« On arrive à perdre du poids avec notre collectif »

« On arrive à perdre du poids avec notre collectif »
« On arrive à perdre du poids avec notre collectif »

Capitaine de Bayonne Aviron, Arthur Iturria entame sa deuxième année avec les ciel et blanc. Mardi, en fin d’après-midi, le deuxième ligne est revenu sur le succès convaincant contre La Rochelle, a analysé les atouts de Bayonne en marge et a partagé ses impressions sur son début de saison.

Selon vous, quel impact peut avoir ce match contre La Rochelle ?

C’est forcément bénéfique pour travailler correctement, dans la bonne humeur et avec plus de sérénité. On est conscient qu’on n’a rien gagné, que ce n’est pas un titre. Nous restons très humbles là-dessus, mais c’est une victoire à domicile qui est importante avant de recevoir le Racing. Lundi, on a attaqué avec de la récupération, car la rencontre était difficile et aujourd’hui, on est passé à la préparation du Racing.

Rarement Bayonne avait autant maîtrisé son sujet, notamment en première période. Quelqu’un vous a-t-il félicité pour cela ?

Oui, nous connaissons l’importance de bien performer, en avance, chaque week-end. A Bordeaux, c’était déjà pas mal, j’ai envie de dire qu’on était, un peu, sur la même dynamique. Il faut absolument rester là-dessus. Tout commence à partir de là et cela facilite le reste pour l’équipe. Nous devons avoir cette exigence.

Y a-t-il eu une prise de conscience au niveau du pack avant le déplacement à Bordeaux ?

Non, nous le savons depuis un certain temps, mais parfois il y a des choses que nous ne pouvons pas mettre en place tout de suite. Il y en a eu des nouveaux, ça prend parfois du temps. Sur les premiers matches, ce n’était pas trop évident, mais on a travaillé pour être déterminé comme à Bordeaux ou contre La Rochelle. Cela a fonctionné aux yeux du grand public, mais un travail a été fait ces derniers mois là-dessus. Ce n’est jamais simple de le retranscrire sur le terrain.

D’un début de saison plutôt moyen, on pourrait se hisser dans le top 8 en cas de victoire contre le Racing. Est-ce déjà un moment charnière dans votre saison ?

On s’est raté deux fois à l’extérieur, contre Pau et Clermont. L’année dernière, nous n’avons pas gagné à Pau ni à Clermont. Quand on dit « moyen », je pense qu’il faut aussi relativiser. C’était important de gagner contre La Rochelle. La course est également un élément très important. On sait que c’est essentiel pour notre saison, on ne veut pas perdre à domicile.

L’équipe doit-elle avoir peur de proposer un gros match ?

Je ne sais pas si je veux parler de peur. Je veux dire que le groupe doit réaliser que nous pouvons faire de bonnes choses, mais nous devons tous être concentrés. C’est quelque chose de personnel. Quand on joue en équipe, on a peut-être perdu quelques kilos par moments, mais je pense qu’on peut arriver à les effacer avec notre collectif. Nous devons vraiment en être conscients.

Parlons un peu du banc de touche, puisque ce secteur a été décisif en première période face à La Rochelle. Quelle a été votre stratégie le week-end dernier ?

On connaît le pack de La Rochelle. C’est une équipe qui compte sur ses mauls pour mettre à mal son adversaire, obtenir des pénalités et passer dans le camp adverse. La première chose était de rivaliser là-dessus. Nous avons exploité nos atouts. On a une équipe assez aérienne, les gars s’amusent là-bas. Nous voulions essayer de sauter plutôt que de nous battre. Nous avons été moins efficaces en touche lors des trois premiers matches. Là, on essaie d’avoir cette cohésion, cette bonne façon de travailler en défense pour mettre à mal les équipes. Cela fait deux ou trois matchs et ce n’est pas trop mal.

Le fait que Will Skelton n’attaque pas le jeu a-t-il influencé votre stratégie ?

Skelton n’a pas le profil d’un sauteur, mais il est très, très bon sur le terrain. Analyser la composition adverse peut changer la donne vendredi soir, mais dans ce match, nous n’avons rien changé par rapport à ce que nous avons vu durant la semaine.

Le toucher de l’aviron était plutôt bon l’année dernière. Cette saison, hormis les matchs de Pau et de Clermont, elle semble en forme. Quel est ton secret ?

Il n’y a pas de secrets. Ce sont les automatismes. On a une analyse claire et concrète du toucher adverse et une envie collective de sauter. Même nos profils « lourds » aiment lire et sauter. C’est plus facile.

