une des meilleures dans ce domaine. Elle peut marquer des essais depuis sa propre ligne de but. Elle est très dangereuse. Toutes les équipes ont deux ou trois joueurs comme ça. C’est quelque chose auquel j’ai dû m’habituer et essayer de rattraper mon retard.
Pourtant, sur le terrain, vous êtes déjà l’un des leaders de l’équipe.
Oui, j’ai l’impression que la raison pour laquelle je suis ici, la raison pour laquelle j’ai été amené au club, c’est pour, je l’espère, partager certaines des expériences que je peux apporter. J’ai essayé de le faire autant que possible. Mais j’essaie aussi d’apprendre moi-même. Comme je l’ai dit, les joueurs et les entraîneurs ont été formidables avec moi, me laissant le temps de m’adapter et m’aidant autant que possible. Sur le terrain, j’essaie de les aider au maximum. Et les garçons étaient doués pour poser des questions.
Aimez-vous être une sorte de grand frère ?
Non, il n’y a pas de grand frère. Bien sûr, les joueurs posent des questions et j’essaie de les aider autant que possible. Mais c’est quelque chose que j’ai déjà fait chez Saracens en Angleterre. Là où j’ai du mal, c’est évidemment la barrière de la langue. C’est quelque chose que j’espère améliorer. Mais oui, j’apprécie vraiment mon rôle. J’essaie de diriger par mes actions et non par ma voix. C’est donc un peu différent de ce à quoi je suis habitué. Mais c’est aussi quelque chose que j’apprécie parce que c’est un rôle différent et une aventure différente.
Pourquoi avoir choisi Vannes ?
Je voulais vivre quelque chose de nouveau. J’avais l’impression d’avoir atteint le plafond de ce que je pouvais faire en Angleterre. C’était maintenant ou jamais. L’occasion s’est présentée très tard. Et j’y ai vu une opportunité. C’est un club qui essaie de grandir, pas seulement dans le rugby français, mais aussi en Top 14. C’est quelque chose qui me passionne et que j’avais envie d’accompagner et d’aider le plus possible. Et c’était facile. Ma femme voulait juste aller quelque part où il serait assez facile pour elle et les enfants de rentrer chez eux (en Angleterre). C’est à une heure de vol d’ici et il est également facile de s’y rendre en voiture.
Pensez-vous terminer votre carrière à Vannes ?
C’est au jour le jour, selon ce que je ressens. Pour l’instant, j’ai l’impression que je peux encore aider l’équipe. Dès que je ne me sens plus en mesure de contribuer, je devrais envisager de prendre ma retraite, que ce soit ici ou chez moi. J’ai 33 ans aujourd’hui et j’en aurai 35 à la fin de mon séjour à Vannes. Alors peut-être que rien n’est exclu. Mais je sais que tant que je serai capable de m’entraîner et de jouer à un haut niveau, j’essaierai de jouer le plus longtemps possible. Je ne sais pas encore si ce sera ici, en France, ou chez moi. Mais ce que je sais, c’est qu’en ce qui concerne la France, je ne me vois pas partir dans un autre club. C’est trop dur de déplacer les enfants et c’est aussi un processus assez difficile quand on est anglais en France.
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