Daniel Ricciardo avait à coeur de mettre les points sur les i en arrivant à Montréal. L’Australien avait en effet été la cible de critiques virulentes, notamment de la part de Jacques Villeneuvele Champion du Monde 1997, consultant en télévision, ayant déclaré que le natif de Perth n’avait pas sa place en F1.
Il faut dire qu’avant le Grand Prix du Canada, Ricciardo n’avait pas encore débloqué son compteur de points dans la course principale, ses seuls points ayant été inscrits lors de la course sprint à Miami. Dès lors, un résultat s’imposait sur le circuit Gilles-Villeneuve. Et Ricciardo a su réagir au bon moment, en s’invitant pour la première fois en Q3, où il a rejoint son équipier. Yuki Tsunodaavant de signer le cinquième meilleur temps du dernier segment qualificatif, dix ans jour pour jour après sa toute première victoire en F1 sur ce même circuit.
En course, le pilote VCARB a perdu plusieurs positions au départ et, surtout, il a écopé d’une pénalité de cinq secondes pour départ anticipé, un problème d’embrayage ayant en fait fait bouger sa voiture sur place. Ricciardo a perdu d’autres positions lorsqu’il s’est arrêté pour monter des pneus intermédiaires tandis que ses rivaux restaient en piste. Mais, grâce à une solide remontée, il parvient à remonter jusqu’à la huitième place, et à marquer ses premiers « vrais » points, au terme d’une course éprouvante.
« J’avais l’impression que la course nous échappait » » a-t-il admis, se souvenant de ses diverses aventures pendant l’épreuve. « Mais ensuite, avec les pneus slicks à la fin, nous avons réussi à récupérer quelques voitures. Et heureusement, cela nous a permis de marquer beaucoup de points.
« Donc, dans l’ensemble, nous sommes satisfaits. Dans ces courses, c’est difficile d’être parfait. J’ai fait des erreurs, évidemment. Nous essayions juste de survivre à ce moment-là. Mais nous sommes heureux d’être arrivés au bout.
Un résultat bienvenu pour Ricciardo, dont la position n’est pas forcément confortable en ce moment au VCARB. Alors que son équipier Yuki Tsunoda vient d’être reconduit pour 2025, le pilote australien se sait en compétition pour le deuxième baquet avec le jeune Néo-Zélandais. Liam Lawson, qui l’avait d’ailleurs réussi à le remplacer en 2023 dans quelques Grands Prix, lors de sa convalescence d’une fracture du poignet. Et, considérant que la porte Red Bull – dont on se demande si elle lui a jamais été ouverte – s’est définitivement fermée depuis l’annonce du renouvellement du contrat de Sergio PérezL’avenir de Ricciardo en F1 est potentiellement en danger.
Je ne sais pas si c’est le besoin d’être un peu en colère ou de faire monter mon taux de testostérone, mais je pense que ça aide.
Sous pression, le vainqueur du Grand Prix d’Italie 2021 affirme avoir fait un gros travail mental pour changer son approche des courses, qu’il dit plus engagée. « C’est le premier week-end où je me suis senti bien du début à la fin. » il a continué. “Évidemment, à Miami, la première mi-temps a été très bonne [quatrième de la course sprint, ndlr] et l’autre moitié pas si bonne.
« C’est donc bien d’être compétitif du vendredi au dimanche. Et vous savez, une course comme celle-ci est tellement difficile. Mentalement, tout, c’est épuisant. On ne peut donc pas s’attendre à une course parfaite dans de telles conditions.
« Et puis je pense que je dois m’assurer que cette énergie supplémentaire, qui va probablement avec la pression sur mes épaules avec laquelle j’ai commencé ce week-end, reste là. Je dois m’assurer que cela ne change pas, et garder ce niveau d’intensité. Et parfois être un peu… Je ne sais pas si c’est le besoin d’être un peu en colère ou de faire monter mon taux de testostérone, mais je pense que ça aide. »
Daniel Ricciardo dit avoir changé son approche de la course.
Photo par : Sam Bloxham / Images de sport automobile
Par ailleurs, Daniel Ricciardo a décidé de se concentrer encore plus sur les éléments liés à la course, et de se laisser moins distraire par les contraintes extérieures, auxquelles il s’est toujours prêté avec plaisir.
«Je prends mes responsabilités»il continue. « Je ne me détends pas trop et je dois m’assurer de garder mon sang-froid. Nous avons essayé de changer certaines choses. Et bien sûr, nous devons donner du temps aux sponsors qui nous aident à courir et à payer les factures, mais ce sont les petites choses de cinq minutes ici et là que nous n’avons peut-être pas besoin de faire.
« Ce temps pourrait être passé avec les ingénieurs et pour que tout le monde soit rassuré sur le fait que nous avons fait notre travail et que nous sommes prêts à monter dans la voiture. Il s’agit donc de tous ces petits riens, qui, encore une fois, aident tout le monde à garder la tête froide.»
Commentaires recueillis par Filip Cleeren
