Face à la lenteur de l’enquête, le suspect a été relâché.

Face à la lenteur de l’enquête, le suspect a été relâché.
Face à la lenteur de l’enquête, le suspect a été relâché.

Un drame d’abord : la mort d’un homme de 41 ans, Ishik Mohamad Bedris, des suites d’un traumatisme crânien dans l’après-midi du 17 novembre 2022. Et une enquête confiée à un juge d’instruction de Tours qui avance lentement. Trop, a estimé la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Orléans (Loiret). Pody S., soupçonné d’être l’auteur du coup fatal, a été libéré après dix-huit mois de prison, jeudi 20 juin.

« Depuis son inculpation (en décembre 2022 pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la provoquer), il n’a été interrogé qu’une seule fois et le magistrat ne fait aucune mention d’un projet de le convoquer dans un avenir proche. Même si la complexité des enquêtes requises par cette affaire n’est pas plus grande que celle de n’importe quelle affaire pénale […]la détention provisoire ne semble plus justifiée »le tribunal raisonne dans son jugement.

Placé sous contrôle judiciaire et interdit de comparaître en Indre-et-Loire, Pody S. restera libre dans l’attente de la clôture de l’enquête. « Il faut voir là une application rigoureuse des principes de la détention provisoire »salue Me Romain Profit, l’un des avocats du prévenu, rejoint par La Nouvelle République.

Un homme au sol, « les yeux mi-ouverts, qui semble convulser »

Il est encore trop tôt pour faire la lumière sur l’origine du drame survenu devant le Croissant de Lune, un snack de l’avenue de Grammont à Tours, où s’étaient rassemblés une poignée de noctambules à la sortie d’une discothèque le 6 novembre. , 2022.

Ce qui ressort de l’enquête en cours est le différend qui aurait opposé Ishik Mohamad Bedris à Pody S. « pour une banalité, peut-être une histoire de femmes »ils chuchotent dans les coulisses. Et l’image décrite par les secours à leur arrivée sur les lieux d’un homme « au sol, les yeux entrouverts, ne répondant pas à nos questions et semblant convulser ».

Au terme du mois passé à être recherché par la police, Pody S., 32 ans, s’est rendu début décembre 2022. Depuis, il a toujours nié avoir porté le crochet qui aurait précipité le réfugié soudanais tête la première contre le trottoir. Les deux hommes se seraient battus, maintenus à distance l’un de l’autre en se tenant par le col. Un glissement serait évoqué par la défense, pour étayer la théorie accidentelle.

Intervention d’un tiers

Sur ce point, les enquêteurs disposent d’images de vidéosurveillance et de deux témoignages de personnes proches de la scène cette nuit-là. Elles décrivent le bruit sourd d’un coup de poing, et désignent Pody S. sans toutefois l’avoir vu formellement.

C’est là tout l’enjeu de cette affaire, qui ne peut ignorer la possibilité d’un « intervention violente d’un tiers », comme le suggèrent les conclusions de l’examen effectué sur les restes à l’institut médico-légal de Chambray-lès-Tours. « Toutes les blessures ne peuvent pas s’expliquer uniquement par une chute : on peut supposer un choc à l’œil gauche suivi d’une chute »contrer les avocats.

Transporté en urgence absolue par le Samu, Ishik Mohamad Bedris avait été plongé dans le coma. Il ne s’est jamais réveillé. S’il devait être poursuivi un jour devant un tribunal correctionnel, Pody S. encourrait une peine de quinze ans de prison.

 
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