J’ai déjà entendu des discussions sur la question de savoir si Shea Weber serait ou non intronisé au Temple de la renommée du hockey au cours de sa première année d’admissibilité et je crois que c’est un honneur bien mérité. Je pense aussi que Carey Price sera là l’année prochaine, pour des raisons similaires à celles concernant son ami.
Avec le Canadien, j’ai eu le privilège de diriger et de connaître Weber. Il était dévoué à son équipe et ce type de grand leader rend ses coéquipiers meilleurs. À cet égard, il a réussi, même s’il n’a pas remporté la Coupe Stanley ; Par ailleurs, il ne faut pas oublier ses médailles d’or aux Jeux Olympiques ou d’autres événements prestigieux comme la Coupe du Monde et les Championnats du Monde. Jusqu’à la fin, il a été l’un des joueurs les plus respectés de la Ligue nationale et ce fut un honneur pour moi de travailler avec lui et de l’entraîner.
Concernant Price, il a représenté un athlète dominant jusqu’à la fin de son parcours. Grâce à son comportement sur la glace, il voulait être un leader à sa manière qui rendait son club meilleur. De plus, quand vous avez un gars comme lui sur votre liste, vous ne pouvez pas penser à reconstruire ; une formation adéquate doit être mise en place pour lui. Lorsqu’il a annoncé qu’il ne reviendrait pas au jeu, le CH a entamé sa phase de reconstruction.
Long et difficile
Pour ma part, je n’ai jamais été un grand partisan de ce processus qui peut être long et douloureux. Il n’y a aucune garantie de succès. Quand je suis arrivé à Pittsburgh, les Penguins étaient déjà en difficulté depuis quelques années ; et je ne voulais pas que mes joueurs s’habituent à la défaite, malgré leur jeunesse. Je voulais en faire des gagnants et ils ont adhéré au projet.
Et, à Montréal, il n’était pas non plus question de perdre, surtout avec Price. En 2014, nous aurions peut-être atteint la finale et même remporté la coupe sans sa blessure. Dans ses bonnes années, il a élevé le club, qui s’est avéré supérieur à ce qu’il était réellement. Un grand gardien cache les défauts du groupe. On le voit présentement avec le Canadien en ce moment. Lorsque les gardiens de but ont des difficultés ou sont simplement moyens, tout le reste – les joueurs, les entraîneurs et la direction – est exposé. Les faiblesses sont plus évidentes et les critiques plus intenses.