avant la confrontation avec Montauban, face à face avec Julien Seron, le manager de Narbonne

avant la confrontation avec Montauban, face à face avec Julien Seron, le manager de Narbonne
avant la confrontation avec Montauban, face à face avec Julien Seron, le manager de Narbonne

A 24 heures du dernier match de la saison face à Montauban, le manager du Racing Club Narbonnais, Julien Seron, s’est assis une première fois dans les tribunes du Parc des Sports, après avoir mis en place ses joueurs. Entretien décalé. Sans languettes de bois.

Julien, ton plus beau souvenir cette saison ?

Côté émotion et adrénaline, c’est la demi-finale face à Carcassonne (23-20). Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu ça et je n’avais pas ressenti autant d’adrénaline, de ferveur, d’émotions partagées.

Votre pire souvenir ?

C’est le match de Carcassonne (victoire du RCN, 23-21, avant de devoir être rejoué). Tout cet épisode… Ce sentiment d’injustice, d’impuissance, c’était difficile à digérer.

Le match où tu te disais « il arrive quelque chose à cette équipe » ?

Paradoxalement, c’est le match à Carcassonne que nous avons gagné (23-21). Notre état d’esprit était exemplaire. Le match n’était pas très bon, on n’a pas fait du bon rugby, il pleuvait, mais à ce moment-là de la saison je me disais, ils ont opté pour ce truc-là, au courage. J’ai ressenti cette force collective après le match. Ce groupe a créé quelque chose ce jour-là.

Le match où, à la mi-temps, les murs ont tremblé ?

(des rires). Il y a beaucoup de. Je pense à celui contre Bourgoin (victoire 30-26) à domicile, ça a frappé fort. On nous mène, il ne se passe rien, ça va mal…

Un joueur qui vous surprend par ses qualités humaines et rugbystiques ?

Il y a beaucoup de. J’ai beaucoup d’admiration pour Peter (Betham) au niveau de ce qu’il dégage humainement, son professionnalisme, son parcours, son côté transmission. C’est un gars magnifique qui ne vous laissera pas indifférent. Gilles (Bosch) aussi. C’est du professionnalisme, de la rigueur. Avec ses qualités, ses défauts, c’est tout ce qu’il dégage au quotidien, que les gens ne voient pas. L’influence des gars à l’entraînement, dans le vestiaire. Comme tous les joueurs expérimentés, ils avaient un rôle à jouer. Charles (Malet), c’est un joueur qui peut parfois être allergique à l’entraînement (des rires) mais qui amène beaucoup de choses. Clément (Esteriola) est le garçon le plus difficile à éduquer, mais il est attachant. Il est attachant parce qu’il vit les choses à fond, il a ce côté excessif qui me plaît. Après, il n’est pas nécessaire d’avoir 15 Esteriola dans son équipe, mais ce sont des garçons attachants.

C’est une belle preuve d’amour, ils aiment leur club, leurs joueurs.

Le plus drôle ?

Il y en a un qui est très drôle mais, attention, personne ne s’y attend. Il est toujours sur un sous-marin, camouflé. C’est le cerveau. L’enseignant. C’est PH Ducom. C’est lui qui tire les ficelles, il est très fourbe, très méchant. Il peut y avoir une situation stupide dans le vestiaire, personne ne se doutera que c’est lui, mais c’est souvent lui. Il est inhabituel ! Paul Belzons aussi, c’est un animateur, il a toujours la banane.

Celui qui arrive toujours en retard ?

(Catégorique). Clavières et Curtis. Ils sont douloureux avec ça…

Ce match d’accès, bonne ou mauvaise idée ?

C’est une bonne idée. C’est tellement dur de suivre quand on monte dans une division, qu’on permet à l’avant-dernier d’avoir, encore une bouffée d’air frais, même si ce n’est pas le cas cette saison. Quand on arrive dans un championnat qu’on ne connaît pas, qu’on ne maîtrise pas, c’est comme tout projet, ça prend du temps. Quand vous montez, c’est toujours urgent et vous êtes dans ces positions-là. C’est donc une bonne chose.

Avez-vous tout à gagner ou tout à perdre contre Montauban ?

Tout à gagner. On a clairement envie d’être en Pro D2 dimanche, on ne pense qu’à ça et on ne veut que ça, mais si on ne monte pas, ce ne sera pas un échec. Nous sommes dans la première année de la construction de notre projet de renaissance. Le projet doit se réaliser d’ici 3 ans. Mais l’appétit vient en mangeant… Si le dimanche ne joue pas en notre faveur, nous aurons créé quelque chose de fort cette année avec ce groupe. Un groupe qui restera à 90% le même la saison prochaine et auquel on ajoutera, du moins je l’espère, 4-5 éléments de très haut niveau, qui apporteront de la valeur ajoutée. Si on est en National la saison prochaine, on aura forcément plus de prétention et on pourra afficher notre envie de monter plus vite, je pense. Mais je n’ai pas vraiment envie de parler de ça. Je veux être en Pro D2 dimanche soir.

Montauban, bête blessée ou simplement bête ?

C’est une bête. Vous prenez leur main d’œuvre, ils n’ont rien à faire là-bas. Ils ont traversé des périodes compliquées, ils se retrouvent ici aujourd’hui, mais ce n’est pas leur rugby qui les a amenés ici, c’est le mental, la mauvaise spirale qui vous enlise dans les profondeurs. De nombreuses équipes de Pro D2 aimeraient avoir l’effectif de Montauban.

Discours ou pas dimanche, avant le match ?

Évidemment, la parole. Nous n’allons pas changer nos habitudes. J’ai toujours l’habitude de faire des discours assez courts, qui durent entre 2 minutes 30 et 4 minutes, et que je prononce 2 heures avant le match, avant de partir pour le stade. Je reprends ensuite la parole 30 secondes après l’échauffement, sur le terrain, pour apporter un peu de focus tactique et faire ressentir l’ambiance aux gars. Dans le vestiaire, je ne parle pas. Les coachs, oui, dans leurs secteurs respectifs. Ensuite, les joueurs, le capitaine, doivent s’enapproprier et ils le font très bien.

Dimanche, short et casquette ou tenue de gala ?

Short et casquette (rires). Il y a Canal+ mais bon, on ne change pas les habitudes, même si j’aimerais que les coachs soient comme au foot avec des tenues classes. Clairement, quand on est cramponné au bord du terrain, ça ne sert à rien, on ne revient jamais (rires).

Guichets fermés dimanche. Que disons-nous à tous ces gens ?

MERCI. Et bravo. C’est une belle preuve d’amour, ils aiment leur club, leurs joueurs. Ils se retrouvent dans cette équipe, ses valeurs, une équipe qui ne lâche rien, qui est solidaire, qui réalise des scores improbables. Une équipe qui ne lâche rien, qui propose du jeu et les Narbonnais aiment ça. Ils aiment le rugby. La dernière fois que j’ai vu ce stade plein, c’était en Top 14 (2005-2006) contre Perpignan ou le Stade Toulousain, ça fait 20 ans. Et c’est beau.

 
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