Les clubs de handball du Québec et du Nouveau-Brunswick unissent leurs forces pour que les jeunes développent leurs habiletés dans cette discipline encore relativement méconnue ici.
Des adolescents de Lévis, en banlieue de Québec, ont joué avec de jeunes Néo-Brunswickois au gymnase de l’École Antonine-Maillet de Dieppe ce week-end.
Cette rencontre interprovinciale conviviale vise à échanger des connaissances techniques, créer des contacts et promouvoir ce sport dans les deux provinces.
La minihandball est populaire dans les écoles de l’Acadie, mais après un certain âge, les jeunes n’ont plus beaucoup d’options pour continuer s’ils aiment ce sport.
Chloé St-Jean, joueuse du Club de handball de Dieppe
Photo : Radio-Canada / Myriam Breau
Fritz Mathurin et sa compagne l’ont remarqué en encourageant leur fille, qui faisait du sport à l’École du Marais.
Nous sommes devenus accros, mais nous avons réalisé assez vite qu’après les Jeux de l’Acadie en 6e année, il n’y avait plus de sport. La minihandballça se termine, alors il n’y a pas de suite
explique le père.
On s’est dit que c’était précieux. C’est un beau sport. Nous aimerions que les jeunes jouent ! Alors on a décidé : on va former un club
a-t-il expliqué dans une interview dimanche.
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Eya Lajili, joueuse du Club Handball Dieppe
Photo : Radio-Canada / Myriam Breau
Le Club Handball Dieppe a donc été fondée il y a un peu plus d’un an.
Pour jouer à un autre niveau, il faut le Québec. Cela signifie que nous voyageons souvent
explique Fritz Mathurin. Des liens se nouent dans la région de Lévis, probablement l’endroit où le handball est pratiqué au plus haut niveau au Québec.
Lévis, en retour, a proposé de venir faire un camp d’entraînement dans la région de Moncton.
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Fritz Mathurin est co-président et coordonnateur du Club Handball Dieppe.
Photo : Radio-Canada / Myriam Breau
C’est une opportunité exceptionnelle pour nos jeunes
dit Fritz Mathurin. Au Québec, ils sont encore à un niveau plus élevé que le reste d’entre nous […]mais il continue de croître.
Joueur, puis entraîneur handball depuis une cinquantaine d’années, Jean-François Mainguy, l’entraîneur principal de Handball Lévis, connaît les obstacles rencontrés par ce sport, particulièrement populaire en Europe, notamment en Allemagne, en France et en Scandinavie.
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Un spectateur du stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq, en France, brandit une affiche du visage de la joueuse française Laura Flippes lors du match pour la médaille d’or de handball féminin aux Jeux olympiques de Paris entre la Norvège et la France, le 10 août 2024.
Photo : Reuters / Bernadett Szabo
C’est un sport relativement peu connu.
observe Jean-François Mainguy, qui anime un programme sports-études avec une cinquantaine d’élèves à Lévis.
Il reconnaît qu’il faut toujours attirer l’attention sur handball pour qu’il trouve sa place dans le sport scolaire au Québec, mais que les résultats chez les jeunes en valent la peine. Le succès est là
quand on fait l’effort, dit-il.
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Jean-François Mainguy, entraîneur-chef du club de handball de Lévis, en entrevue à Dieppe.
Photo : Radio-Canada / Myriam Breau
Jean-François Mainguy se souvient que de tels échanges avec le Nouveau-Brunswick avaient lieu dès les années 1980, mais avec de jeunes athlètes de la région d’Edmundston. Traditionnellement, les Néo-Brunswickois allaient au Québec.
C’est la troisième fois qu’il a l’occasion de se rendre au Nouveau-Brunswick et la première dans la région de Moncton.
Il a amené avec lui des joueurs âgés de 11 à 16 ans pour des matchs ou des stages avec des étudiants du Nouveau-Brunswick.
Le but est de revenir, de recommencer !
dit-il.
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Luca Witzke (au centre) d’Allemagne est saisi par Lukas Jørgensen (à gauche) et Magnus Saugstrup (à droite) du Danemark lors du match pour la médaille d’or de handball masculin aux Jeux olympiques de Paris, le 11 2024 août au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq , France.
Photo : Reuters / Eloisa López
Le vœu de Fritz Mathurin, du Club Handball Dieppe, c’est que le sport gagne en popularité et que les athlètes puissent se développer.
Le handball fait partie du programme des Jeux olympiques d’été sans interruption depuis 1972. Cependant, les équipes féminines et masculines du Canada n’y ont participé qu’une seule fois, en 1976.
Le club de handball de Dieppe est même la seule en activité au Nouveau-Brunswick à l’heure actuelle. Il y en a eu un dans le passé dans la Péninsule acadienne.
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En mini-handball, Kent a remporté la finale 15-14 contre Chaleur le 2 juillet 2022 aux Jeux de l’Acadie.
Photo : Radio-Canada / Félix Arseneault
Depuis une équipe de handball est composé de sept joueurs, Fritz Mathurin croit réaliste de réunir 20 à 30 jeunes pour former suffisamment d’équipes dans des villes comme Moncton, Saint-Jean et Frédéricton et propulser le sport sur la bonne voie dans la province.
En plus de cet échange de connaissances avec les athlètes de Lévis, les jeunes joueurs de Dieppe peuvent désormais compter sur l’expertise de leur nouvel entraîneur, Sahar Hakimi, de la Fédération tunisienne de football. handball.
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Sahar Hakimi est récemment devenue entraîneure de handball du Club Handball Dieppe.
Photo : Radio-Canada / Myriam Breau
Sahar Hakimi est originaire de Tunisie, où elle entraîne depuis 2008 les équipes régionales de handball filles et garçons de la région de Tunis.
Récemment installée au Canada, elle se dit ravie de pouvoir partager sa passion.
J’ai la chance de trouver une équipe ici
dit-elle. Dans mon pays, nous avons la tradition de handball. Donc, je veux déplacer ce sport de mon pays vers ici.
Elle vise à amener une équipe au Québec prochainement. Pour évoluer, s’améliorer, il faut vraiment participer à des compétitions
souligne-t-elle.
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Laura Flippes (au centre) de France tient le ballon contre Polina Vedekhina (à gauche) et Daria Dmitrieva (à droite) du Comité olympique russe lors du match pour la médaille d’or en handball féminin aux Jeux olympiques de Tokyo, le 8 août 2021.
Photo : Reuters / Susana Vera
Sahar Hakimi espère également que nous pourrons organiser des tournois entre plusieurs clubs du Nouveau-Brunswick.
Puisque les Canadiens ne voient pas beaucoup de matchs de handball en personne ou à la télévision, elle explique qu’une bonne partie de sa formation est axée sur le développement des techniques de jeu.
Sahar Hakimi est enthousiasmée par l’enthousiasme qu’elle constate jusqu’à présent chez les joueurs de Dieppe. Les jeunes ont le potentiel
dit-elle.
D’après le reportage de Myriam Breau