Raphaëlle Plante | The Olympian who dreams of Cirque du Soleil

« Mon rêve, dès que j’ai commencé la natation artistique, c’était ça », raconte Raphaëlle Plante en désignant le bâtiment qui s’élève devant nous. Le siège social du Cirque du Soleil.


Publié à 1h05

Mis à jour à 8h00

Il existe de nombreux athlètes amateurs dont l’objectif ultime peut se résumer en deux mots : Jeux Olympiques. Raphaëlle Plante a participé aux Jeux l’été dernier, mais son véritable rêve, celui qu’elle caresse depuis l’âge de 7 ans, est bien différent. Elle aspire, le plus tôt possible, à devenir une athlète de natation artistique au Cirque du Soleil.

En ce sens, la jeune femme a vécu une matinée parfaite jeudi : elle a été l’une des huit étudiants-athlètes actifs dans une discipline liée aux arts du cirque à recevoir une bourse de 4 000 $ dans le cadre du partenariat entre la Fondation Aléo et le Cirque du Soleil.

“Quand j’ai reçu l’e-mail [de la Fondation Aléo]Je me suis dit : oh, une bourse ! Après ça, j’ai vu : CIRQUE DU SOLEIL ! s’exclame-t-elle. En plus, je venais de postuler. [pour un emploi]. Je me disais : quelle vie ! »

La cérémonie a eu lieu dans la salle 7e ciel depuis le siège social de la société mondiale de divertissement à Montréal. Disons simplement que le nom de la pièce correspondait parfaitement à l’état dans lequel se trouvait la nageuse. Durant sa présence, elle en a profité pour discuter avec certains des représentants du Cirque présents. On lui a ensuite proposé une visite des lieux ; Ce n’était pas elle qui allait dire non !

Vous comprendrez donc qu’il était très difficile de reprocher à Raphaëlle Plante de nous avoir fait attendre plus de deux heures avant de nous rejoindre pour cette entrevue. Il fallait voir son sourire, après la visite privée…

« Nous avons commencé par les costumes, puis nous sommes allés là où [les athlètes] sont en formation. En ce moment, ils s’entraînent pour le spectacle des fêtes. Ils étaient en répétition. Après cela, ils nous ont montré le studio de maquillage. Après, ils ont montré le bureau de mon père ! », s’exclame-t-elle, plus excitée que Patrice Bélanger lorsqu’il décrit un défi à relever. Survivant Québec.

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PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Raphaëlle Plante a reçu une bourse de 4 000 $ dans le cadre du partenariat entre la Fondation Aléo et le Cirque du Soleil.

Le spectacle qui a changé sa vie

Vous l’aurez compris, l’amour que Raphaëlle Plante porte au Cirque du Soleil ne vient pas de nulle part. Son père, Éric Plante, y travaille depuis près de 30 ans.

Raphaëlle avait 7 ans lorsque la famille a dû déménager à Las Vegas pour permettre à son père d’exercer son travail de musicien au sein du Cirque – il est aujourd’hui conseiller artistique auprès de chanteurs et musiciens.

Enfant, Raphaëlle fréquentait tous les spectacles du Cirque. Mais celle qui a changé sa vie, celle dont elle nous parle aujourd’hui avec un regard éblouissant, c’est Ô, qu’elle regardait depuis une cabine au sommet de l’amphithéâtre.

« Quand on est dans la pièce, on ne voit pas tout ce qui se passe. C’est encore creux, la piscine. Là, vous avez vu tous les plongeurs, comment ils revenaient. J’étais dans une cabine; il y avait peut-être 15 personnes là-bas, tous des membres de la famille. On voyait les gens descendre les escaliers, les clowns partir… C’est le visuel que j’ai en tête. »

C’est ce soir-là que son rêve s’est formé.

A Las Vegas, Raphaëlle était inscrite dans un club de natation artistique. Belle coïncidence : c’était une Québécoise, Stéphanie Bissonnette, qui était son entraîneur. « Elle avait le rêve : elle avait Ô », says Raphaëlle.

