Pourquoi Adrian Newey a-t-il décidé de quitter Red Bull, après un quart de siècle de bons et loyaux services ?
La réponse est dans la question : l’ingénieur star de la F1 a estimé qu’il était arrivé à la fin du cycle. “Qu’il stagnait” selon ses propres mots.
C’est pourquoi, avant même de savoir qu’Aston Martin F1 serait sa prochaine destination, Newey avait décidé de dire au revoir à Milton Keynes, comme il l’explique.
« Chez Red Bull, pour diverses raisons, je commençais tout juste à me sentir un peu stagner »a-t-il déclaré pour le podcast High Performance.
« On commence juste à avoir l’impression d’être en mode automatique, de faire les choses par habitude. »
« Vous n’avez plus ces moments où vous vous réveillez au milieu de la nuit avec une nouvelle idée, ce qui peut parfois être ennuyeux, mais vous n’avez plus cette stimulation. C’est probablement la façon la plus simple de le dire. »
Est-ce la faute de Christian Horner ? L’ambiance dégradée qui régnait à Milton Keynes ?
« Une grande partie de cela est le fait de moi-même, de ma propre action, etc. Je ne blâme donc en aucun cas les autres pour cela. Je me mets dans cette position. »
«J’avais juste l’impression que, tu sais… la chose la plus facile à faire aurait été de rester. Évidemment, l’équipe a eu un peu de mal depuis, mais à ce stade [avant la trêve estivale]nous avons dominé, nous avions dominé les deux dernières années. Il suffisait de rester là, de compter les statistiques, de prendre l’argent, de rentrer chez soi le soir. »
« Mais je n’aurais pas été honnête avec moi-même si j’avais fait cela, et cela aurait été pour de mauvaises raisons. »
Newey avait donc besoin d’un nouveau défi : d’où le choix évident d’Aston Martin F1, c’est-à-dire se lancer dans le projet d’une écurie mid-grid ?
«J’ai donc senti que j’avais besoin d’une nouvelle stimulation, d’être à nouveau stimulée. J’avais besoin de faire quelque chose. J’ai donc pris la décision de démissionner, effectivement, sans savoir ce que l’avenir me réservait, si d’autres équipes feraient des offres, ou s’il y aurait d’autres offres en dehors de la Formule 1, ou si je dirais : « Vous savez quoi, je J’ai eu une belle carrière. Eh bien, je vais faire de la voile maintenant et cela me suffira. Je ne le savais tout simplement pas. »
« Mais je pense qu’il y a des moments où vous ne vous sentez pas en phase avec vous-même, alors ce n’est vraiment pas un bon endroit où être. Et je suis dans cette position extrêmement chanceuse où je n’ai pas besoin de travailler pour vivre. Il s’agit plutôt de vivre pour travailler. Je pense que « vivre pour travailler » est un peu trop extrême, parce que je ne vis pas pour travailler, mais j’aime vraiment ça. »
Newey s’est entièrement concentré sur la RB…17 (l’hypercar)
Newey a en fait été plus créatif pour la RB17, le projet d’hypercar, que pour la voiture de F1 : on en voit peut-être les conséquences étant donné la forme actuelle de Red Bull…
« Sur la RB17, l’hypercar, je me réveillais encore avec des idées, mais je commençais à moins le faire pour la Formule 1, et cela ne me semblait pas bien. Je savais que quelque chose n’allait pas. »
Désormais éloigné des activités de F1, Newey peut donc se consacrer, dans le temps qu’il lui reste chez Red Bull, à travailler sur le projet d’hypercar, qui le passionne toujours.
« Mon travail avec Red Bull… J’ai été retiré de l’équipe de Formule 1 après Suzuka en avril. »
“Mais j’ai quand même beaucoup travaillé sur la RB17, qui est un projet parallèle, une sorte de projet passionné, que j’ai énormément apprécié parce que c’est quelque chose d’un peu différent de la Formule 1.”
« J’applique les mêmes principes que j’ai appris en F1, mais je les applique à quelque chose de différent de la F1. »
“Donc, j’y travaille toujours et je vais continuer à y travailler jusqu’au 1er mars, et après cette date du 1er mars (où je serai chez Aston), j’y travaillerai toujours, mais pas à partir de l’usine plus. Il y aura davantage de discussions avec les gars par vidéoconférence ou autre, puis lorsque la RB17 commencera les essais sur piste, ce qui aura lieu l’été prochain, j’assisterai aux essais. »
