A deux semaines de l’Aïd Al Adha, la viande rouge n’est plus vraiment une denrée rare, mais une denrée doublement chère, le sacrifice aurait une tout autre allure cette année… Et les Tunisiens semblent déterminés à… ne pas sacrifier !
Prévu le dimanche 16 juin selon les calculs astronomiques effectués par la Cité des Sciences, en attendant la date officielle du Mufti de la République, l’Aïd ne serait objectivement pas à la portée du citoyen lambda cette année…
En effet, si l’on se méfie de multiples sources informées, cette année, le mouton ne serait pas accessible, et du moins, pour moins de 800 dinars tunisiens ! Ce qui équivaut à la totalité du salaire d’un citoyen moyen.
Prix exorbitants !
Les 800 dinars susmentionnés ne sont que le prix de départ pour acheter un mouton « petit âge » ! Les différents participants avertis s’accordent pour fixer le prix moyen du mouton entre 1200 et 1500 dinars ! Et le prix, précisent-ils, peut atteindre jusqu’à 2000, voire 3000 dinars selon le poids du mouton. D’ailleurs, rien qu’en imaginant cette gamme de prix, on pense immédiatement qu’on sacrifierait la bourse de toute une famille sur l’autel ! En effet, de multiples acteurs travaillant dans le secteur de la défense des consommateurs ont constaté que le mouton vendu au prix le plus bas (soit 800 dinars) pèserait environ 20 kilos ! Il s’agit d’une augmentation spectaculaire par rapport à l’année dernière, où le prix avait plus que doublé ! D’ailleurs, en utilisant nos calculateurs, le prix d’un seul kilo oscillerait autour de 40 dinars ! Or, un mouton ne pèse pas que de la viande ! Laine, peau, charpente, abats, etc. réduisent la quantité de viande d’au moins la moitié, ce qui fait que la viande pure coûterait environ 80 dinars le kilo, voire plus…
Appel au boycott
Certes l’Aïd Al-Adha se déroule cette année dans des circonstances exceptionnelles compte tenu de la sécheresse persistante et de la hausse des prix des aliments pour animaux sur les marchés mondiaux, mais on passe quand même du simple au double en une seule année ! C’est d’ailleurs dans ce contexte qu’une vague d’indignation déclenchée sur les réseaux sociaux a donné lieu à un appel au boycott. Si le nombre d’internautes adhérents au mouvement de boycott mis en ligne n’est pas encore très significatif, des commentaires favorables commencent à affluer de partout. Partout où nous allons, on entend ici et là que cette année, nous avons déjà trop sacrifié pour ajouter une couche… de viande rouge que nous avons payée trop cher ! Que cette année, la seule manière de célébrer l’Aid Al Adha est de ne pas la célébrer du tout ! L’idée même de sacrifier un mouton donne aux chefs de famille des démangeaisons et des maux de tête. Et pour faire court, on penche pour le boycott
CA
