L’ancien président du Stade Toulousain salue également la montée en puissance de Vannes, modèle d’ouverture du rugby français.
Assis samedi matin devant un café à la gare de Vannes, René Bouscatel, le président de la Ligue (LNR), n’a pas boudé son plaisir de commenter le match de la veille, qui a vu Vannes renverser Béziers (27). -21) et élargir la carte du rugby français.
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Président, comment avez-vous vécu cette demi-finale ?
D’abord, il y a eu une saison exceptionnelle en Pro D2. Ce championnat avance à pas de géant, j’en suis très content. La demi-finale d’hier a été un grand moment, avec un stade plein, beaucoup de ferveur.
En ce qui concerne le match, c’est presque rien. Une ou deux décisions peut-être pas adaptées de la part de Béziers, notamment de ne pas prendre les trois points en première mi-temps alors qu’ils menaient 3-0, plus quelques bourdes. Ils n’ont pas marqué assez sur leurs points forts et ont pris trop de points sur leurs points faibles. Vannes réalise une saison fantastique et mérite sa victoire.
Samedi prochain, à Toulouse (contre Grenoble), Vannes pourrait devenir le premier club breton à évoluer en Top14. Qu’est-ce que cela représenterait à vos yeux ?
C’est énorme. Même si je suis neutre en tant que président de la Ligue, c’est énorme pour l’ouverture et la couverture du rugby professionnel en France. Si Vannes remontait en Top14, ce serait un très bon marqueur pour ouvrir le rugby vers de nouveaux territoires.
Il y a déjà beaucoup de clubs émergents, Nevers, Rouen, Aix, Soyaux-Angoulème… La couverture (du territoire) est quasiment complète en Pro D2. L’Est et le Nord manquent encore, mais ils viendront. On ne peut pas construire le rugby artificiellement, il faut qu’il y ait des résultats sportifs.
Aaaah, c’est une tragédie ancienne, même si ce n’est que du rugby
Que dire de la renaissance de l’ASBH, club mythique en France…
J’ai connu le Grand Béziers (dans les années 70/80), grand rival à l’époque du Stade Toulousain. C’est toute ma jeunesse, ça me fait vraiment plaisir de voir cette équipe. Je les ai suivis – j’ai vu plus de 60 matches cette saison – c’est leur jeu qui m’impressionne. Ils jouent debout, avec des lancements spectaculaires, de la vitesse, de l’audace, j’aime beaucoup ça.
Un mot sur le match d’accès, qui opposera Montpellier au finaliste de Pro D2 le 16 juin ?
Aaaah, c’est une tragédie ancienne, même si ce n’est que du rugby. Il y en aura un heureux et un club en souffrance, mais c’est la vie. Cette dramaturgie rend nos compétitions très attractives, ce ne sont pas des matchs de franchise. C’est stressant, car il y a un enjeu dans chaque match.
Côté Top 14, Toulouse vient d’être sacré champion d’Europe et visera le doublé. Cette équipe peut-elle être considérée comme la meilleure équipe de l’histoire ?
Quelle est la meilleure équipe de tous les temps ? J’ai connu Lourdes, Béziers, Agen, le Stade Toulousain à d’autres moments. Le Stade est un club à part, c’est difficile pour moi d’en parler (il a été président de 1992 à 2017), tous les présidents et entraîneurs ont porté le maillot, nous sommes tous les héritiers d’une tradition tant dans le comportement que dans le jeu, avec une philosophie et des lignes directrices très fortes, comme l’entraînement, la compétition, le jeu debout. Ces leitmotivs sont permanents.
Un club doit-il nécessairement puiser dans ses racines et son histoire pour réussir ?
Tous les clubs sont différents, dans leurs structures, date de naissance, résultats, géographie… Il faut respecter toutes les particularités de la construction d’un club. Alors, j’admire Vannes et Béziers. Sinon, pour moi, de par mon expérience toulousaine, je crois qu’il faut s’appuyer sur le passé pour construire l’avenir.
