il opérait sous le regard d’un informateur de la Sûreté du Québec

L’un des dirigeants d’un réseau de trafic de drogue approvisionnant différentes régions de la province a été condamné à six ans et demi de prison, lui qui opérait sans le savoir sous le regard d’une taupe policière.

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Jonathan Slicer a reconnu, récemment au palais de justice de Saint-Jérôme, avoir occupé un « rôle principal » dans une organisation criminelle produisant d’importantes quantités de méthamphétamine.

Selon le résumé des faits présentés au tribunal, un informateur de la Direction du renseignement sur le crime organisé (DRCO) de la Sûreté du Québec a grandement aidé les policiers à appréhender l’homme de 39 ans.

Les « fruits importants de la preuve » de l’enquête baptisée « Roar » ont pu être récoltés grâce à l’implication de cet agent infiltré, qui portait un système d’enregistrement, communément appelé « bodypacks », apprend-on.

En l’espace d’un mois, l’informateur a pu rencontrer Slicer une vingtaine de fois.

Il a par exemple mis la main sur plusieurs échantillons de stupéfiants pour analyse, confirmant la présence de méthamphétamine ou d’un mélange de méthamphétamine et de caféine.

Laboratoire

Lors d’une vaste opération en avril 2023, des policiers ont été déployés dans des dizaines d’endroits à Montréal, Gatineau, Trois-Rivières, Saguenay, Laval, Saint-Jérôme, Longueuil, Saint-Eustache et McMasterville, notamment.

C’est pourtant dans un secteur de Sainte-Sophie, dans les Laurentides, qu’un laboratoire a été démantelé.

Entre autres choses, deux presses servant à produire des comprimés, cinq balances, cinq malaxeurs, trois bétonnières, deux broyeurs contaminés et trois fours y ont été découverts.

Les rôles, selon l’enquête policière

• Jonathan Slicer : responsable de la direction, impliqué dans le processus de production et de distribution des tablettes ;
• Hau Lu : gérant et financier de l’organisation ;
• Pierre-Luc Lapointe : responsable de la production des tablettes jusqu’en janvier 2023 ;
• Jean-Pierre Moroni : homme de confiance de Jonathan Slicer, lui servait de chauffeur et livreur de méthamphétamine ;
• Idhir Guemra : opérateur de l’équipement de production de comprimés de méthamphétamine pendant toute la période de l’enquête ;
• Mikaël Larrivée : entre autres, gardien du site de production, a utilisé un véhicule de location de l’organisation;
• Geneviève Parenteau : épouse de Slicer, s’occupait de l’opération de production en manipulant l’équipement et en ensachant les comprimés.

Au total, plus d’un million de comprimés de méthamphétamine, soit 80 kg prêts à être transformés en comprimés, 8,6 kg de méthamphétamine pure et 2 kg de cocaïne avaient été collectés par les limiers.

Liens criminels

Slicer était considéré comme le membre de l’organisation ayant des liens avec « la rue » et le crime organisé, selon le document judiciaire déposé au tribunal.

En plus de concevoir les « recettes » des tablettes, il « recrute de nouveaux clients, il est en contact avec différentes personnes qui redistribuent les tablettes dans différentes régions du Québec et ailleurs », explique-t-on.

L’homme connu par l’équipe d’enquête sous les noms de « Spartacus » et « Extravagant » ignorait pendant tout ce temps qu’il était sous surveillance physique.

Des dispositifs de localisation avaient également été installés sur les véhicules.

Devant le tribunal, Jonathan Slicer a admis avoir des problèmes de dépendance et de toxicomanie depuis sa jeunesse. Il a exprimé son désir de reprendre sa vie en main et de terminer ses études secondaires.

A noter que sur sa peine de plus de six ans dans l’ombre, 14 mois et demi ont été soustraits en raison de la détention préventive.

M^sont Karine Cordeau et Daniel Martel-Croteau ont mené la cause de la Couronne. M^e Guy Poupart représentait l’accusé.