criminel, chef de secte et autocrate

criminel, chef de secte et autocrate
criminel, chef de secte et autocrate

Les réactions à son verdict de culpabilité en disent long sur la véritable nature de Donald Trump, de son parti et du virage autoritaire qu’il promet s’il revient à la Maison Blanche.

Nous avions déjà une assez bonne idée de qui était Donald Trump : menteur invétéré, fraudeur et prédateur sexuel, entre autres distinctions.

Maintenant, peu importe ce qu’il dit, il est aussi un criminel reconnu coupable.

Trump refuse d’accepter le résultat d’un procès à moins qu’il ne le gagne, tout comme il a déjà refusé d’accepter les résultats d’une élection à moins qu’il ne gagne. Bref, il méprise les institutions de son pays, sauf celles qu’il manipule à son avantage.

A l’inverse, Joe Biden affirme qu’il acceptera le résultat du procès de son fils et qu’il renoncerait à lui accorder la grâce présidentielle s’il est reconnu coupable.

Un culte

Les suites du jugement confirment que le Parti républicain est devenu une secte. Nous le savions puisque Trump avait réussi à faire de l’adhésion au « grand mensonge » lors des élections de 2020 un test de loyauté envers le parti.

Aujourd’hui, le soi-disant « parti de la loi et de l’ordre » rejette un verdict de justice et investit des millions dans la campagne Trump (voir ci-dessous).

Même si les preuves ont convaincu douze jurés hors de tout doute raisonnable, il est interdit d’admettre que le chef de la secte ait pu commettre une faute quelconque.

Dans le Maryland, le candidat républicain au Sénat Larry Hogan a osé défier ce diktat. Le parti menace de lui couper les fonds, même s’il avait une chance de remporter cet Etat « bleu ». Il semble plus important que Trump contrôle son parti plutôt que le parti contrôle le Sénat.

Pendant ce temps, un sénateur démocrate est jugé et les seuls appels à sa démission proviennent de son propre parti.

Virage autoritaire

On connaissait déjà le penchant de Donald Trump pour l’autoritarisme et sa conception plutôt personnelle de l’État de droit. Sa réaction au verdict du procès confirme ces perceptions.

Dans une interview accordée à Fox News, Trump a promis de condamner ceux qui ont commis le crime de s’opposer à lui ou de le tenir responsable de ses actes.

Passé maître dans l’art de la projection, il accuse ses adversaires de se comporter en autocrates alors que c’est précisément ce qu’il compte faire lui-même.

Pour Trump, l’élection vise avant tout à éviter la prison et à se venger. Tous ses alliés condamnés bénéficieront de sa grâce présidentielle, y compris ceux impliqués dans l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. La loi et l’ordre, c’est pour les autres.

Même si le verdict clarifie (un peu) les choses, il n’est pas encore sûr que l’électorat ait pleinement compris ce que cela signifierait de porter au pouvoir un criminel condamné, soutenu par une secte, et qui entend se comporter en autocrate.

Les sondages suggèrent que sa condamnation pourrait lui retirer suffisamment de voix pour le vaincre, mais la marge reste mince.

Citation de la semaine :

Une fois ces élections terminées, compte tenu de ce qu’ils m’ont fait, j’aurai parfaitement le droit de les attaquer.

– Donald Trump, dans une interview avec l’animateur Sean Hannity sur Fox News mercredi 5 juin, a insisté sur le fait qu’il chercherait à utiliser le système judiciaire pour se venger de ses opposants politiques, sans préciser quels crimes ils auraient pu commettre.

Le numéro de la semaine

53 millions de dollars

Le montant des dons collectés dans le cadre de la campagne de Donald Trump dans les 24 heures suivant l’annonce du verdict du procès de New York, permettant à Trump de combler son déficit de financement face à Biden (New York Times, 31 mai 2024). La plupart de ces fonds proviennent de multimillionnaires qui ont tout à gagner de la prolongation des réductions d’impôts introduites par Trump en 2017.

Le détecteur de mensonge

Dans une interview accordée à Fox News le 2 juin, Donald Trump a déclaré qu’il n’avait jamais appelé à l’emprisonnement d’Hillary Clinton ni prononcé son slogan de campagne de 2016, « Enfermez-la ».

FAUX

C’est un mensonge et une tentative éhontée de réécrire l’histoire. Les médias ont répertorié des dizaines d’exemples et de citations où Trump dit vouloir que son rival de 2016 soit incarcéré, la plupart du temps sans passer par des tracas juridiques comme produire des preuves ou passer en jugement.

Photo de la semaine

On voit ici les secours venir en aide à la douzaine de partisans de Donald Trump victimes d’un coup de chaleur lors d’un rassemblement à Phoenix, en Arizona, par une température dépassant les 45 degrés Celsius, jeudi 6 juin.

À Phoenix, en Arizona, une douzaine de partisans ont dû être hospitalisés jeudi après avoir été exposés à des températures dépassant les 45 degrés Celsius alors qu’ils attendaient de participer à un rassemblement de Donald Trump. Ce rassemblement a eu lieu en milieu de journée, alors que Trump devait rencontrer les donateurs ce soir-là.

AFP

 
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