Cette saison se poursuit, tranquillement, bien que ponctuée par les erreurs des deux leaders du championnat. Aussi incroyable que cela puisse paraître, il n’y a pas la moindre bonne surprise à ce stade de l’année, concernant ceux qui sont sur les motos, bien sûr. Peu se démarquent, mais un pilote MotoGP en particulier est plus inquiétant que les autres. Même si personne ne pariait là-dessus, personne ne s’attendait à ce qu’il tombe aussi bas. Alex Rins est en grande difficulté.
Une phrase lunaire
“Luca Marini m’a dépassé et je n’ai rien pu faire” » a déclaré l’Espagnol à l’issue du Grand Prix du Japon disputé il y a un peu plus d’une semaine. Avouez que c’est particulièrement choquant. Car si l’on évoque souvent les cas respectifs des deux pilotes d’usine Honda, la situation d’Alex Rins n’est guère plus joyeuse. Avant le début de la saison, dans mes pronostics (qui se sont avérés tout à fait justes jusqu’à présent), j’annonçais qu’il chatouillerait parfois Fabio Quartararo.
Et même si je ne peux qu’admettre mon erreur, je pense que personne ne peut me jeter la pierre.
Le célèbre duo Suzuki se noie dans les profondeurs du classement. Photo : Michelin Motorsport
Rins sort d’un très court exercice 2023, détruit par une grave blessure. Pour sa première et unique année au volant de la Honda RC213V, il a quand même réussi à s’imposer à Austin pour seulement sa troisième coursejuste après avoir terminé deuxième du Sprint. Et contrairement à ce que je vois ici et là, il était assez compétitif lorsqu’il montait les Japonais, même en fin de saison. Après six ans chez Suzuki, cela démontre une bonne capacité d’adaptation, et ce malgré les deux philosophies inhérentes aux deux constructeurs. Avant le Qatar, j’évoquais ses exploits sous l’auvent d’Hamamatsu, même s’ils étaient déjà loin à l’époque.
En clair, je ne l’imaginais pas retrouver son niveau de 2019 ou 2020, mais du moins ne pas être derrière Takaaki Nakagami au classement général. Tu as bien lu. Rins est derrière Nakagami, mais aussi Zarco, à la 19ème place. Avec 20 points marqués, il est à égalité avec Joan Mirqui compte, grosso modo, autant de chutes que de courses terminées. Il est également au niveau d’Augusto Fernández, qui est, si vous vous en souvenez encore, pilote chez GasGas Tech3 aux côtés de Pedro Acosta.
Rins aux abois
Rien ne va plus pour celui qui a été si flamboyant en Moto3 et Moto2. Outre sa situation comptable absolument catastrophique, elle n’est pas au beau fixe. Ça ne s’améliore pas du tout, Motegi incarnant le point culminant de cette série noire. Finissant 16ème, à quarante et une secondes de Bagnaia et six secondes de Marini, il n’a rien réalisé de tout le week-end.
Sa déclaration d’après-course était déprimante. Il est dévasté, comme vaincu. Quartararo, qui réalise l’une de ses pires saisons en MotoGP, est largement devant. À ce stade, il n’évolue même plus dans la même dimension. Franco Morbidelli, en 2023 au moins, a tenu plus de terrain face au champion du monde français. A ce propos, un élément a retenu mon attention : il a précisé qu’il ne fallait pas croire que les résultats de Quartararo à Misano étaient la norme, mais que le parcours italien pour Quarta’ était un peu comme Austin pour lui. Désolé, mais c’est factuellement faux.
Déjà, Quartararo est dans une bonne dynamique depuis Aragon, et cela se poursuit à Misano. Elle ne l’a pas quitté à Mandalika par exemple, sans compter qu’il était encore en Q2 à Motegi, un circuit plus que difficile pour la Yamaha. Deuxièmement, historiquement, Misano n’est pas tellement à l’avantage du Français, du moins pas autant que COTA pour Rins. Il n’y a pas de victoires en MotoGP – et même pas du tout –, alors que Rins a triomphé deux fois aux USA. Troisième, Rins a terminé avant-dernier du Sprint à Austin cette saison et y a abandonné dimanche.
Cette déclaration était assez étrange, parce que c’est comme si c’était destiné à minimiser l’écart réel entre lui et son coéquipier, alors qu’il est juste épouvantable. « El Diablo » compte 4,3 fois plus de points, même s’il connaît la moto, bien sûr, ce n’est pas qu’à Misano.
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rare. Photo : Michelin Motorsport
Les mêmes problèmes
Il y a quelque temps, j’ai exprimé des doutes quant à sa prolongation. J’ai utilisé les blessures comme argument parce qu’il ne semble jamais être à 100%. Dis-moi dans les commentaires si ça te fait cet effet, mais quand je regarde Rins, J’ai toujours l’impression de voir un pilote diminué, en mauvaise forme.. Il n’a plus l’explosivité qui le caractérisait, c’est sûr. Il n’a pas brillé une seule fois cette année et s’est de nouveau rendu à l’infirmerie. Alex est revenu rapidement, mais jusqu’à quand ? Pour progresser, Yamaha doit pouvoir compter sur deux pilotes disponibles qui le souhaitent. La continuité et la discipline (sa grande sœur) sont la clé pour revenir au sommet. Rins est discipliné, je n’en doute pas, mais est-ce fiable ?
Je suis curieuse de savoir ce que vous pensez dans les commentaires !
Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et non de l’ensemble de la rédaction.
Rins est-il encore capable de monter sur le podium, même si les conditions sont réunies ? Ces blessures accumulées l’ont peut-être brisé. Photo de : Yamaha
Photo de couverture : Michelin Motorsport