Vous avez, dans l’effectif, plusieurs grands joueurs comme Baptiste Chouzenoux, Baptiste Héguy, Esteban Capilla… Est-ce suffisant pour avoir un contre efficace ?

Esteban est un peu plus léger que nous, il saute vite et haut. C’est une force. Baptiste Héguy analyse et saute bien. Être grand aide, mais il faut avoir de bons haltérophiles. Le contact est complexe car les interlocuteurs sont nombreux. C’est l’automatisation et la cohésion qui font la différence.

Avez-vous eu du mal à ne pas tout remettre en question le soir du match à Clermont, où rien n’avait fonctionné ?

Non. Il peut arriver que vous vous manquiez. Nous avons continué à travailler comme avant et l’année dernière, c’était presque la même chose lors des trois premiers matches. Nous n’avons pas paniqué et c’est aussi une bonne chose. Il y aura d’autres matches où ce sera un peu moins. Il n’y a pas lieu de paniquer. L’adversaire a aussi le droit de bien défendre.

Cette année, vous avez un nouvel entraîneur de touche (Stéphane Barberena). Comment cela se produit-il ?

Bien. Je pense que ça a fait du bien à Greg (Patat) de laisser tomber ça. Il se concentre sur d’autres choses. Stéphane est passionné par le toucher. Il nous écoute. Beaucoup d’entre nous aiment le toucher. Avec le renfort de Baptiste Chouzenoux, c’est un avis complémentaire. C’est super intéressant pour nous. Ce qui est bien, c’est qu’on s’écoute tous, qu’on travaille ensemble. C’est l’essentiel.

Qui assiste aux réunions liées à ce secteur ?

Les deux baptistes, Alex Moon et Lucas Paulos sont là. Nous avons une analyse envoyée dimanche. Nous avons le fond du projet de la semaine et c’est ensuite à nous d’ajouter ou de discuter des points techniques. C’est partagé, ce n’est pas chacun seul. La semaine est longue, il peut y avoir des changements, des blessures. Tout le monde doit être impliqué en marge et c’est bien que nous le fassions de cette façon.

Comment voyez-vous votre début de saison ?

Je suis content de pouvoir continuer, même si je ne joue pas tous les matches, sauf le premier. Je me sens bien dans l’équipe, j’ai l’impression qu’on avance, qu’on progresse et ça fait plaisir. J’aime m’entraîner tous les jours, c’est le principal.

L’année dernière, vous avez parfois été relégué sur le banc. Est-ce que cela vous a bouleversé ?

Non, j’ai toujours dit qu’il était important qu’il y ait de la concurrence, que ça réussisse. Une saison est partagée par plusieurs personnes. Cette année, j’attaque, mais peut-être que je serai remplaçant la prochaine fois. Parfois ça craint (être remplaçant, NDLR), mais il faut l’accepter et se dire que c’est pour le bien de tout le monde. J’ai un peu évolué à partir de là. A 26 ou 27 ans, j’aurais pu le prendre un peu moins bien (rires). Là, il faut vraiment un groupe très complet pour jouer une saison complète.

Vous semblez en meilleure forme cette saison. Partagez-vous ce sentiment ?

J’ai eu du mal à démarrer lors du premier match, mais maintenant je me sens mieux physiquement. On peut toujours faire mieux, mais je me lève et je suis content d’aller m’entraîner. Je m’amuse avec les gars, c’est le principal.

Allez-vous être placé en quatrième position cette saison ?

On ne peut jamais le savoir (rires). Greg voulait me faire jouer quatre mais j’ai attaqué en sept dès la première journée. Là, j’enchaîne en quatre et tant que je suis sur le terrain, ça me convient.

Qu’implique ce quadruple repositionnement ?

J’ai un peu plus de crampes à force de pousser en mêlée. Je pense que ce secteur me demande plus d’énergie qu’avant. Sinon, le rugby a évolué et je me retrouve parfois à des postes, sur le terrain, comme un troisième ligne et vice versa.

Vous avez été nommé co-capitaine de l’Aviron cette saison. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?

Avec Baptiste Héguy et Camille Lopez, nous sommes les trois capitaines. Je suis déjà allé à Clermont. J’aime ça. Nous sommes trois, mais il y a pas mal de leaders, ce qui permet de ne pas toujours être le moteur de quelque chose. Nous sommes nombreux à pouvoir assumer ce rôle, c’est une bonne chose. Quand on n’a qu’un seul capitaine, il est souvent sur le terrain. C’est compliqué de faire une saison avec un seul capitaine qui joue tous les matches.

 
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