Entre les Boston Celtics dominants et les Dallas Mavericks de la star Luka Doncic, une finale NBA indécise

Dans sept matchs au plus tard, la NBA aura un nouveau champion. Et les CV des deux candidats sont remplis différemment. Soit les Boston Celtics accrocheront une dix-huitième bannière – un record – au firmament de leur emblématique TD Garden, soit les Dallas Mavericks s’offriront une deuxième couronne. La finale de la grande ligue nord-américaine de basket, qui débute jeudi 6 juin (dans la nuit de jeudi à vendredi en France), s’annonce pour le moins indécise. Meilleur bilan de la saison régulière, finaliste en 2022 et soutenue par un collectif bien rodé, la franchise de la côte Est des Etats-Unis s’avance comme favorite, mais elle trouve sur sa route une superstar en état de grâce : le Slovène Luka. Doncic.

Troisième au classement MVP (« Most Valuable Player », meilleur joueur de la saison), derrière notamment le pivot des Denver Nuggets, le Serbe Nikola Jokic, l’arrière slovène a élevé son niveau d’un cran en playoffs. Avec 28,3 points, 9,1 passes décisives, 9,6 rebonds et 1,6 interception de moyenne sur les 17 matchs disputés, la star des Dallas Mavericks domine ces catégories statistiques et livre des phases finales de haut vol. Aux côtés du leader Kyrie Irving, « Luka Magic » forme un duo intenable, qui a sèchement envoyé en vacances les Minnesota Timberwolves de Rudy Gobert en finale de la Conférence Ouest.

« Luka et Kyrie sont deux des meilleurs joueurs offensifs de la ligue. (…), mais nous avons dans notre équipe deux voire trois joueurs parmi les cinq meilleurs défenseurs de la NBA », estime le pivot letton de Boston, Kristaps Porzingis. Car la capacité des Celtics à défendre collectivement face à l’intenable Doncic sera une des clés de cette finale.

Si Dallas, cinquième de la Conférence Ouest, a éliminé successivement trois équipes mieux classées que lui lors de son parcours en playoffs (les Los Angeles Clippers, le Oklahoma City Thunder et les Timberwolves), Boston a connu un parcours plus tranquille. Les coéquipiers de Jayson Tatum n’ont pas perdu de temps sur la route, s’imposant de manière expéditive contre le Miami Heat, les Cleveland Cavaliers puis les Indiana Pacers. Forts de leur meilleur bilan de la saison régulière (64 victoires pour 18 défaites), ils auront à nouveau l’avantage du terrain en finale.

Public bouillant

Armés d’un cinq majeur sans faute (Jrue Holiday, Derrick White, Jayson Tatum, Jaylen Brown et Kristaps Porzingis), les Celtics arrivent en finale avec l’intention d’oublier celle perdue deux ans plus tôt face aux Golden State Warriors. “Pour l’instant, l’histoire reste inachevéea assuré l’arrière Jaylen Brown mercredi. Nous avons une équipe spéciale. Le noyau est présent depuis plusieurs années. Nous avons connu des succès mais aussi des échecs. Le but ultime est de franchir cette dernière étape et de gagner. »

Arrivé à l’automne 2022 en remplacement d’Ime Udoka, licencié pour cause de morale, le jeune coach Joe Mazzulla (35 ans) a pour mission de guider le duo Jaylen Brown (27 ans) et Jayson Tatum (26 ans), duo ayant grandi avec l’équipe depuis leur arrivée en 2016 et 2017. Mais après une campagne de playoffs sans avoir côtoyé une grande star, la principale question concerne leur capacité à freiner Luka Doncic.

A 25 ans, et avant de tenter d’emmener la Slovénie aux JO de Paris lors du dernier tournoi de qualification olympique début juillet, la star des « Mavs » dispute sa première finale NBA. Et, pour la première fois depuis Shaquille O’Neal en 2000 (Los Angeles Lakers), le meilleur buteur de la saison régulière pourrait être sacré champion. S’il était désigné meilleur joueur de cette finale, Doncic serait le troisième Européen en quatre ans à accomplir un tel exploit, après le Grec Giannis Antetokounmpo pour Milwaukee en 2021 et le Serbe Nikola Jokic pour Denver en 2023. “Luka est à un niveau spectaculaire et stratosphérique, a salué l’Espagnol Pau Gasol, l’ancien ailier fort des San Antonio Spurs, autre légende de la NBA. Ce qu’il a fait est à la portée de très peu de personnes dans l’histoire de ce sport. »

Si le maestro slovène sera surveillé de près par les Celtics, le bouillant public du Massachusetts devrait réserver un accueil particulièrement chaleureux à son partenaire Kyrie Irving. Le champion NBA 2016 (avec LeBron James, à Cleveland) a quitté Boston en mauvais termes en 2019. Et s’il a récemment regretté son comportement lors de ses retours au rez-de-Jardin (majeur au public, logo piétiné, de son côté, et bouteille lancé dans sa direction depuis le public), le leader sera particulièrement visé. Désormais plus serein, c’est sur le terrain qu’il va se concentrer pour mener les Dallas Mavericks vers le deuxième titre de leur histoire, après le sacre en 2011 de Dirk Nowitzki et des siens.