« Une histoire folle », se souvient Patrice Collazo

« Ça fait bizarre de parler de ça. Ça brasse… » Rare dans les médias, Patrice Collazo l’est encore plus lorsque les questions portent sur La Rochelle, parti brutalement en mai 2018 sur fond de fortes tensions au sein du staff. Pourtant, quand on lui a proposé l’idée de revenir sur la montée en Top 14 de 2014, l’ancien sélectionneur des Jaune et Noir n’a pas hésité. C’est que l’aventure qu’il a vécue pendant sept saisons en Charente-Maritime fait toujours partie intégrante d’un homme à la sensibilité aussi forte que son caractère.

« C’est une histoire de fusion. Je n’en ai jamais trop parlé… » Il n’avait même jamais revu la finale remportée contre Agen (22-31) jusqu’à sa rediffusion pendant le confinement. « C’était la dynamique d’une équipe, d’un club, d’une ville. Ce dont je retiens, c’est une histoire extraordinaire, avec des gars extraordinaires, une fusion avec les supporters, répète-t-il. Cette histoire, on la prend au début, je vous la raconte, personne ne vous croit… »

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” Extraordinaire “

Mais dès la fin du match, les Varois regardent déjà ce qui attend le Stade Rochelais. D’ailleurs, dès le point presse qui suit la finale, les questions portent sur l’après, ce Top 14 de tous les dangers pour un promu qui n’y a joué qu’un an, en 2010-2011 : « On est tellement Petit Pouce qui arrive. En haut, il y aura de belles histoires à raconter sur nous, mais je pense que nous sommes au début de quelque chose – c’est ce que je ressens – d’extraordinaire pour le club. Car monter est une chose, s’installer et concourir en est une autre. Ce sont des questions que nous nous posons déjà avec Vincent (Merling, le président) et avec le « DG » (Pierre Venayre, le directeur général). Car c’est la première inquiétude d’un club. “

Le Stade Rochelais a pour son côté le fait d’avoir vécu la déception de 2011, un retour express en Pro D2. « Chaque histoire est différente mais ce qui compte, c’est le club. Jean-Pierre (Elissalde) et Serge (Milhas) ont joué des matchs importants avec leurs convictions, leurs convictions, au service de l’institution pour écrire son histoire, lui laisser un palmarès, insiste Patrice Collazo. A part le président qui est resté plus longtemps que tout le monde (rires), les joueurs et les entraîneurs sont de passage. On laisse un héritage, une histoire que celui qui suit doit continuer, tout en écrivant une nouvelle. “

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Sur la route, les bouchons sont un indice, le Vieux-Port est dans un état de folie générale. Le sol est là. « Voir la joie dans les yeux des gens, c’est quand je me dis qu’il y a du potentiel. Je ne pense qu’à l’année d’après, assure-t-il. Avec des gens qui vivent comme ça le rugby, il faut être au sommet et y rester. Mais il faut avant tout être au sommet et gagner. C’est ici qu’il faut emmener les gens dans l’aventure, tout comme on embarque les joueurs. “

Il n’est déjà plus dans l’émotion et rentre très vite chez lui, l’esprit tourné vers ce voyage. « Que devrons-nous faire pour que cela continue ? C’est la question que je me pose. La veille de la finale, j’ai passé une vraie nuit blanche, où je suis resté beaucoup dans ma chambre, dans le salon, sans dormir, révèle le Varois. Mais c’était une nuit blanche que je n’ai pas subie, j’ai vraiment apprécié. “


Symbole des démarches entreprises par le club, pour le retour du Top 14 à Deflandre, le 31 août 2014, La Rochelle bat Toulouse (37-25) le jour de l’inauguration de la nouvelle tribune Jackson.

