Dans l’Ouest canadien, plus de 150 incendies survenus au cours de l’été 2023 ont couvé jusqu’à ce printemps, les autorités locales citant des incendies « hivernaux » ou des feux « de réserve » voire « zombies ». Dans la province de l’Alberta, la saison des incendies a officiellement débuté cette année le… 20 février ! Les chercheurs irlandais ont cependant une autre explication.
Une « combustion spontanée » sans étincelle !
Une équipe de trois chercheurs de l’University College Cork, en Irlande, va donc contre l’explication traditionnelle donnée pour l’existence de ces premiers incendies dans le Grand Nord. Jusqu’à présent, ces feux de tourbe, survenus au printemps, étaient considérés comme des incendies restant actifs d’une année sur l’autre, dus à des braises enfouies dans le solmême dans la neige.
Ces scientifiques ont modélisé autre cause possible : la « combustion spontanée » ! Comme un four à préchauffer, la tourbe prendrait ainsi feu sans la moindre étincelle. Leur modèle a permis d’explorer différents scénarios, basés sur la façon dont la température et la concentration en carbone des sols tourbeux pourraient réagir aux conditions météorologiques.
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Comment le sol peut-il prendre feu sans étincelle ? Tout simplement en raison de la présence de microbes qui, en dégradant la matière organique, peuvent générer une énorme quantité de chaleur, jusqu’à 80°C dans la tourbe souterraine ! Il suffit de dire qu’il n’est pas nécessaire de faire un feu de surface pour empêcher le sol de brûler au printemps. Il reste encore à voir si ce modèle est vérifié en conditions réelles…
La menace du pergélisol
Malgré cet « état métastable des sols tourbeux », c’est-à-dire une certaine stabilité avant l’apparition des flammes (parfois plusieurs années), certains événements climatiques peuvent déclencher le passage d’un « état froid » à un « état chaud », et donc un incendie, comme les canicules estivales. Dans tous les cas, un seuil de température critique doit être dépassé.
Ce phénomène existe déjà pour le compost (dont la composition est similaire à la tourbe), qui peut s’enflammer tout seul sur le même principe. Ce qui est sûr, en attendant confirmation en conditions réelles, c’est que la communauté scientifique s’inquiète de la survenue de ces incendies zombies, de plus en plus fréquents avec le réchauffement climatique, qu’ils soient spontanés ou non.
Selon les scientifiques, la topographie des fonds marins détermine la manière dont le carbone est stocké !
Spécialement depuisun cercle vicieux pourrait se créer, les incendies rejetant des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. De plus, si ces incendies s’aggravent, les microbes présents dans le pergélisol pourraient commencer à dégrader une forme de carbone, les polyphénols, libérant encore plus de gaz à effet de serre.…Quand cette machine infernale s’arrêtera-t-elle ?
Références des articles :
Certains « incendies zombies » pourraient être provoqués par une forme de combustion spontanée, suggèrent les scientifiques – Geo
Des incendies de zombies brûlent sous terre dans l’Arctique et refusent de mourir. Quelle est la cause de ces incendies ? – La conversation