Procès de Jano Vincent pour meurtre

Jano Vincent voulait mettre fin à ses jours. Au volant de sa camionnette F-150, il est entré en collision à 100 km/h sur l’autoroute 50. Bien qu’il ait survécu, l’autre conducteur est décédé sur le coup. A-t-il commis un meurtre dans sa tentative désespérée ? C’est la question que devra trancher le jury.

Ce qu’il faut savoir

  • Le procès de Jano Vincent s’est ouvert lundi. Il est accusé du meurtre au deuxième degré de Robert Campion.
  • Lors d’une tentative de suicide sur l’autoroute 50, en octobre 2019, il s’est retrouvé nez à nez avec le véhicule de la victime.
  • Selon la Couronne, il utilisait son F-150 comme « arme » et devait savoir qu’il pouvait tuer quelqu’un.

« L’accusé a utilisé son Ford F-150 comme une arme qu’il a retournée contre lui-même et contre M. Campion. C’est pourquoi il a commis un meurtre selon notre théorie. […] L’accusé n’a pas réussi à gérer correctement ses problèmes et ses émotions », a déclaré le procureur de la Couronne M.e Steve Baribeau dans sa déclaration d’ouverture au jury.

Jano Vincent, un homme de 37 ans de Saint-Polycarpe, est accusé du meurtre au deuxième degré de Robert Campion. Son procès s’est ouvert lundi au palais de justice de Saint-Jérôme. La victime, un homme de 59 ans, était un « amoureux de la nature » qui revenait d’un séjour de camping en Outaouais. Sa veuve sera le premier témoin au procès mardi.

Le suicide est un sujet tellement délicat. Le procureur a rappelé aux jurés que leur rôle n’était pas de « résoudre un débat de société ». « Le suicide est un acte de grande détresse et de grande souffrance. Personne dans cette salle ne remettra cela en question », a insisté M.e Baribeau, qui fait équipe avec Me Alexandre Dubois.

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PHOTO PRISE SUR LE SITE WEB DE LA MAISON FUNÉRAIRE GUAY

Robert Campion, victime

Le désir de Jano Vincent de se suicider est le « motif du crime », selon la Couronne. Sa vie était dans le « désarroi » à l’automne 2019. « Rien n’allait bien », souligne le procureur. Jano Vincent avait été poursuivi au civil par ses parents relativement à la vente d’une résidence. Six jours avant le face-à-face fatal, l’accusé a réglé le litige à l’amiable.

À l’été 2020, Jano Vincent a écrit à la main une lettre de 15 pages à ses parents avant de tenter à nouveau de se suicider. Une missive qui sera au cœur du procès. « Ce n’est pas une lettre ordinaire écrite dans des circonstances ordinaires. […] Portez une attention particulière au contenu et aux commentaires émanant de l’accusé dans cette lettre», a souligné M.e Baribeau.

Plusieurs témoins seront également appelés à témoigner sur la situation personnelle de Jano Vincent à l’époque.

Le jour fatidique, Jano Vincent est monté dans sa camionnette F-150. Vers 12 h 38, sur l’autoroute 50, près de Greenville-sur-la-Rouge (entre Montréal et Ottawa), l’accusé a roulé « directement et délibérément » en sens inverse dans le véhicule récréatif conduit par Robert Campion, selon la Couronne. .

« Soyez conscient de la force d’impact que peut provoquer une collision frontale entre deux véhicules circulant à 100 km/h. Et la taille d’un F-150 », a soutenu M.e Baribeau.

Dans l’imaginaire collectif, un meurtre est généralement décrit comme le fait qu’une personne utilise une arme à feu ou un couteau pour tuer quelqu’un d’autre, M.e Baribeau. Toutefois, d’autres actes peuvent constituer un meurtre au sens de la Loi, a-t-il expliqué au jury.

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PHOTO ROBERT SKINNER, -

Procureurs de la Couronnee Steve Baribeau (à droite) et Me Alexandre Dubois (à gauche)

Jano Vincent a commis un meurtre, selon l’accusation, car il était conscient que son acte risquait de tuer le conducteur de l’autre véhicule et qu’il lui était indifférent que la mort s’ensuive ou non.

“En voulant se suicider et en étant conscient du risque que créait son comportement, l’accusé a commis un meurtre”, a insisté le procureur.

Les parties admettent également que la collision n’a pas été causée par l’alcool, la drogue ou un problème mécanique.

M.e Baribeau a appelé le jury à faire preuve de « bon sens » pour évaluer la preuve présentée au procès. Il leur a rappelé qu’ils n’étaient pas des enquêteurs.

« Vous n’êtes pas comme dans CSI. […] Si la collision avait été filmée par un satellite, nous vous l’aurions montrée. Si on ne vous montre pas de vidéo, c’est qu’il n’y en a pas”, a déclaré M.e Baribeau.

Le procès est prévu dans quelques semaines devant le juge Mario Longpré de la Cour supérieure du Québec. M.e Robert Bellefeuille défend l’accusé.

 
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