Archives Sud Ouest/Xavier Léoty

« Des mecs atypiques »

« Le Stade est un club centenaire, j’en avais marre que les gens lèvent le doigt pour parler »

Le projet qu’il a en tête requiert de l’ambition. La force du Stade Rochelais, c’est de franchir les étapes par étapes « parce qu’il y a eu une stratégie sportive et une stratégie de développement qui ont eu un impact sur sa progression. Tout s’est déroulé à la même vitesse. Les planètes étaient alignées, mais nous avons tout fait pour qu’il en soit ainsi. Les dirigeants, le sportif, les administrateurs, les supporters, tout le monde y a mis sa part », poursuit le Toulonnais.

En changeant vos habitudes. « Je suis fier d’avoir mis en face des gars, de tout le monde, supporters, dirigeants, joueurs, que le Stade Rochelais pouvait jouer, exister, concourir et remporter le Top 14 », insiste l’ancien pilier. J’en avais marre d’être considérée comme la petite. Le Stade est un club centenaire, j’en avais marre que les gens lèvent le doigt pour parler, même s’il ne faut pas parler à contretemps. Il fallait être respecté, ne faire allégeance à personne, impliquer les gens dans cette folle histoire, un peu à contre-courant de la mentalité du Stade qui a des valeurs faites de détermination, de respect, qui a la volonté de ne pas franchir la ligne. lignes. “

Aujourd’hui manager de Toulon, Patrice Collazo garde en tête « les relations avec les joueurs ». C’est une barge. Des joueurs n’étaient pas destinés à ça, à l’image d’Uini (Atonio), qui n’était pas prédestiné à jouer au Stade Rochelais. C’est aussi Franck Jacob, qui termine sur une montée, « Djeb » (Nicolas Djebaïli), qui a de nombreux liens avec le club. C’est plein de choses fabuleuses. “

« J’ai eu la chance d’avoir cette relation avec certains joueurs. Une fois que vous avez cela, vous pouvez tout faire, vous pouvez tout renverser et les intégrer. Quoi qu’il arrive, ils nous suivent les yeux fermés. C’est une histoire avec des gars atypiques qui partageaient des choses, des vraies relations franches, basées sur la loyauté », conclut-il, ému, à propos de la montée en puissance du Stade Rochelais.

Ils sont montés avec le Stade Rochelais

LES JOUEURS
PREMIÈRE RANGÉE Stéphane Clément, Uini Atonio, Lekso Kaulashvili, Jason Marshall, Mike Corbel, Christophe Lafoy, Jordan Sénéca; Benjamin Gélédan, Hikaïro Forbes, Rassie Van Vuuren. DEUXIÈME RANGÉE Cobus Grobler, Franck Jacob, Leandro Cedaro, Romain Sazy. TROISIÈME LIGNE Loann Goujon, Kévin Gourdon, Zeno Kieft, Thomas Soucaze, Nicolas Djebaïli, Arnaud Dorier, Johan Wessels, Albain Méron. CHARNIÈRE Julien Audy, Julien Berger, Jules Le Bail ; Fabien Fortassin, Hamish Gard, Clément Marienval. CENTRES Lepani Botia, Jean-Philippe Grandclaude, Gonzalo Canale, Charles Lagarde, Albert Vulivuli, François Herry. AILIERS Damien Cler, Sireli Bobo, Maxime Le Bourhis, Pierre Santalier. DOS Kini Murimurivalu, Arthur Cestaro. MAIS AUSSI… Bruno Sillé, Tony Giraud, Maxime Fray, Pietro Ceccarelli, Mickaël Chiker, Jérémie Abiven, Titouan Guilon, tous présents à Carcassonne.
LE PERSONNEL
ENTRAÎNEURS Patrice Collazo et Fabrice Ribeyrolles. PRÉPARATEURS PHYSIQUES Michele Colosio, Thibaud Huguenny, Patrice Zapata. CELLULE MÉDICALE Lylian Barthuel, Thierry Lévêque, Franck Victor, Éric Bernuchon, Dominique Merlande. COMMISSAIRES Gérard Billé, Xavier Lagouanelle, Daniel Girard. En gras, les joueurs ayant disputé la finale de promotion contre Agen.

 
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