le nombre de morts dans la population a presque doublé pendant les blocus et les abus

En Nouvelle-Calédonie, le nombre de victimes indirectes du chaos créé par les émeutiers est difficile à quantifier, mais le centre funéraire de Nouméa a enregistré un nombre élevé de défunts. Deux fois plus qu’avant la crise sur la même période. Europe 1 s’est rendue sur place.

Le nombre de décès parmi la population a presque doublé lors des blocus et des abus. « Toute la ville de Nouméa est sous contrôle de l’Etat », a assuré ce samedi 1er juin le Haut-Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie. L’espoir d’une sortie de crise apparaît, 20 jours après le début des émeutes qui ont fait sept morts par balle sur l’archipel. Le nombre de victimes indirectes du chaos créé par les émeutiers est difficile à quantifier, mais le centre funéraire de Nouméa a enregistré un nombre élevé de décès. Deux fois plus qu’avant la crise sur la même période.

Au centre-ville de Nouméa, devant la mythique place des Cocotiers, quasiment déserte, la mairie reste fermée aux habitants l’après-midi. Dans les bureaux, Alan Boufenèche, directeur de la vie civique, ne cache pas sa surprise face à l’activité du centre funéraire depuis le début des violences sur l’archipel. « Depuis lundi 13 mai, nous avons enregistré 88 décès, donc des corps entrant dans le centre funéraire municipal. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’habituellement, dans un mois, il y a environ 100 entrées de décès. Donc là, en 15 jours, on a fait presque le score d’un mois, ce qui montre que la mortalité sur cette période a augmenté”, a-t-il déclaré sur Europe 1.

Refus de toutes conclusions hâtives

Pour faire face à cette augmentation, les services dédiés ont dû s’adapter. « Nous avons dû adapter nos moyens de conservation. Habituellement, nous avons une capacité d’accueil d’une quarantaine de places au centre funéraire municipal. Il a fallu installer rapidement un premier conteneur réfrigéré, puis un deuxième car nous avons vu la situation s’aggraver », ajoute Alan Boufenèche. Pour le moment, il n’existe aucune information sur les causes de ces décès.

Les médecins refusent toute conclusion hâtive, mais selon une Source hospitalière, le lien entre cette hausse de la mortalité et le manque d’accès aux soins est possible. Et pour cause, plus de la moitié des patients atteints de maladies de longue durée qui auraient dû se présenter pour leurs soins ne l’ont pas fait. Par ailleurs, 23 médecins ont vu leurs cabinets détruits par les flammes. L’accès à l’hôpital est resté bloqué par les militants pendant deux semaines. Côté justice, le tribunal municipal s’attend à recevoir des plaintes pour homicide ou blessures involontaires.