« Elle l’a coachée, elle l’a inspirée », nous raconte sa mère, Vanessa Caron, présente pour la bourse. Elle lui a dit : “Raphaëlle, tu dois aller à Québec voir mon équipe, avec qui je me suis entraînée.” »

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PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

The parents of Raphaëlle Plante, Éric Plante and Vanessa Caron

Chaque été, la petite famille revenait au Québec pour permettre à Raphaëlle de faire des camps à Québec Excellence Synchro, à Québec.

Sept ans après avoir fait ses débuts en natation artistique, Raphaëlle avait pour objectif de faire partie d’une équipe nationale. Sans la citoyenneté américaine, une telle chose était impossible au sud de la frontière. La famille a donc plié bagage et est retournée vivre au Québec. Sauf que cette décision ne s’est pas faite sans difficultés.

Le défi de la langue

La langue a été le plus grand défi auquel Raphaëlle a dû faire face à son retour ici. Après sept ans aux États-Unis, elle était habituée à parler anglais – même si ses parents essayaient de parler à leurs filles en français à la maison. À l’école, Raphaëlle se retrouve en difficulté.

« On apprend tout en français avec l’histoire du Québec, après on apprend tout en anglais avec l’histoire des États-Unis, puis au Québec… Il y a un gros clash ! Je ne savais pas qui était Jacques Cartier à 14 ans ! »

Après sa première année de retour au Québec, on lui annonce qu’elle devra redoubler sa troisième année du secondaire. « Vous déménagez, vous créez un gang, vous vous y habituez… et puis il faut doubler la mise », dit-elle. «Je me disais, oh mon Dieu, je n’arrive pas à croire que je suis ici, je suis analphabète, seigneur ! »

Comme il s’agissait d’un cas particulier, la direction de l’école lui a permis de poursuivre des études sportives malgré son échec. Et heureusement. «C’était une chance que son club soit là pour la soutenir car c’était un défi presque insurmontable», suggère Vanessa Caron. Elle y est arrivée. »

Si son redoublement était la pire nouvelle de l’époque, Raphaëlle est aujourd’hui très heureuse de l’avoir vécu. “Heureusement, j’ai doublé”, dit-elle. Honnêtement, c’est difficile à dire, mais je suis super fier d’avoir terminé mes études secondaires. C’est une belle réussite ! »

La boucle complète

Dans la catégorie des réussites, Raphaëlle Plante ne laisse pas sa place. En juin dernier, environ trois semaines avant les Jeux olympiques, elle apprenait qu’elle ferait partie de l’équipe canadienne qui se rendrait à Paris.

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PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Raphaëlle Plante

Quand je suis rentré en synchro, je n’ai pas dit : je veux aller aux Jeux Olympiques. Honnêtement, pour moi, c’était irréaliste ; Je n’allais jamais y arriver, je ne serais jamais assez fort, je n’étais pas bon. Je nageais pour nager. Moi, je voulais juste faire une équipe nationale, point barre. C’était mon objectif.

Raphaëlle Plante

À son arrivée à Paris, la jeune femme de 22 ans n’était pas nerveuse. Elle était simplement heureuse. D’autant plus que l’équipe avait au départ très peu de chances de se qualifier.

«J’étais comme un enfant. J’ai dit : tu es olympien, toi aussi, je suis olympien ! »

Deux mois après les Jeux, Raphaëlle ne sait toujours pas si elle se lancera dans un autre cycle olympique. Une chose est sûre : si le Cirque du Soleil fait appel, il n’hésitera pas pour la suite de sa carrière sportive.

« J’y vais. Certainement», dit-elle avec le sourire de quelqu’un qui n’attend que ça.

« Potentiellement, j’aimerais aller à Ô parce que c’est ce qui m’a accroché. Ce serait vraiment une boucle bouclée ; J’ai commencé à cause deÔet là je finirais dans Ô ! »

 
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